Jemerson appelle ses coéquipiers monégasques à « rester concentrés ». (V.Michel/L'Équipe)

Jemerson, avant Nîmes - Monaco en Ligue 1 : « La peur ? Ce n'est pas le mot »

Jemerson, le défenseur brésilien de l'AS Monaco, se dit conscient de l'urgence de la situation de l'ASM. « Mais avoir peur ne nous aidera pas dans cette situation », estime-t-il.

Comment le groupe vit cette situation, à deux jours d'un match capital à Nîmes ?
C'est une situation difficile. On est tous déçus de ce qu'il se passe en ce moment. Cette saison, il s'est passé beaucoup de choses. On a eu un début compliqué, puis on s'est retrouvé dans une période où on était mieux. Et maintenant, c'est à nouveau délicat. Il est important de relever la tête. On a un avantage sur nos poursuivants, il faut le garder pour rester en Ligue 1.

La situation du gardien de but vous perturbe-t-elle en tant que défenseur ?
C'est vrai que c'est une situation délicate pour un défenseur, quand il y a autant de changements (blessures de Subasic et Benaglio, intérim de Seydou Sy), on perd la dynamique et les automatismes. Mais ceux qui jouent donnent le maximum. Nos gardiens ne sont pas épargnés par les blessures mais on a confiance en celui qui jouera à Nîmes.

Qu'est ce qui s'est passé sur le plan défensif contre Saint-Etienne (défaite 3-2, dimanche) ? Vous n'avez pas été inquiété pendant 50 minutes, puis vous avez encaissé deux buts.
C'est assez difficile à expliquer. On s'est senti très bien première mi-temps. Et puis en deuxième mi-temps, on a baissé de rythme et on a gagné moins de duels. C'est important de rester concentré du début à la fin sur une rencontre.

Contre Nîmes (samedi 20h), un gros défi physique vous attend. Le groupe en est-il conscient ?
Cette semaine, le coach nous a prévenus que c'est une équipe qui joue sur l'impact et les duels. À nous d'être prêts et concentrés pour ne pas être surpris. Ce sera un match différent, c'est sûr.

Entre joueurs, parlez-vous du classement et des résultats des adversaires ? Vivez-vous cette lutte pour le maintien comme une obsession ?
Oui bien sûr, c'est évident. On parle toujours des matches qu'on vient de jouer et de ceux qui restent. On est conscient de notre situation mais il ne faut pas penser aux autres. Il faut rester concentré.

Avez-vous peur ?
Peur, non, ce n'est pas le mot. On peut ressentir de la peur dans la vie de tous les jours mais ce n'est pas ce sentiment qu'on ressent en ce moment dans cette situation. On est très déçu de notre saison, c'est désagréable mais avoir peur ne nous aidera pas dans notre situation.

« Peut-être que, inconsciemment, on s'est senti sauvés et qu'on s'est relâchés »

Pour la 38e et dernière journée, vous irez à Nice. Imaginez-vous un mauvais scénario pour ce dernier match ?
Tous les scénarios nous passent par la tête, les bons ou les moins bons. Mais je ne pense pas au futur, je pense à Nîmes, puis on pensera à Amiens, puis enfin à Nice. Dans le foot, rien n'arrive par hasard. Si on en est là aujourd'hui, c'est de notre faute et c'est à nous de nous en sortir.

Qu'est-ce qui s'est passé depuis un mois et demi pour que ça se délite autant ?
Il faut être concentré jusqu'au bout. Ne jamais se relâcher, c'est ce que les demi-finales de Ligue des champions nous ont montré, cette semaine. Peut-être que, inconsciemment, on s'est senti sauvés et qu'on s'est relâchés. Dans la vie, on passe par des moments où la pression est grande et il faut s'en sortir. Quand on traverse des bonnes périodes, on est des héros, quand elles sont mauvaises, on est des vilains. Des joueurs comme Glik, Naldo ou Falcao sont conscients de tout cela et incitent les autres à ne jamais se relâcher.

Leonardo Jardim continue à vous faire confiance sur un plan personnel, alors que vous avez eu un début de saison difficile.
C'est quelqu'un qui me connaît et connaît mon potentiel. J'ai vécu des bons et des moins bons moments, il les a vus et il me fait confiance. Cela fait trois ans qu'on est ensemble, il nous connaît très bien.

« La crise ? C'est une question de vision. C'est un moment très difficile »

En quoi Cesc Fabregas (blessé) manque-t-il à Monaco ?
Sa technique, son intelligence de jeu, son expérience nous manquent. Il sait dicter le rythme d'un match, accélérer, ralentir, casser le jeu.

Êtes-vous épanoui de jouer régulièrement au milieu de terrain ? Pensez-vous que cela va durer ?
J'essaie de faire le maximum pour aider l'équipe, quel que soit le poste. Il (Jardim) pense que j'apporte quelque chose au milieu, mais je crois que c'est préférable que je continue comme défenseur central.

Avez-vous le sentiment que Monaco vit une énorme crise ?
La crise ? Chacun a son opinion, c'est une question de vision. C'est un moment très difficile.

Le mental du groupe est-il à la hauteur de la situation ?
C'est un ensemble de choses qui fait qu'on se retrouve comme ça. Mentalement, on a toujours l'envie. Mais quand tu es dans une mauvaise période, ça ne se passe pas comme on veut. Lille est un très bon exemple, entre la saison passée et cette saison. Il est difficile d'expliquer si c'est mental ou si c'est autre chose.

Si vous ne gagnez pas à Nîmes, cela risque de vous crisper encore plus ?
C'est simple, il faut gagner, on analysera notre situation après le match. On verra ensuite.