ndombele (tanguy) (F.Faugere/L'Equipe)

Jeu vers l'avant, verticalité... : Tanguy Ndombele a brillé face à l'Uruguay

Titulaire pour la première fois avec l'équipe de France ce mardi, Tanguy Ndombele a séduit et permis aux Bleus de toujours jouer vers l'avant. Au sortir de cette année 2018, son nom apparaît désormais comme une évidence.

On en avait vu quelques bribes, déjà, face à l’Islande ou les Pays-Bas. Mais jamais trop longtemps. Deschamps avait choisi la carte de l’adaptation tranquille pour Tanguy Ndombele, sans doute pour ne pas bousculer une hiérarchie établie et un groupe qui a connu le plus beau des succès possibles. Le milieu de terrain lyonnais a alors pris son temps, et après un deuxième rassemblement avec les Bleus, sa place fait désormais l’unanimité. Face à l’Uruguay, il a été l’un des meilleurs - avec son pote de l’OL Ferland Mendy -, et a surtout permis au collectif tricolore de jouer avec verticalité, ce dont il manquait cruellement lors des dernières rencontres.

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Facile pour trouver ses coéquipiers entre les lignes, des relais au coeur du jeu - Griezmann et Giroud le plus souvent - et offrir des passes claquées dans la profondeur, Ndombele fut l’un des dynamiteurs de l’animation offensive, en partie sur attaque placée en début de rencontre. C’est lui, par exemple, qui offrait un amour de ballon en profondeur à Kylian Mbappé (30e), qui filait seul au but avant de buter sur le gardien de la Celeste Martin Campana ; et de se blesser à l’épaule en retombant puis de céder sa place à Florian Thauvin. Ndombele, lui, continuait sur cette lancée. Souvent sur la même ligne que N’Golo Kanté, dans un double pivot au sein du 4-2-3-1 de DD, qui avait une nouvelle fois aligné Matuidi sur le côté gauche, l’ancien joueur d’Amiens profitait des bons déplacements de ses offensifs, en décrochage ou en profondeur, et n’hésitait pas à jouer avec simplicité, quand il le fallait, avec ses latéraux Mendy et Pavard.

À l'aise dans plusieurs registres

Aussi, Tanguy Ndombele a excellé dans différents registres. Le jeu vers l’avant, à la passe, mais aussi en percussion, de manière plus sporadique mais judicieuse. Noté 7 par France Football, c’est aussi sur certaines phases sans ballon qu’il s’est illustré, même si les Bleus ont parfois fait preuve d’imprécisions pour pouvoir amorcer des transitions offensives limpides. Jouant bien de sa morphologie imposante ou de ses capacités physiques, Ndombele a récupéré quelques ballons dans ses trente derniers mètres. Et semble former un duo complémentaire avec N’Golo Kanté. Le tandem, qui faisait saliver en avant-match, devra tout de même faire ses preuves dans le futur face à des équipes de possession, dans les moments chauds ou face à des onze au jeu aérien bien plus musclé que l’Uruguay.

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Et s’il faudra aussi compter sur les retours de Paul Pogba ou Corentin Tolisso, Tanguy Ndombele a bien pris ses marques sous le maillot bleu et s'avère être une alternative crédible dans le futur - s'il n'est pas déjà candidat à une place sérieuse de supersub. Il rentre dans les pré-requis tactiques de Didier Deschamps, fort physiquement, efficace et surtout très talentueux, et apporte une plus-value footballistique à cette jeune équipe de France par sa palette complète et sa faculté à jouer vers l'avant. Ce n’est pas Ferland Mendy ou Antoine Griezmann qui diront le contraire, eux qui se régalaient dans un jeu à trois avec celui que l’on surnomme «El Feinto» à la 70e minute de jeu.

Antoine Bourlon