Julian Draxler, suppléant de luxe au PSG
Cantonné à un statut de joueur de complément par Unai Emery cette saison, Julian Draxler a montré mercredi face à l'OM qu'il répondait présent quand on faisait appel à lui. Même à un poste qui n'est pas le sien.
Si Angel Di Maria a survolé le Classique de mercredi, que Marco Verratti a régné sur le milieu de terrain comme rarement et que Javier Pastore a fait lever le Parc sur quelques fulgurances maison lors de son entrée en début de seconde période, la rencontre a aussi été l’occasion de voir une prestation haut de gamme d’un joueur aujourd’hui relégué au second plan, à savoir Julian Draxler. Un match plein et efficace au milieu de terrain, plusieurs gestes de classe, un ciseau qui a failli faire mouche (62e) et deux passes décisives au bout du compte, dont une inspiration de la tête pour Cavani lors du troisième but (81e). De quoi faire cogiter son entraîneur, qui l’avait fait asseoir sur le banc trois jours plus tôt face à la même équipe de Marseille. Et relancer le débat sur sa place actuelle au sein de l’effectif du PSG.
L'arrivée de Neymar l'a éloigné du couloir gauche
Depuis cet été, c’est plutôt dans l’entrejeu de son escouade qu’Emery se sert du toucher de balle de l’ancien de Schalke 04. Dans un poste de relayeur souvent tourné vers le côté gauche (ou parfois milieu offensif axial, selon le dispositif adopté), le droitier peut suivre les offensives de son équipe dans le camp adverse et se trouve souvent aux abords de la surface sur les situations chaudes. Ainsi, dans une position qu’il avait déjà connue auparavant en sélection, il a tout de même signé quatre réalisations et cinq passes décisives dans l’exercice en cours (toutes compétitions confondues). «On a besoin de maîtriser l’équilibre entre les lignes avec ou sans le ballon, expliquait Unai Emery en conférence de presse après un match étincelant de son joueur à son nouveau poste, à Bordeaux en octobre (8e journée). C’est pour ça qu’avec Draxler on a fait ce travail, pour être prêts au milieu et aussi être en soutien des joueurs d’attaque. Cela nous offre plus d’options tactiques.»
Avec cette polyvalence désormais confirmée et ses prestations plus bas sur le terrain (bien qu’il n’ait pas l’abattage défensif d’un Verratti ou d’un Rabiot), Draxler grapille du temps de jeu en 2017-2018 sans faire office d’incontournable : 13 titularisations en Ligue 1, et 3 en Ligue des champions. Une nouvelle fois sorti du banc dans les dernières minutes face au Real en février, l’Allemand ne cachait d’ailleurs pas sa frustration, au micro de la ZDF : «Au Bernabeu, ce n’est pas un plaisir de rester 84 minutes sur le banc. Mais dans cette équipe, vous n’avez pas toujours le choix».
Fidèle et discret
Pour autant, malgré cette impasse aux avant-postes et l’arrivée de Lassana Diarra qui vient ajouter de la concurrence au milieu de terrain (d’autant que "Lass" commence à faire ses preuves), Julian Draxler n’est pas allé voir ailleurs cet hiver, en dépit de la nécessité pour le club de dégraisser son effectif cinq étoiles (à l’image du départ de Lucas Moura vers une autre capitale) et des diverses rumeurs qui ont circulé à son sujet. Et au milieu d’un vestiaire parfois chahuté par les egos de chacun, il ne semble pas faire de vague. Passé à coté de son match à Munich en décembre (défaite 3-1) pour son premier gros test dans ce rôle de numéro 8, Draxler a cette fois prouvé contre Marseille qu’il pouvait performer quand on l’attendait. Et avec la blessure de Neymar qui devrait l’éloigner du rectangle vert pendant une longue période, les cartes pourraient être rebattues devant. Le couteau suisse de Gladbeck n’a sûrement pas fini de rendre des services.
Jérémie Baron Follow @ BaronJerem