Football Soccer - France v Republic of Ireland - EURO 2016 - Round of 16 - Stade de Lyon - Lyon, France - 26/6/16 France's Antoine Griezmann celebrates after scoring the second goal against Republic of Ireland REUTERS/Max Rossi (142818+0000,MAX ROSSI/L'Equipe)

Griezmann mène l'équipe type des 8es

Voici l'équipe type des huitièmes de finale de l'Euro 2016, du Suisse-Pologne de dimanche après-midi à l'Islande-Angleterre d'hier soir. Elaboré à travers les notes de la rédaction, notre onze s'articule autour d'un spectaculaire 3-3-3-1.

Lukasz Fabianski (Pologne - 8)

Un prompt sauvetage sur une conclusion de Dzemaili en première période, une détente extraordinaire sur une frappe de Rodriguez juste avant l’entrée dans le dernier quart d’heure, puis une intervention providentielle sur une tête de Derdiyok, après que la Suisse soit revenue à 1-1 : le gardien d’Arsenal aura été le grand bonhomme de ces huitièmes dans le Chaudron. Et si Fabianski n’a pas stoppé de tirs au but, il a perturbé juste ce qu’il fallait Xhaka pour que le Suisse expédie le cuir dans les nuages. Vainqueurs (5-4) de la séance, les Polonais sont ainsi passés en quarts, où ils affronteront le Portugal de Cristiano Ronaldo.

L'envolée de Fabianski. (Yves Herman - L'Equipe)

Jérôme Boateng (Allemagne - 7)

Patron autoritaire et efficace de la défense allemande, il n’a jamais tremblé devant les Slovaques. Et c’est même lui qui a ouvert le chemin des quarts aux hommes de Joachim Löw en marquant d’une volée du droit sur un corner de Kroos repoussé par la défense adverse à la 8e minute. Boateng a ensuite couvert ses arrières lors des régulières montées de Hummels  au cours d’un match largement dominé, et gagné 3-0, par l’Allemagne. 

Giorgio Chiellini (Italie - 8)

Dès l’hymne italien, on a compris que le défenseur central de la Juve abordait ce match avec une rage et une détermination énormes. Et Giorgio n’a rien lâché pendant 90 minutes, coupant les trajectoires des attaquants espagnols, anticipant leurs actions et se jetant comme un mort de faim. Et c’est avec le même appétit que Chiellini a bondit sur le ballon, sur le coup franc insidieux d’Eder repoussé par De Gea, pour donner l’avantage à l’Italie, à la demi-heure de jeu, concrétisant la forte domination azzurra. En clair, un match monstrueux en défense et providentiel dans l’autre moitié de terrain. Et maintenant, l’Allemagne…

Ragnar Sigurdsson (Islande - 8)

Quel match du défenseur central islandais ! Impuissant sur l’ouverture du score sur penalty de Rooney, Sigurdsson a égalisé dans la foulée sur une longue touche et après une déviation de la tête de Kari Arnason, son compère de la défense. Et en seconde période, il a même inquiété Hart d’un spectaculaire retourné, toujours dans le prolongement d’un corner. Un match de gladiateur pour le joueur de Krasnodar, comme sur la sublime intervention sur Vardy, alors que l’attaquant partait seul défier Halldorsson. Incontestablement, l’homme de la rencontre.

Ragnar Sigurdsson a été impérial. (Yves Herman/Reuters)

Marco Parolo (Italie - 7)

Au marquage d’Iniesta, il l’isole intelligemment et en limite le rayonnement pendant quasiment toute la rencontre. Le match le plus accompli de l’Euro pour le milieu de la Lazio.

Radja Nainggolan (Belgique - 7)

Impitoyable sentinelle des Diables Rouges lors du 4-0 à la Hongrie. Et passeur décisif sur le but de Yannick Carrasco dans le temps additionnel.

Birkir Bjarnasson (Islande - 7)

Tous ceux qui sont passés de son côté (Walker, Rooney, Alli) se sont cassés les dents sur cet athlétique milieu gauche. Infatigeable, il a effectué, comme tous ses compatriotes, un pressing de tous les instants qui a fait perdre la boussole à des Anglais sans idée et sans gnak. Et hissé l’Islande à un historique quart de finale de l’Euro après s’être qualifié à une historique première participation à une phase finale, y avoir obtenu une historique première victoire (2-1 face à l’Autriche) pour passer en un historique huitième face à l’Angleterre.  Et Birkir et les siens, fêtés par les extraordinaires et impressionnants champs de leurs milliers de supporters, entendent bien continuer à écrire l’histoire face aux Bleus…

Birkir Bjarnason a été exemplaire contre l'Angletere. (L'Equipe)

Antoine Griezmann (France - 8)

Dans un huitième mal parti pour les Bleus (but sur penalty de Kelly dès la 2e minute), le joueur de l’Atletico de Madrid a sauvé les meubles après la pause, inscrivant le doublé de la victoire sur l’Eire (2-1), synonyme de qualification pour les quarts. Et c’est en faisant faute sur lui que Duffy a laissé les Irlandais à dix. Très efficace dans une position axiale derrière Giroud, il s’est révélé un implacable finisseur avec un but de la tête puis une frappe du gauche sur une remise en pivot de Giroud en l’espace de trois minutes.

Eden Hazard (Belgique - 9)

Si le 4-0 de la Belgique face à la Hongrie, dimanche soir, apparaît trop sévère pour des Magyars dangereux pendant une bonne heure, la prestation du numéro 10  belge ne souffre d’aucune modération : Hazard a été grandiose. Oublié le joueur hors du coup de Premier League cette saison, Eden est monté progressivement en puissance dans cet Euro pour exploser face aux Hongrois, l’une des révélations de la première phase. Il a constamment mis en difficulté la défense adverse sur son côté gauche et a fourni l’accélération décisive au moment même où les Hongrois poussaient le plus fort et semblaient en mesure d’égaliser. De fait, son débordement à l’entrée de la surface à la 78e minute et sa passe décisive à Michy Batshuayi dans la foulée ont tué les espoirs hongrois. Sa belle frappe du droit, une minute plus tard, a porté le score à 3-0, coupant définitivement les jambes de l’équipe d’en face. Place aux Gallois, vendredi à Villeneuve d’Ascq.

Julian Draxler (Allemagne - 8)

Au Stade Pierre-Mauroy, le jeune milieu offensif de Wolfsburg a tout simplement livré sa meilleure prestation du tournoi. Très en jambes, il a offert un récital au public, tout en gestes techniques et en dribbles. Auteur à la 63e minute d’un but superbe, celui du 3-0, consécutif à un corner de Kroos, et passeur décisif sur le deuxième signé Gomez, Draxler a constamment gêné la défense slovaque. Remplacé à moins de vingt minutes de la fin, il a eu droit à une ovation méritée des supporters allemands présents à Villeneuve d’Ascq. Il est vrai qu’un joueur de la Nationalmannschaft n’avait plus additionné un but et une passe décisive dans le même match depuis Lahm en demi-finale de l’Euro 2008 ! 

Draxler a été décisif contre la Slovaquie. (160935+0000,Gonzalo Fuentes/Reuters)

Graziano Pellé (Italie - 8)

En début d’Euro (et même juste avant Italie-Espagne…), certains observateurs ont prétendu que lui et Eder étaient le point faible de l’Italie, même si Pellé avait réalisé un beau but sur volée face à la Belgique puis l’oriundo qualifié les Azzurri pour les huitièmes en marquant d’une superbe frappe du droit contre la Suède. Hier, ces deux-là ont fait taire définitivement les critiques, disputant une rencontre pleine d’abnégation. Et si Eder (7 sur 10) a posé de gros problèmes par ses accélérations et sa mobilité, manquant le but du ko en contre, l’attaquant de Southampton a littéralement usé la défense espagnole par son jeu en pivot (splendide l’action qui libère Eder et oblige De Gea à un sauvetage désespéré) et ses têtes surpuissantes (en tout début de rencontre, le portier espagnol a réalisé un miracle sur l’une d’elles). Il a fini par obtenir une superbe récompense en doublant la mise, toujours sur volée, dans le temps additionnel. Vainqueur 2-0, l’Italie s’est tout bonnement payé le scalp du double tenant du titre. Bravo !  

Roberto Notarianni