draxler (julian) (A.Reau/L'Equipe)

Julian Draxler, le temps des questions au PSG

Depuis son arrivée à Paris, Julian Draxler navigue entre le moyen et le très bon, sans jamais convaincre à 100%. De retour de blessure et plutôt en réussite depuis l'arrivée de Tuchel, plusieurs questions se dressent avant la fin de saison du champion du monde 2014.

«Je ne sais pas si le club veut me garder mais moi je suis ouvert à ça. Si le club vient et me dit : "On peut parler d’une prolongation", pourquoi pas.» En se confiant au micro de Canal+, tel un appel du pied à ses dirigeants, Julian Draxler a déclaré sa flamme et son envie de rester dans la capitale, plus de deux ans après son arrivée en provenance de Wolfsburg. Revenu de blessure et pressenti titulaire face à Lille ce dimanche, le milieu allemand demeure pourtant une énigme. Après six premiers mois de feu, à l’image d’un excellent match lors du 4-0 face au Barça, le champion du monde 2014 a baissé en régime et mis le doute dans la tête des observateurs, malgré une saison 2018-19 plus que correcte. Mais, en victime collatérale des arrivées consécutives de Neymar et Mbappé, il a perdu en crédibilité et plusieurs questions s’imposent quant à son futur à court et moyen terme au PSG.

Quid de son poste ?

Sans se pencher sur le fait qu’il restera ou non un joueur du PSG cet été, la question de son poste est la priorité. Bringuebalé d’ailier gauche à numéro 10 en passant par relayeur, Julian Draxler a tout connu. Pour le meilleur comme pour le pire. Sous Emery, version 1.0, il jouait ailier gauche, son poste favori. Neymar a ensuite logiquement pris le flambeau et Draxler passait de relayeur dans un milieu à trois avec Verratti et Rabiot à une place certaine sur le banc. Emery ne lui faisait alors plus confiance. Et Tuchel, qui lui permet de jouer sa plus belle saison, n’a pas poussé le test pour savoir si Draxler ferait un bon relayeur. Car la réponse est non. L’Allemand n’est jamais aussi à l’aise que proche de la surface adverse, ou sa capacité à éliminer en un contre un - malgré une vitesse limitée - et sa justesse technique se révèlent précieuses. Mais, à cet endroit, il y a embouteillage, la faute à une hiérarchie composée par Cavani, Neymar, Mbappé et Di Maria qui s’est naturellement installée. Draxler, malgré lui, se voit alors dans une impasse, sa capacité à passer devant le quatuor cité restant peu probable.

Quel avenir au PSG ?

Paris doit-il alors se séparer du joueur ? Les temps de fair-play financier et de complexité économique pourraient laisser présager que oui. Mais Paris manque cruellement de joueurs et d’un banc confortable. La question est davantage de savoir si le joueur peut se satisfaire d’un rôle de doublure de luxe, lui qui rentre aisément dans une rotation où ses galons ne sont plus en jeu. Joueur élégant, très fin techniquement et capable de différences, il est aussi l’homme de base qui permettait de décrocher une précieuse victoire sur la pelouse de Manchester United en l’absence de Neymar et Cavani. Tout un paradoxe. Ancien joueur du PSG, Didier Domi avait déclaré pour So Foot : «Draxler a été très bon, car quand tu joues en 4-2-3-1 face à un 4-3-3, la force du numéro 10 est de se placer derrière un milieu relayeur parce que le numéro 6 ne peut pas aller le chercher trop latéralement.» Et alors qu’il a incontestablement le niveau requis pour la C1, Draxler demeure suppléant dès lors que Neymar et le reste de la troupe offensive est en pleine possession de ses moyens. Une situation compliquée...

Régularité et niveau : vraiment Deutsche Qualität ?

Enfin, et c’est ce qui peut parfois cruellement lui faire défaut, Draxler doit gagner en régularité. Pas réputé pour son hygiène de vie irréprochable, l’Allemand peut laisser paraître un sentiment de nonchalance. «Tuchel me demandait plus d’intensité, plus de buts, plus de passes décisives, d’être un joueur spécial», tonnait Draxler dans son entretien accordé à Canal+. Ses 5 buts et 11 passes décisives en 37 matches restent alors convaincants. Mais là est tout l’embarras avec Draxler. Du temps de jeu mais pas un statut d’indiscutable. Du talent à revendre mais des passages à vide. Des moments de grâce, comme lors d’un but au Vélodrome où il se mettait les fans parisiens dans la poche via sa célébration, mais d’autres moins rayonnants. Draxler navigue ainsi toujours entre deux eaux, entre compliments dithyrambiques et période moins sémillante.