Las Palmas est à égalité de points avec le Barça avant la cinquième journée. (L'Equipe)

Ils sont les tauliers de Las Palmas, sensation du début de saison

Las Palmas, étonnant quatrième de Liga avant le match contre la Real Sociedad, ce mercredi (22h00), impressionne par son collectif homogène et son jeu attractif. Au sein de cette équipe sans véritable star, quatre tauliers sortent néanmoins du lot.

Jonathan Viera, le patron

International espoirs espagnol, Jonathan Viera n’a pas réussi à s’imposer à Valence, qui attendait pourtant beaucoup de lui. Après une expérience ratée avec le Standard Liège, il retrouve Las Palmas, son club formateur, à l’hiver 2015 et devient un maillon essentiel de l’équipe, en inscrivant sept buts en 20 matchs de deuxième division. La saison suivante, il est le grand artisan du maintien en Liga (10 buts et 8 passes décisives, record de son équipe).

Le milieu offensif de 26 ans, excellent tireur de coup de pieds arrêtés, intéresse jusqu’au nouveau sélectionneur de la Roja, Iulen Lopetegui, qui l’a évoqué en conférence de presse. Cette saison, il a hérité du numéro 21 du mythique Juan Carlos Valeron, parti à la retraite, ainsi que des clés du jeu offensif des Canariens. Davantage neuf et demi que numéro 10, il est l’homme autour de qui s’articule le 4-2-3-1 du coach Quique Setién. Absent pour blessure lors des deux derniers matches, Viera espère être rétabli pour débuter ce soir contre la Real Sociedad et améliorer ses bonnes statistiques (1 but et deux passes décisives).

Kevin-Prince Boateng, le revenant

C’est le joueur le plus médiatique du club, «un galactique », selon le président Miguel Angel Ramirez, qui n’en revenait pas d’avoir réussi à attirer un si grand nom. Mais le temps où le Ghanéen était titulaire au Milan AC de Zlatan est bien loin, et à 29 ans, Boateng est venu se relancer après trois saisons pauvres, marquées par des frasques extra-sportives.

Quique Setién l’a installé sur l’aile gauche de l’attaque des Canariens, pour faire parler sa qualité de percussion balle au pied et de centre. Pour l’instant, pas de caprices de star à signaler, mais un comportement exemplaire sur le terrain et deux buts marqués de la tête lors des deux premiers matchs, contre Valence puis Grenade. Absent lors de la défaite contre Séville, puis de retour pour les trente dernières minutes du match contre Malaga, «KPB» n’a pour l’instant connu que la victoire avec son nouveau maillot.

Roque Mesa, le travailleur de l'ombre

Roque Mesa, 1,71m, 27 ans, infatigable récupérateur et relayeur, est-il le Ngolo Kanté espagnol ? En tout cas, comme le Français, «Roque» a longtemps évolué dans les troisième et quatrième divisions espagnoles, au sein des réserves de Levante et de Tenerife. Mais il n’a eu besoin que d’une seule saison en Liga, en 2015-2016 avec Las Palmas, pour attirer les convoitises de clubs plus huppés comme le FC Séville. «Je demande au président qu’il comprenne que le rêve de tout footballeur est de pouvoir jouer la Ligue des Champions», a-t-il imploré durant l’été, en vain. Miguel Angel Ramirez ne voulait pas laisser partir sa pépite pour moins de 10 millions et Séville n’en offrait que 8,5.

Pour l’instant, Roque Mesa semble avoir bien digéré l’affaire : il a disputé l’intégralité des quatre matches de son équipe, livrant notamment des prestations exceptionnelles contre Valence et Séville. Setién le préfère au sein d’un milieu défensif à deux, aux côtés de son compère Vicente Gomez. Mais il a aussi utilisé son couteau-suisse en pointe basse d’un 4-1-4-1 ou à gauche d’un milieu à trois. Cette polyvalence inspire Iulen Lopetegui, qui l’a aussi évoqué parmi les joueurs pouvant être sélectionnés avec la Roja.

Javi Varas, le papa

Avec le défenseur David Garcia et le milieu Momo, Javi Varas, 34 ans, est le doyen de cette équipe. Il est aussi l’un de ceux qui a le plus d’expérience en Liga : 134 matches depuis 2008. «Je sens qu’il existe un certain respect et que je suis considéré un peu comme une référence», a confié le gardien au journal Estadio Deportivo. «Quand je dois parler avec les ‘gamins’ j’essaie de les aider du mieux possible».

C’est avec FC Séville, lors d’un match contre le FC Barcelone, en octobre 2011 (0-0), que Varas sort de l’anonymat en réalisant la prestation la plus aboutie de sa carrière : une dizaine d’arrêts, dont un sur un penalty de Leo Messi. Depuis, il a évolué à Vigo et à Valladolid, avant de rejoindre Las Palmas la saison dernière. Cette saison, l’Andalou s’est montré impeccable, et a souvent rassuré une équipe qui ne brille pas tellement par sa rigueur défensive (5 buts encaissés). Capable d’arrêts spectaculaires sur sa ligne, comme contre Valence lors de la 1e journée, il a sauvé une balle d’égalisation, samedi, contre Malaga (1-0). Et a permis à Las Palmas de réaliser son meilleur début de saison depuis 1978.