Anatole Ngamukol, sous les couleurs de Reims. (Benjamin Crémel/L'Equipe)

Jugement le 3 décembre dans le procès entre Reims et Anatole Ngamukol

Dans le procès qui oppose Anatole Ngamukol à son ancien club, accusé de « harcèlement moral », le tribunal correctionnel de Reims a mis, mardi, le jugement en délibéré au 3 décembre.

David Guion, l'entraîneur du Stade de Reims, et Mathieu Lacour, le directeur général du club, seront fixés dans deux mois. Le tribunal correctionnel de Reims, où ils étaient cités à comparaître mardi pour « harcèlement moral » par leur ancien joueur Anatole Ngamukol, a mis le jugement les concernant en délibéré au 3 décembre.

L'ancien attaquant champenois accuse les deux dirigeants, qui n'étaient pas présents à l'audience, de l'avoir écarté du groupe professionnel afin de le forcer à quitter le club à l'été 2018, alors qu'il lui restait un an de contrat.

« Mathieu Lacour m'a dit : "Si tu n'acceptes pas ta mise à l'écart, tu seras licencié" », a affirmé Ngamukol (31 ans), effectivement limogé pour faute grave en octobre 2018. Un licenciement qui n'est pas l'objet de la procédure actuelle, a rappelé le président du tribunal, Pierre Creton. Aujourd'hui sans club, Anatole Ngamukol estime avoir été « blacklist? pour avoir tenu tête à son ancien club et réclame 90 000 euros au titre du « préjudice de carrière ».

« Il y a dans ce dossier une forme d'instrumentalisation » - Me Rodolphe Bosselut, avocat du Stade de Reims

À plusieurs reprises, il a estimé que sa placardisation n'était pas basée sur des considérations sportives. « Pourquoi le Stade de Reims a-t-il voulu se passer d'un joueur aussi exceptionnel que vous ? » a fini par lui demander Pierre Creton avec une ironie à peine voilée.

Philippe Piat, le président de l'UNFP, avait fait le déplacement pour soutenir le joueur et dénoncer les pratiques des clubs qui mettent à l'écart des joueurs dans des « lofts ». « Quand les clubs n'ont plus besoin d'eux, ils les mettent dans un deuxième groupe d'entraînement pour les dégoûter », a déclaré le patron du syndicat des joueurs à la barre.

« On ne peut pas remettre en question le fait que l'entraîneur a toute latitude pour décider de qui joue ou ne joue pas, a rétorqué Me Rodolphe Bosselut, l'avocat de la défense. Ce n'est absolument pas au tribunal correctionnel de trancher cela. Il y a dans ce dossier une forme d'instrumentalisation. »