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Arthur of FC Barcelona during the La Liga game between FC Barcelona against Girona in Camp Nou Stadium at Barcelona, on 23 of September of 2018, Spain. (Xavier Bonilla/AFP7/PRESSE SPO/PRESSE SPORTS)
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FC Barcelone

Gremio, le Barça, la Selecao, Xavi, Arthur est en train de devenir un élément incontournable dans le monde du football

Débarqué du Brésil pour rejoindre le Barça il y a quelques mois, Arthur s'est très vite intégré au sein du club catalan. Le milieu de terrain de 22 ans ne laisse déjà personne indifférent.

mis à jour le 14 novembre 2018 à 10h39

Il est l’un de ces joueurs qui se révèlent brutalement. Arthur Melo, quasiment inconnu il y a encore quelques mois lorsqu’il débarquait du Gremio pour rejoindre le FC Barcelone, est en train de s’imposer petit à petit en Catalogne. Au Brésil, son talent n’est plus à prouver. C’est dans les équipes de jeunes (U15 et U17) que le milieu a fait ses gammes, avant de se révéler au niveau professionnel. En trois ans, "O Director" comme on le surnomme au pays, s’est illustré en réalisant des prestations incroyables avec une qualité de passe irréprochable. Sa marque de fabrique.

C’est un certain Luiz Felipe Scolari qui l'a lancé en professionnel en janvier 2015, après avoir vu le joueur faire des prouesses lors de la Coupe Sao Paulo Junior. Franche réussite pour l’ancien sélectionneur du Brésil, car Arthur Melo est très vite devenu un titulaire indiscutable. Mieux, lors de sa première apparition en Copa Libertadores, le milieu a été élu homme du match. En 2017, la consécration arrive avec la victoire en finale de cette Copa Libertadores, point d’orgue et clap de fin pour Arthur au Brésil.

Un nouveau départ au FC Barcelone

C’est en mars 2018 que le désormais ancien directeur sportif du FC Barcelone, Robert Fernandez, annonce le transfert de la pépite brésilienne durant l’été 2018. La coquette somme de 31 millions d'euros est déboursée alors que le joueur n’a jamais vraiment fait ses preuves au plus haut niveau. Une surprise ? Pas vraiment, car le petit milieu de terrain (1m72) semble avoir l’ADN du Barça : «C’est normal que le Barça l’ait recruté. C’est ce type de joueurs qui ne rate aucune passe parce qu’au lieu de tenter des miracles, il joue de façon simple. Arthur est dans ce contexte. Il a le niveau pour jouer chez un grand d’Europe» affirmait Scolari en conférence de presse.

Marca dévoilait il y a quelques semaines que le Brésilien s’était imprégné de la culture des Catalans, qu’il avait commencé à apprendre la langue espagnole avant de venir pour être plus à l’aise. Mission accomplie. L’intégration est une franche réussite et c’est Arthur lui-même qui l'a confié dans une interview pour Mundo Deportivo : «Il est difficile d’arriver à un endroit où on ne sait rien. C’est compliqué mais tout le monde m’a bien reçu». Sur le terrain, les premières prestations sont encourageantes, à défaut d’être bonnes. Titulaire dès la première sortie officielle en Supercoupe d’Espagne, Ernesto Valverde le replace sur le banc lors des matches suivants. Utilisé comme un véritable joueur de rotation, il devient depuis plusieurs semaines un vrai atout pour les Catalans (6 titularisations pour 8 matches joués).

Le digne successeur de Xavi ?

«Je suis sûr qu'il sera bientôt titulaire indiscutable. Il a montré ses qualités pour devenir “le nouveau Xavi“. Il pourrait être la bonne personne pour le remplacer.» Ces propos proviennent d’une ancienne légende du FC Barcelone et compatriote d’Arthur, Rivaldo. Sur le terrain, Arthur possède une vision du jeu impressionnante, avec une capacité à casser les lignes en une seule passe sans qu’on ressente un véritable effort de sa part. Sa master class, il l’a faite face au Real Madrid pour son premier Clasico avec pas moins de 94% de passes réussies et une influence indéniable sur la mobilité de ses partenaires. Il avait déjà fait forte impression lors du match de Ligue des champions à Tottenham, comme l'avait relevé la presse espagnole à l’époque : «Ce n’est pas Xavi, mais il lui ressemble. Un joueur de talent au profil de milieu de terrain différent de tous ceux arrivés récemment au Barça» expliquait Marca.

«Arthur est-il le nouveau Xavi ? Toute comparaison avec l’ancien capitaine du Barça peut paraître exagérée, mais ce qui est sûr c’est qu’Arthur n’a pas besoin d’être aussi bon que Xavi pour être titulaire au Barça» affirmait de son côté le quotidien Sport. Contre Valence, en octobre dernier, Arthur Melo réalisait une nouvelle prouesse avec pas moins de 135 passes réussies sur 142 tentées. Avec une conduite de balle irréprochable et une technique digne des plus illustres Brésiliens, Arthur Melo a même reçu les louanges de l’ancien maitre à jouer du Barça, Xavi en personne : «Je me revois quand je regarde Arthur à la télévision», a expliqué l’Espagnol sur Radio Catalunya il y a quelques semaines. Néanmoins, cette comparaison n’est pas du goût de tout le monde. Les propos de Carles Puyol, autre vénérable ancien de la maison catalane, pour AS, témoignent du chemin qui reste à parcourir pour le jeune Brésilien : «Ce n’est pas quelque chose d’anodin de comparer un joueur à Xavi. Cela va lui mettre beaucoup de pression et il n’en a pas besoin. Il doit jouer son football et on ne doit pas le comparer à Xavi.»

Les prémices d'une grande carrière avec le Brésil

Le Brésil a cette capacité incroyable de faire éclore des jeunes joueurs et Arthur Melo en est un parfait exemple. Que ce soit avec les U17 ou les U20, le milieu de terrain a très vite intégré les équipes de jeunes de la Seleção avant de plonger dans le grand bain de l’équipe première. Convoqué pour la première fois en septembre 2017 pour les matches de qualification de la Coupe du monde 2018 face à la Bolivie et le Chili, Arthur ne jouera pas mais goûtera enfin à ce groupe. Son rêve depuis toujours. En conférence de presse, Tite expliquait ce choix de le convoquer : «Pour Arthur, je voulais le voir dans un match à enjeu (en Libertadores face à Botafogo), et malgré l’atmosphère, il a su en faire abstraction et jouer sans pression, à l’extérieur, avec un niveau de concentration élevé.»

Absent de la liste finale pour la Coupe du monde, la déception était bien présente. Simple partie remise car dès septembre 2018, Arthur Melo honorait sa première sélection en amical face aux Etats-Unis en jouant trente minutes. Un faible temps de jeu mais qui a déjà convaincu son sélectionneur Tite : «Arthur articule le jeu. Il trouve toujours la meilleure solution, la meilleure sortie de balle.» Contre le Salvador, le 12 septembre dernier, le joueur était pour la première fois de sa carrière titulaire avec le maillot de sa sélection. «Un moment gravé», comme il le souligne sur Twitter. Quelques semaines plus tard, il a l’honneur de disputer le choc face à l’Argentine et les commentaires au Brésil ont été une nouvelle fois très élogieux à son égard : «Il ne manque jamais une passe. Ce n’est pas une coïncidence si le Barça s’est intéressé à un joueur comme Arthur.» Celui-ci s'est également très bien intégré dans l’esprit de groupe de la Seleção. Pour preuve, lors d’un petit jeu à l’entraînement, Arthur et Philippe Coutinho ont perdu un pari et ont dû jouer au serveur avec Neymar. Avec le sourire. 

Les éloges de ses coéquipiers

Tous sont unanimes, Arthur est un crack ! Si on le compare à Iniesta ou Xavi, le joueur se fait surtout son nom dans le monde du football. «C’est un énorme plaisir de jouer avec lui. Il donne un plus à notre équipe et c’est le moteur (…) Il est un milieu de terrain parfait» met en avant son coéquipier Philippe Coutinho. Pour Catalunya Radio, Lionel Messi, quintuple Ballon d’Or France Football, fait également les louanges d’Arthur dès son arrivée «Je ne connaissais pas grand-chose de lui, et si on doit parler de similitudes et de comparaisons, la vérité est que son style est similaire à celui de Xavi. Il réclame toujours le ballon et recherche les passes courtes, il ne veut pas céder le ballon à l’opposition.» Paulinho, ancien de la maison, est également convaincu par son jeune coéquipier de sélection : «Arthur ? Il réussira très bien au Barça pour sa qualité et sa philosophie de jeu.» Intégration express et réussie, donc.

Florian Gregoire