porsan clemente (jeremie) (F.Lancelot/L'Equipe)

Jérémie Porsan-Clémenté (Montpellier) : «J'aurais aimé que l'histoire soit plus belle avec Marseille»

Laissé libre par Marseille en juin dernier, Jérémie Porsan-Clémenté s'est depuis engagé avec Montpellier. A dix-neuf ans, l'attaquant d'origine martiniquaise souhaite enfin lancer sa carrière dans l'Hérault.

«Au début du mercato, vous avez quitté Marseille, votre club formateur. Ça n'a pas dû être évident...
J'avais une petite appréhension au départ. Je quittais mon cocon et un vestiaire que je connaissais bien. Ça n'a pas été facile. Mais j'ai été rassuré dès les premières minutes d'entraînement avec Montpellier.

Regrettez-vous de ne pas avoir percé à l'OM ?
Je ne regrette rien. Forcément, j'aurais aimé que l'histoire soit plus belle avec Marseille. Ç'a été mon premier club en France, j'y suis arrivé à treize ans, j'y ai signé mon premier contrat professionnel à quinze ans, et j'y ai connu ma première en pros à seize ans. J'aurais aimé que cela se termine autrement, mais j'ai passé de belles dernières années, avec des coaches comme Rudi Garcia, Michel ou Marcelo Bielsa, que je remercie d'ailleurs.

De votre génération, à Marseille, il reste un seul joueur : Maxime Lopez...
Max et moi avons éclos lors de la saison 2013-2014. Nous avions fait une bonne phase de poule en Youth League (l'OM avait terminé dernier de son groupe avec 7 points, derrière Arsenal 9 points, Naples 9 points, et Dortmund 8 points). Nous avions également tout cassé en U17. A la fin de cette année-là, avec Max, j'ai signé pro. J'aurais aimé continuer avec lui. Je suis content qu'il ait réussi à percer et je lui souhaite d'aller encore plus haut.

Lopez et Porsan-Clémenté, côte à côte, lors d'un match amical en 2012, avec l'OM (3e et 4e en partant de la gauche, en bas). (L.Argueyrolles/L'Equipe)

Des jeunes de l'OM peuvent-ils avoir du temps de jeu cette année ?
Si l'OM se qualifie pour la phase finale Ligue Europa, entre les Coupes nationales et le Championnat, Marseille aura beaucoup de matches à disputer, et donc beaucoup d'opportunités de lancer les jeunes. Certains ont, en plus, fait une bonne préparation avec le groupe pro. Donc oui, les jeunes auront leur carte à jouer cette saison.

«Bielsa est un grand homme»

En août 2014, face à Montpellier, Marcelo Bielsa vous a lancé en Ligue 1. Quel souvenir gardez-vous de votre ancien entraîneur ?
Un très bon souvenir. C'est lui qui m'a fait passer du monde amateur au monde professionnel. Il m'appelait d'ailleurs son "fils", au début. Je n'ai pas vraiment de mots pour le qualifier, si ce n'est que c'est un grand homme et un grand entraîneur.

Quel est votre plus beau souvenir à Marseille ?
L'un des plus beaux, c'est justement mon premier match en professionnel. C'était le premier de la saison au Vélodrome, devant un stade garni. Je suis entré à un quart d'heure de la fin, mais ç'a suffi à mon bonheur. On avait perdu 2-0, mais c'était quand même merveilleux pour moi. Et comme par hasard, c'était face à Montpellier.

Pourquoi avoir choisi Montpellier ?
Je savais que je m'y serais plu tout de suite, notamment grâce à l'esprit familial du club. En plus, je reste dans le sud, pas très loin de Marseille. J'avais réfléchi aux conditions de vie, mais pas que. A Montpellier, il y a un peu de pression, mais moins qu'à l'OM. Il y a le calme et la sérénité dont j'ai besoin pour travailler. Il faut que je retrouve la confiance, et ici, ça peut être le cas.

Qu'est-ce que Michel Der Zakarian attend de vous ?
Je suis encore jeune. Il m'a dit que j'avais des qualités mais aussi quelques points faibles à travailler. J'ai fait une bonne préparation et il faut que je continue à donner le meilleur de moi-même aux entraînements.»

«J'ai fait une bonne préparation et il faut que je continue à donner le meilleur de moi-même aux entraînements.»

Propos recueillis par Pierre Martin