(L'Equipe)

Igor Belanov (URSS), nouvel épisode de nos 100 joueurs qui ont marqué l'histoire de la Coupe du monde

15 mars - 14 juin : dans exactement 91 jours débutera le Mondial 2018 en Russie. Jusqu'au coup d'envoi, FF vous livre, par ordre alphabétique, sa liste des 100 joueurs qui ont marqué l'histoire de la Coupe du monde. Dixième épisode avec Igor Belanov.

Son histoire avec la Coupe du monde

Igor Belanov n'a pris part à la fête qu'une seule fois, lors de la Coupe du monde 1986. La même année que son succès avec le Dynamo Kiev dans le Championnat d'URSS et en Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, la même année aussi que son seul et unique Ballon d'Or France Football. Avec l'URSS,, composée à plus de 50% de joueurs du Dynamo, Belanov terrasse la Hongrie (6-0), tient tête à la France (1-1) et dispose du Canada (2-0). Mais les hommes de Valeri Lobanovski, également entraîneur de Belanov à Kiev, buteront sur la Belgique en huitièmes de finale dans un match épique (3-4 a.p). Ce qui n'empêchera pas Belanov d'être l'un des artistes majeurs de ce Mondial 86.

Le moment marquant

Son huitième de finale face à la Belgique reste le match référence de sa carrière internationale. Après plusieurs occasions manquées par les siens, Belanov a finalement ouvert le score de la plus belle des manières : servi à l'entrée de la surface, l'attaquant effectuait une sublime prise de balle et s'excentrait sur la droite avant de propulser une frappe croisée dans la lucarne opposée. Puis, il a de nouveau redonné l'avantage à l'URSS suite à l'égalisation des Belges, avant de signer un triplé en tout fin de prolongation. Mais les Diables rouges, qui avaient marqué par trois fois avant cela, l'emportaient d'une courte tête (3-4 a.p).

Le chiffre : 9

Comme le nombre de buts sur lesquels Belanov est impliqué en quatre matches de Coupe du monde (trois buts et six passes décisives). Malgré une élimination précoce en huitièmes, ses prestations l'aideront à remporter le Ballon d'Or quelques mois plus tard.

L'archive de FF

Le 17 juin 1986, deux jours après l'élimination de l'URSS, FF revenait sur le beau parcours d'Igor Belanov et écrivait : «Alors, survient ce fameux match du 3 juin contre la Hongrie. Igor Belanov régale les puristes, affole les tanks de l'arrière-garde magyare et marque son but (sur penalty) avant de céder sa place, mission largement accomplie, à Rodionov. Dans ces conditions, sa présence contre la France relève de la pure logique. Il plane un peu moins haut, mais l'opposition, il est vrai, n'est pas la même. N'empêche, malgré cela on le remarque. On apprécie encore une fois sa sidérante mobilité, sa faculté à toujours aller de l'avant, à “dévorer” le moindre espace libre, ses imprévisibles dribbles en mouvement et son sens du jeu collectif. Ses accélérations nous amènent d'emblée à lui demander si, par hasard, il ne s'est jamais essayé au sprint... Réponse de l'intéressé : “J'ai effectivement couru le 50 mètres en 5"7”. On comprend mieux que ce petit bonhomme de 1,74 m et 69 kg, à la voix plutôt haut perchée, aux petits yeux ronds, au front haut traduisant une intelligence qu'il confirme par son comportement sur le terrain et par son aisance dans l'interview, sème, plus souvent qu'à son tour, ses divers poursuivants. (...) Dès lors il y a lieu de parler à propos d'Igor d'authentique révélation. Car Malofeev, l'ex-patron de la sélection nationale, ne se sentit jamais le courage d'investir sur lui jusqu'au bout, se contentant de le convoquer à quelques stages et d'en faire un remplaçant. Belanov, s'il n'est pas un véritable buteur, sait rester dans une honnête moyenne augmentant ses indices de performance par un nombre important de passes décisives. (...) Igor Belanov, c'est la fouine et le cougar. Petit et malin comme la première, fonceur et rapide comme le second. Au bout du compte, un grand attaquant moderne, que l'on peut d'ores et déjà considérer comme l'une des grandes révélations du Mundial mexicain.

A.D.