Soccer Football - Premier League - Manchester City vs Tottenham Hotspur - Etihad Stadium, Manchester, Britain - December 16, 2017 Manchester City's Kevin De Bruyne in action with Tottenham's Eric Dier REUTERS/Phil Noble EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or "live" services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club/league/player publications. Please contact your account represe (Reuters)

Kevin De Bruyne, l'arme fatale du Manchester City de Pep Guardiola

Sous les ordres de Pep Guardiola, Kevin de Bruyne est entré dans une nouvelle dimension. Celle des joueurs d'exception, capables de chambouler le cours d'un match d'un coup de patte. Mais qu'est-ce qui le rend si indispensable chez les Citizens ? FF.fr s'est penché sur la question.

Pour Hein Vanhaezebrouck, l’entraîneur d’Anderlecht, «il est le Johan Cruyff de notre génération». Pour Pep Guardiola, «il est le meilleur joueur en Europe après Lionel Messi». Pour d’autres, il est «simplement» Kevin De Bruyne, sans comparaisons ni équivalents. Toujours est-il que le milieu belge ne laisse personne insensible. Quatorzième au classement du Ballon d’Or France Football 2017, le rouquin dont José Mourinho ne voulait pas à Chelsea il y a quatre ans de cela, survole aujourd’hui la Premier League. Les Citizens, eux, ne peuvent plus s’en passer. La preuve, il est le joueur de champ qui a le plus joué depuis le début de la saison (1881 minutes disputées en Championnat).

Un couteau-suisse dans l'entrejeu

Si Kevin de Bruyne a réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs à son poste, c’est précisément parce qu’il a changé de positionnement. Utilisé comme pur milieu offensif ou comme meneur de jeu excentré à Chelsea, puis au Werder Brêùe et à Wolfsburg, le milieu de 26 ans a reculé d’un cran pour s’installer comme relayeur-créateur dans le système de Pep Guardiola. De là, son rôle alterne selon les difficultés de son équipe à la sortie de balle.

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Lorsque l’arrière-garde subit le pressing adverse et peine à jouer son rôle de premier attaquant, comme ç’a pu être le cas face à Manchester United le 10 décembre (victoire 2-1), le milieu belge vient décrocher aux abords de la ligne médiane. Contre les Red Devils, il avait alors profité du fait que Nemanja Matic et Ander Herrera effectuaient un marquage individuel sur les autres joueurs offensifs de City pour attaquer les espaces libres. À partir de là, il pouvait poursuivre sa percée si personne ne montait sur lui ou, s’il attirait un adversaire, tenter de trouver un coéquipier qui serait alors délesté du marquage.

Contre des équipes plus modestes mais qui ne refusent pas le jeu pour autant, De Bruyne peut laisser la défense des Citizens, avec l’aide de Fernandinho, amorcer l’offensive. Ainsi, le milieu belge se permet de jouer un cran plus haut et se balade entre les lignes. Ce dernier se fond parfaitement dans le jeu de position prôné par Guardiola. Il a l’intelligence d’adapter son positionnement sur le terrain en fonction de l’avant-dernière passe. «Chaque joueur a besoin de rester à sa place pour créer des ouvertures», soulignait l’ancien de Chelsea sur Sky Sports en novembre dernier, montrant l’essentialité de la philosophie de son entraîneur.

Ci-dessous un exemple contre Arsenal : le jeu balance à gauche, le surnombre créé par la présence de David Silva, Fabian Delph, Leroy Sané et Gabriel Jesus aspire Alex Iwobi, Granit Xhaka et Aaron Ramsey vers la zone de jeu. Kevin De Bruyne le voit mais reste à sa place. Résultat, après un jeu à trois sur la gauche, David Silva renverse sur son coéquipier belge, libre de s’avancer pour frapper ou de lancer Raheem Sterling qui va proposer une course sur la droite.

L'excellence dans le dernier geste

Autre changement notable par rapport à la saison dernière, De Bruyne est devenu plus clinique dans le dernier geste. S’il crée à peu près autant d’occasions que lors du précédent exercice (57 l’an dernier après 19 matches de Premier League contre 55 cette saison), il a fait de nets progrès dans la finition. Il cadre 62% de ses tentatives, soit près de deux fois plus qu’en 2016-2017, devenant le Citizen le plus précis après Gabriel Jesus (79%). Une statistique d’autant plus remarquable que sur ses 53 tirs, le Belge en a effectué 44 en dehors de la surface.

Pour ne rien gâcher, De Bruyne excelle des deux pieds dans le dernier geste. Là aussi une nouveauté puisque le milieu de terrain avait marqué 6 buts du droit et 1 du gauche toutes compétitions confondues la saison dernière. En 2017-2018, il compte 4 réalisations du gauche et 3 du droit.

Un gros abattage défensif

Kevin De Bruyne est aussi une des premières armes de Guardiola à la récupération du ballon. D’une part pour sa faculté à presser l’adversaire à haute intensité, et d’autre part, plus étonnant cette fois, pour sa capacité à tacler et intercepter. L’ancien de Chelsea est le joueur «offensif» - c’est-à-dire en dehors du gardien, des quatre défenseurs et du milieu défensif – qui intercepte le plus de ballons (0,7 par match) et qui réussit le plus de tacles (1,8 par match).

Le milieu offensif est également généreux lorsqu’il s’agit de presser. C’est même souvent lui qui déclenche la montée des joueurs pour empêcher la sortie de balle adverse. En Ligue des champions, il est celui qui a couvert le plus de distance (56 kilomètres) parmi les joueurs ayant disputé cinq matches et fait partie de ceux qui effectuent le plus de sprints par match. Ci-dessous un exemple de son volume de jeu, à quelques minutes de la mi-temps du match entre City et Tottenham.

Antonin Deslandes