Jerome Roussillon (Wolfsburg)Wolfsburg, 26.01.2019, Fussball Bundesliga, VfL Wolfsburg - Bayer 04 Leverkusen 0:3 (ValeriaWitters/Pressesports/WITTERS)

Jérôme Roussillon (Wolfsburg) : «L'exigence est poussée à l'extrême»

Parti poursuivre sa carrière en Allemagne, Jérôme Roussillon (26 ans) s'est rapidement fait remarquer avec Wolfsburg. Ambitieux et déterminé, l'ancien de Montpellier revient pour FF sur ses premiers pas en Bundesliga. Mais il se montre également ambitieux en pensant à l'équipe de France.

«En quoi vous sentez-vous différent d'il y a six mois, quand vous avez débuté en Allemagne ?
C'est surtout physiquement que je me sens mieux. J'ai bien assimilé la charge de travail athlétique. Cela m'a conforté mentalement et m'a permis d'aborder cette saison avec plus de confiance et d'assurance.

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant là-bas ?
Sans hésitation, c'est l'intensité des séances d'entraînement au quotidien. Elles sont au même niveau que les matches. Le coach demande du rythme et l'exigence est poussée à l'extrême.

Quelle est la différence notable entre la Ligue 1 et la Bundesliga ?
De mon point de vue, il y a plus d'intensité dans les courses et dans le jeu sans ballon en Bundesliga. On utilise davantage les espaces libres et on s'attache énormément au replacement défensif. Mais le tout à haute intensité. L'ambiance dans l'ensemble des stades est également meilleure avec beaucoup plus de ferveur qu'en Ligue 1. Ensuite, concernant mon club de Wolfsburg, les installations sont celles d'un club de Ligue des champions. On ressent l'institution. Ici, chacun est à sa place avec un rôle bien défini à tous les étages du club et personne n'en déroge.

«La Bundesliga ? Que demander de plus pour un footballeur ?»

Comment êtes-vous utilisé à Wolfsburg ? Dans quel secteur estimez-vous avoir progressé ?
Nous évoluons avec une défense à quatre, et j'occupe le poste de latéral gauche. Par contre, le coach veut s'appuyer sur mes qualités offensives et me demande de me projeter énormément vers l'avant. Je pense avoir évolué physiquement, ce qui m'a permis d'améliorer ma concentration. Dans l'aspect tactique, notamment défensif, j'ai assimilé beaucoup de choses depuis mon arrivée.

Le poste de latéral est devenu très exposé. Qu'est ce qui fait un grand joueur à ce poste ?
Il est nécessaire de conserver les bases défensives que réclame ce poste. Mais, désormais, il est indispensable d'être capable d'apporter offensivement dans son couloir, que ce soit par le surnombre ou les dédoublements. Pour apporter une vraie valeur ajoutée, il faut être en capacité d'être efficace ou décisif dans la zone de vérité au niveau des centres ou des dernières passes.

Selon les observateurs outre-Rhin, vous vous êtes rapidement acclimaté (26 matches, trois buts et trois passes décisives). Quelles sont les clés de votre adaptation ?
J'avais envie et la soif de découvrir un autre Championnat après Sochaux et Montpellier. Après mûre réflexion avec mon agent, José Pierre-Fanfan, j'ai opté pour la Bundesliga. C'était un vrai choix, une orientation choisie. Ensuite, les francophones déjà présents (Guilavogui, Tisserand) au club m'ont facilité les choses notamment au niveau des consignes du coach et du mode de fonctionnement. Dans l'ensemble, le Vfl m'a accueilli à bras ouverts.

De plus en plus de joueurs français s'exportent en Bundesliga...
Il faut reconnaître que c'est un Championnat attractif, tourné vers l'offensive. Les équipes jouent pour gagner, il y a toujours des buts, les stades sont pleins et les pelouses d'excellentes qualité. Que demander de plus pour un footballeur ?

«Ribéry est reconnu et respecté comme une star»

Ribéry est la star française qui a le plus réussi en Allemagne. Ressentez-vous une aura particulière autour de ce joueur ?
Ribéry est reconnu et respecté comme une star dans l'ensemble des stades de Bundesliga. Il est énormément apprécié chez les joueurs, les entraîneurs ou les fans. Il fait partie des icônes du Championnat.

Y a-t-il un adversaire direct qui vous a impressionné ?
Le Bayern a des qualités individuelles et collectives supérieures à l'ensemble des équipes. Après, comme joueur, je salue la progression d'un joueur comme Raphaël Guerreiro (Borussia Dortmund) que je trouve très juste dans le jeu, dans ses choix. Il est très propre, avec une lecture de jeu qui m'a surpris. Il a atteint un excellent niveau avec son club.

À 26 ans, vous êtes en progression continue depuis votre formation à Sochaux. L'équipe de France peut-elle devenir un objectif ?
Je ne revendique rien, mais je vous réponds que oui, c'est un objectif. J'ai connu toutes les catégories des équipes de France de jeunes avec la génération Pogba, Umtiti ou Areola. C'est tout naturellement que j'admire mes potes aujourd'hui avec l'envie d'y goûter également. Mais cela passe par le travail, des paliers à franchir et c'est dans ce sens que j'ai choisi la Bundesliga avec l'objectif d'emmagasiner de l'expérience et de découvrir l'Europe au travers d'une participation en Ligue Europa ou en Ligue des Champions.»

«L'équipe de France est un objectif»

Nabil Djellit