Soccer Football - Serie A - Juventus v Napoli - Allianz Stadium, Turin, Italy - September 29, 2018 Juventus' Cristiano Ronaldo in action with Napoli's Kevin Malcuit REUTERS/Alberto Lingria (Reuters)

Intégration, langue, statistiques... : avant PSG-Naples, zoom sur les débuts réussis de Kévin Malcuit en Italie

Parti vivre une nouvelle aventure à Naples après des années de bons et loyaux services en Ligue 1, Kévin Malcuit a connu le banc pour ses débuts et séduit désormais. Ce mercredi, il retrouvera le Paris Saint-Germain.

Ses cheveux peroxydés et son corps robuste avaient quitté la Ligue 1, au cœur du mois d’août, pour 12 millions d’euros et des ambitions nouvelles. Près de deux mois plus tard, si Kévin Malcuit n’a pas changé, ni par son comportement ni son style de jeu, les regards sont différents. L’Italie l’a découvert depuis. 300 minutes de jeu au Napoli, 84,2% de passes réussies, 1,3 passes clés par match. Ça, c’est pour les stats et les mathématiciens du ballon. Pour le reste, l’impression est plus que convaincante. «Ancelotti change constamment de système, cela surprend. Et regardez Kévin Malcuit : il me rappelle de manière impressionnante Faouzi Ghoulam», analysait par exemple le fantasque président du club napolitain Aurelio De Laurentiis. Ancien ailier reconverti latéral, Malcuit semble bien se marier avec le cocktail tactique de Carlo Ancelotti, nouvel arrivant dans le sud de la Grande Botte. Tantôt offensif, tantôt défensif, il s’agit de museler l’adversaire, comme face à Liverpool - où Maksimovic avait été préféré à Malcuit. De quoi aller de pair avec le profil de l’ancien Lillois, rompu aux exigences de la Ligue 1 avant de découvrir la culture transalpine ?

Une intégration progressive

En concurrence avec le (très) performant Hysaj, habitué du onze et fin connaisseur de l’institution SSCN et de la Serie A, Kévin Malcuit a cependant dû se montrer patient. Plusieurs matches sur le banc, une découverte et un temps d’adaptation logiques et nécessaires, mais rien de si perturbant, à en croire Bruno Satin, agent du latéral droit et ancien représentant de Kalidou Koulibaly : «Kévin est arrivé dans un autre monde, ce n'est pas tout à fait le même que ce qu’il avait connu jusqu’alors… Au niveau des joueurs, du staff, c’est une autre galaxie. Comme tous les autres joueurs, il faut du temps pour s’adapter. Mais l’Italien commence à venir, ce n’est pas la langue la plus difficile. Puis il est très apprécié dans le vestiaire, quand il a joué ça s’est globalement bien passé, il a été titulaire ce week-end contre Udinese.»

Depuis, celui qui avouait à nos confrères de So Foot avoir pensé à arrêter le foot en raison des blessures, a participé à tous les matches. Face à Udinese (90 minutes), donc, mais aussi Sassuolo (90 minutes), Parme (90 minutes) ou encore la Juve (30 minutes), face à laquelle il a fait la découverte des grigris de Cristiano Ronaldo. Les semaines qui passent font leur effet, le chrono affiche un temps de jeu plus conséquent, et les tifosi du San Paolo sont ravis des prestations d’un joueur dont ils ne connaissaient que très peu de choses. Certains louent même déjà la «bonne pioche», que seul le temps pourra venir confirmer.

«Quand il attaque, il devient un ailier supplémentaire»

Car Malcuit le sait sûrement, la forte concurrence, les aléas du ballon et les choix forts et variés de Carlo Ancelotti peuvent tout changer. À moins d’égaliser le niveau de prestation à moyen terme, chose pour laquelle le site Tutto Napoli ne semble pas inquiet. Le média dédié à l’adversaire du PSG ce mercredi note en effet «l’intensité» mise par l’ancien du LOSC, ainsi que le «nombre de sprints» réalisés. «Malcuit a un bon pied et quand il attaque, il devient un ailier supplémentaire», enchérissait quant à lui Claudio Onofri, ancien coach du Genoa, sur Radio Marte.

L’opération séduction a visiblement bien marché, tandis qu’on recense aussi plusieurs anecdotes sur la culture de travail de Malcuit ; passionné de body-building, à en croire la Gazzetta dello Sport. Reste à savoir si le Français aura l’occasion de grignoter des minutes en Ligue des champions, alors que son concurrent direct au poste est un gage de grande qualité pour les ouailles d’Ancelotti. Et qui sait si, un jour et à condition que les problèmes physiques ne se représentent plus, le môme de Châtenay-Malabry ne viendra pas toquer aux portes de l’équipe de France. Cette fois, la concurrence semble moins rude.

Antoine Bourlon