hanni (sofiane) (L'Equipe)

Hanni : «J'ai toujours du respect pour Nantes»

Juste après l'entraînement, mercredi, Sofiane Hanni a pris le temps de répondre à nos questions. L'ancien Nantais a choisi d'évoquer sa formation à Nantes, son passage en Turquie et son arrivée en Belgique, où il s'éclate avec Malines. A tel point qu'il pourrait prochainement intégrer l'équipe nationale d'Algérie. Interview.

«Sofiane, vous évoluez aujourd’hui à Malines en Belgique. Comment jugez-vous votre saison ?
Je la sens bien cette saison. Je me sens bien aussi dans l’équipe. C’est un nouveau Championnat pour moi où j’ai beaucoup à apprendre. Je me suis bien adapté, je pense. J’ai pratiquement joué la totalité des matches. J’ai réussi à marquer 5 buts, même si j’aurais pu être plus décisif. Mais c’est très satisfaisant quand même. Collectivement, je suis satisfait des performances que l’on montre en ce moment. Malheureusement, c’est un peu trop tard. Je ne suis pas déçu du niveau de l’équipe mais de notre place au classement. Quand on voit notre niveau en ce moment et ce qu’on a produit contre les grosses équipes, on peut avoir quelques regrets. On n’est qu’à la 9e place et on aurait pu accrocher les play-offs 1. On a démarré un peu tard même si on a relevé la tête.

Vous avez été formé à Nantes. Quel souvenir gardez-vous de cette époque ?
Je n'ai pas eu ma chance au niveau professionnel. Je suis un peu déçu par rapport à ça, surtout quand je vois aujourd’hui les joueurs issus du centre de formation qui jouent à Nantes. Ce sont des joueurs avec qui j’évoluais. J’aurai pu faire partie de cette équipe. J’ai été déçu de ne pas avoir été prolongé, mais c’est du passé. Il y a plein de joueurs qui passent par Nantes et ils ne peuvent pas prolonger tout le monde. J’ai continué ma carrière. C’est derrière moi mais je continue de regarder les matches à la télé. Quand je pense au FC Nantes, j’ai toujours du respect. J’y ai beaucoup appris et ça m’aide à sortir de certaines situations. Je suis très heureux et très fier d’avoir été formé là-bas. Seul petit bémol : ne pas avoir fait plus de matches en pro et ne pas avoir réussi à m’imposer chez les pros.

A votre époque, Jordan Veretout commençait d’ailleurs à pointer le bout de son nez…
Aujourd’hui, il peut montrer ses qualités, c’est bien. Il y a aussi Chaker Alhadhur, avec qui j’ai beaucoup joué. En réserve, j’étais aussi souvent avec Issa Cissokho, qui est une référence. C’est un titulaire indiscutable. Je suis très content pour lui, pour Chaker aussi.

Si aujourd’hui Nantes souhaitait vous recruter, vous diriez quoi ?
Dans le foot, tout peut se passer. Je suis en Belgique. S’ils m’appellent, il faudra évaluer la situation. Ça reste un club que j’apprécie. Je n’ai pas fait toutes mes preuves là-bas. Il me reste des choses à faire. Si demain ils m’appellent, chose que je trouverai bizarre, la question se posera.

Au moment où vous avez quitté Nantes, il paraît que le PSG vous voulait ?
Au PSG, ils m’avaient déjà vu jouer. Ils m’ont proposé un contrat d’un an pour aider la réserve lors de ma dernière année à Nantes. Ça ne m’a pas trop intéressé. Le niveau de la CFA, je l’avais sans forcer. Après, il y a eu Lorient. J’avais fait trois jours d’essai là-bas avec le coach (Christian) Gourcuff. Ça s’était très bien passé. Je m’étais très bien entendu avec les joueurs et certains d’entre eux m’avaient dit : «A l’année prochaine». J’avais eu des bons retours du coach. Il voyait dans mon jeu que j’avais été formé à Nantes. Après, je ne sais pas pourquoi ça ne s’est pas fait. Je ne l’ai jamais su. Y’avait pas beaucoup d’offres en fait même si beaucoup d’agents m’appelaient. Il n’y a eu que Vannes. Il y avait beaucoup d’intérêts mais pas d’offres donc j’ai préféré ne pas prendre de risque et j’ai signé assez tôt en Turquie.

En Turquie où vous avez vu votre carrière vraiment démarrer.
J’ai fait ma dernière année en CFA avec le coach (Loïc) Amisse. On devait monter mais les deux, trois derniers matches, on les a perdus et du coup on n’est pas monté. J’avais appris entre temps que je n’étais pas conservé. Du coup, j’ai signé en D2 turque. J’ai passé trois ans là-bas et ça s’est très bien passé. J’ai fait environ 100 matches, j’ai marqué des buts, j’ai eu beaucoup de temps de jeu. Ma carrière professionnelle débutait enfin.

Comment s’est fait votre rapatriement proche de la France ?
Ça s’est fait via mon agent, Jean-Charles Parot, qui m’a appelé et qui m’a demandé si j’étais intéressé par la Belgique. J’ai commencé à me poser la question et j’ai dit pourquoi pas. Il a étudié les possibilités selon les demandes. Le club de Malines avait vu des vidéos de moi et était venu me voir à Ankara. Ils ont fait rapidement une offre. J’ai eu d’autres contacts mais je n’ai pas voulu perdre de temps. C’était un challenge intéressant. Je suis sous contrat jusqu’en juin 2017 du coup.

Qu’attendez-vous pour cette fin de saison ?
Il nous reste un match de Championnat mais on sait déjà qu’on va disputer les play-offs II. La plupart des gens disent que ça sert un peu à rien mais on va quand même essayer de gagner tous les matches. Le vainqueur de tout ça rencontre alors le quatrième des play-offs I pour une place en barrages de la Ligue Europa. On va essayer d’aller le plus loin possible.

Pour terminer, l’équipe d’Algérie, vous y croyez ?
C’est quelque chose qui est dans un coin de ma tête. C’est aussi pour ça que je suis venu en Belgique car j’ai plus de visibilité. Je veux gagner une place en équipe d’Algérie. Quand j’ai vu que c’était Christian Gourcuff qui avait été nommé, j’étais assez content. C’est quelqu’un qui me connaît, qui m’a déjà vu jouer. Il y a eu des bruits  récemment comme quoi il serait venu, lui ou l’un de ses adjoints, me voir lors du derby face à Lierse, match durant lequel j’avais marqué. Donc maintenant, ils me connaissent et c’est déjà bien. C’est la première étape. Le travail paie. Je ne suis toujours pas sélectionné donc faut pas s’enflammer. J’ai à  cœur de faire partie de cette sélection.»

Propos recueillis par Tanguy LE SEVILLER (@tang_foot)