Jean-Marc Furlan : «Mais pourquoi ce con n'est pas allé en Ligue 1 ?»
Ex-coach des Brestois, remontés en Ligue 1, le technicien bourré de principes et de convictions a dit non à l'élite et oui à l'AJA pour une dixième saison en L2.
Sur ses trois saisons à Brest...
«Au SB29, j'ai vécu trois ans de fusion, de symbiose, avec le public, les supporters, les employés du club, les Brestois, les Finistériens. C'est la première fois que ça m'arrive et je ne sais pas si ça m'arrivera encore. (...) On venait me remettre des cadeaux à chaque entraînement. Des gens pleuraient. Ça m'a rendu malade.»
Sur une éventuelle appréhension de la Ligue 1...
«(Il se marre) Mais sans déconner... Je n'ai pas peur. Le football est mon domaine, ma maison. Les gens disent que j'ai peur de revenir en Ligue 1. C'est quoi ces conneries ? (...) Je te comprends, tu fais partie des gens qui disent avec regret : “Mais pourquoi ce con n'est pas allé en L1 pour montrer ce qu'il vaut ?” Mais quand ton patron te dit qu'il va te donner un an, plus un an, tu ne peux pas travailler dans la sérénité.»
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Sur sa vision du métier d'entraîneur...
«Ce qui me pousse dans ce métier, c'est comment je donne envie aux gens, par une identité socioculturelle et de jeu, de venir au stade. Et cela va du chef d'entreprise à l'ouvrier, en passant par le chômeur. Le Français n'est pas assez con, ni assez fou pour acheter un billet juste pour un résultat. Il lui faut des émotions.»
Sur ce qui le rend fier dans le foot...
«Ce qui me flatte le plus, c'est de voir Benjamin Nivet venir me dire : “Tenez, j'ai gardé mes deux derniers maillots, pour mon papa et pour vous.” Il m'a fait un courrier, j'en ai pleuré. Ou que Blaise Matuidi m'appelle toujours “Papa”. (...) Quand j'ai la reconnaissance des joueurs, là, je bande, je te le dis.»
Propos recueillis par Thomas Simon
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