La joie (A.Reau/L'Equipe)

Griezmann et les Bleus renversent l'Allemagne en Ligue des nations (2-1)

Apathiques avant la pause, beaucoup plus séduisants après, les Bleus, longtemps menés au score, ont fini par renverser l'Allemagne grâce à un doublé de Griezmann (2-1).

La leçon : les Bleus foncent vers les demi-finales

Poussifs lors de leurs trois premiers matches post-Coupe du monde, les Bleus étaient attendus au tournant ce mardi par un Stade de France plein à craquer. S'ils ont beaucoup souffert avant le repos, les hommes de Didier Deschamps ont fini par renverser l'Allemagne au terme d'un deuxième acte bien plus conforme à leur statut. Mais tout n'a pas été facile pour autant. Malgré dix premières minutes assez convaincantes, sous l'influence notamment d'un Giroud impeccable en déviation, les Bleus, dépassés défensivement par la rapidité adverse, ont logiquement fini par plier. A l'origine, un ballon perdu par Pogba au milieu de terrain, un centre en retrait de Sané dévié bien involontairement de la main par Kimpembe et un penalty transformé par Kroos (13e).

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A ce moment précis, la domination était clairement allemande. Sané mettait même le feu dans la défense française mais sa passe pour Werner, seul au centre, manquait de précision et Lloris pouvait écarter le danger (19e). Il fallait ensuite un nouvel arrêt du portier des Spurs pour empêcher Ginter de doubler la mise (24e). Fébriles derrière, les champions du monde n'étaient pas beaucoup plus sereins de l'autre côté du terrain. En 45 minutes, ils n'avaient pas cadré le moindre tir et n'avaient donné réellement le frisson à leurs supporters que sur une accélération spectaculaire de Mbappé (9e), puis sur un service trop profond de Griezmann pour ce même Mbappé (40e). Pauvre, trop pauvre...

Certainement bousculés à la pause par un Deschamps remonté, les Bleus affichaient un tout autre visage au retour des vestiaires. Plus solidaires et bien plus inspirés, ils prenaient enfin le contrôle du ballon, et du jeu. Et les occasions arrivaient naturellement. Mbappé, tout en vitesse, butait d'abord sur Neuer (52e), avant que Griezmann ne coupe victorieusement, de la tête, un bon centre de Hernandez (62e). Malgré une grosse frappe de Gnabry bien repoussée par Lloris (67e), la dernière demi-heure était clairement tricolore. Et Griezmann, encore lui, donnait l'avantage aux siens en transformant un penalty obtenu par Matuidi (80e). Malgré quelques sursauts allemands, l'équipe de France tenait bon. Résultat, Deschamps et ses hommes se rapprochent tout doucement des demi-finales alors que leurs adversaires du soir sont eux tout près de la relégation en Ligue B.

Le gagnant : Griezmann en patron

A l'image d'une équipe de France en grande difficulté dans le jeu avant la pause, l'attaquant de l'Atlético s'est montré quelque peu discret pendant ces quarante-cinq premières minutes. Volontaire, comme sur ce centre de Sané en contre qu'il est venu lui-même repousser quelques secondes après avoir manqué son coup franc offensif, Antoine Griezmann a bien failli offrir l'égalisation à Mbappé sur un bijou de centre enroulé finalement légèrement trop long (40e). Mais le Madrilène est lui aussi monté en régime après le repos. Très remuant sur tout le front de l'attaque, il a signé un doublé libérateur et tout en sang froid qui a fait beaucoup de bien à ses coéquipiers. Mbappé pas franchement dans un grand soir, il a su enfiler ce costume de héros qui lui va si bien. Quand l'équipe de France a besoin de lui, Griezmann, 26 buts au compteur en sélection (il rejoint Wiltord à la 10e place des meilleurs buteurs sous le maillot bleu), répond toujours présent...

Le perdant : Kimpembe a encore du travail

Impérial sous le maillot du PSG, le jeune défenseur a bien du mal à confirmer en Bleu. Pour sa deuxième titularisation consécutive, le gaucher de 23 ans s'est encore montré très fébrile. Pas question ici de lui jeter la pierre pour le penalty qu'il a concédé, suite à une main involontaire en taclant pour contrer le centre de Sané. Mais le jeune homme a globalement souffert face à la rapidité adverse, et a clairement manqué de clairvoyance et de tranchant dans ses interventions. Dans les airs comme dans le jeu au pied, il n'a pas non plus rassuré, à l'image de cette relance hasardeuse dans l'axe qui aurait pu coûter très cher (67e). Si tout n'est évidemment pas à jeter dans sa prestation du soir, le natif de Beaumont-sur-Oise n'a pas dû marquer beaucoup de points aux yeux de Didier Deschamps.

Bruno Rodrigues