18.09.2019, Bayern, München: Fußball: Champions League, Bayern München - Roter Stern Belgrad, Gruppenphase, Gruppe B, 1. Spieltag in der Allianz Arena. Joshua Kimmich vom FC Bayern München spielt den Ball. Foto: Matthias Balk/dpa | usage worldwide (Matthias Balk/DPA/PICTURE ALLI/PRESSE SPORTS)

Joshua Kimmich, l'homme à tout faire du Bayern Munich

Révélé sous la houlette de Pep Guardiola dans les rangs du Bayern Munich, Joshua Kimmich est devenu une valeur sûre du football allemand depuis plusieurs saisons. Grâce à son sens du jeu et sa faculté à s'adapter à différents postes, il est incontournable dans le onze du Bayern.

«Complet, talentueux, fiable.» C'est par ces mots que le milieu de l'Eintracht Francfort Gelson Fernandes décrit Joshua Kimmich, qu'il a affronté à plusieurs reprises en Bundesliga. Notamment samedi dernier, lors de la claque infligée par son équipe au Bayern (5-1) - une correction qui a conduit au limogeage de l'entraîneur Niko Kovak. Ce samedi, face au Borussia Dortmund pour le Klassiker, un résultat positif pour les Munichois est obligatoire pour ne pas, une nouvelle fois, lâcher des points dans la course au titre. Et passera certainement par une grande performance de l'international allemand, pas des plus clinquants mais ô combien précieux.

Un positionnement imprévisible

Malgré les résultats en dents de scie de son équipe depuis le début de saison, l'Allemand est incontournable (10 titularisations en autant de journées). Installé au poste de latéral droit lors des deux dernières années, où il a brillé en délivrant 23 passes décisives, le natif de Rottweil est davantage utilisé au coeur du jeu depuis l'arrivée cet été de Benjamin Pavard. En effet, il a disputé six matches comme milieu de terrain, son poste de formation, le plus souvent au côté de Thiago, reléguant ainsi l'international français Corentin Tolisso sur le banc. Et quatre comme arrière droit, essentiellement pour pallier la récente blessure de Lucas Hernandez, qui contraint Benjamin Pavard à évoluer dans l'axe. Une polyvalence rare qui met les adversaires du champion en titre dans l'incertitude avant de préparer les matches. «Samedi dernier, on n'avait rien préparé sur lui, car on ne savait pas à quel poste il allait jouer, confie Gelson Fernandes. Il peut jouer latéral, ou être numéro 6, c'est compliqué de préparer quelque chose à l'avance sur son positionnement. Même au cours du match, il a changé plusieurs fois de poste.»

Et le milieu de terrain de 33 ans, passé par l'AS Saint-Étienne et le Stade Rennais, a une préférence quant à la position idoine du joueur formé au VfB Stuttgart : «Je le trouve plus fort en numéro 6, il a un timing, un sens du jeu, vraiment très fort. En Bundesliga, il fait partie des meilleurs milieux de terrain. D'ailleurs, c'est le poste auquel il est utilisé avec l'équipe d'Allemagne. Quand il joue latéral, il n'est pas moins efficace, mais au milieu il est... Pffiou.» Souvent comparé à l'illustre Philipp Lahm, du fait de sa polyvalence et de son intelligence de jeu, l'intéressé confirme en partie. «C'est vrai que nous avons des points communs, admettait-il dans France Football en février dernier. Nous évoluons au même poste et nous ne sommes quasiment jamais blessés. Mais ce qui nous différencie, c'est que je n'ai absolument jamais vu Philipp sortir de ses gonds. Moi, ça m'arrive, alors que lui parvenait à contrôler ses émotions. Parfois, j'explose en plein match parce que je suis frustré à cause d'une mauvaise passe ou d'une occasion manquée.»

«Je le trouve plus fort en numéro 6» (Gelson Fernandes)

Façonné par Guardiola, adoubé par Löw

Arrivé au Bayern Munich en 2015, il fait désormais partie des éléments avec le plus d'apparitions sous la tunique du club dans l'effectif, mais peut encore franchir un cap sur le pré. «Je ne dirais pas que c'est un leader sur le terrain, je pense qu'il a encore de la marge par rapport à ça, c'est en cours», estime Fernandes. Outre son statut en club, Joshua Kimmich est également intouchable avec la Nationalmannschaft, sous les ordres de Joachim Löw. Après l'échec historique des Allemands, éliminés au premier tour de la Coupe du monde 2018, le sélectionneur a décidé de faire du petit gabarit (1,76m) sa clé de voûte à côté de Toni Kroos. À seulement 24 ans, il compte déjà 46 sélections et a porté pour la première fois le brassard de capitaine face à l'Argentine, le 9 octobre dernier.

Une évolution née sous l'impulsion de l'ex-entraîneur du Bayern Pep Guardiola, qui avait insisté pour le recruter après son passage au RB Leipzig, alors qu'il n'avait encore jamais évolué en Bundesliga. «C'est sous ses ordres que j'ai accompli le plus de progrès, confiait Kimmich à FF. En l'espace de quelques mois, j'ai appris énormément de choses sur le jeu et découvert des espaces sur le terrain que je ne connaissais même pas auparavant.» En plus des conseils de Guardiola, il a été fasciné par les qualités d'un milieu de terrain à ses débuts dans les rangs munichois : Xabi Alonso. «Il était vraiment spécial dans son jeu. Ses transversales d'une précision chirurgicale m'ont toujours impressionné. Mon poste de prédilection est le même que le sien et il a été une vraie source d'inspiration. Sa lecture du jeu était incroyable. J'ai été flatté d'être son coéquipier.»

Ce choc face au Borussia Dortmund qui l'attend ce samedi lui réussit plutôt bien, avec neuf victoires, un nul et trois défaites, en 13 confrontations toutes compétions confondues. Mieux, encore, il n'a jamais perdu en Championnat à l'Allianz Arena face au BVB, en infligeant des scores fleuve à la formation de Lucien Favre : 5-1, 4-1, 6-0 et 5-0. La série va-t-elle se poursuivre ?

Nicolas Maître