Soccer Football - Champions League - Round of 16 Second Leg - Juventus v Atletico Madrid - Allianz Stadium, Turin, Italy - March 12, 2019 Juventus' Cristiano Ronaldo celebrates scoring their first goal REUTERS/Massimo Pinca (Reuters)

Grâce à un triplé de Cristiano Ronaldo, la Juventus Turin renverse l'Atlético (3-0)

Mal embarquée après son revers à l'aller à Madrid (2-0), la Juventus Turin a pu compter sur un triplé de Cristiano Ronaldo pour renverser l'Atlético et décrocher son billet pour les quarts. Phénoménal !

La leçon : Maestro Allegri et sa remontada historique

Parfois, il baigne dans l’irrationnel. Souvent, il met les frissons, fait monter les émotions au paroxysme, provoque d’immenses folies. Lui, c’est le foot. Vingt-deux gars, somme toute lambdas si l’on excepte leurs comptes en banque et leur popularité, courent chacun après leurs rêves, leur destin. D’un côté, il y a les vaincus. Toujours. De l’autre, les plus heureux. Ce mardi, ils s’appellent Ronaldo, Pjanic, Bonucci, Dybala, Matuidi, Bernardeschi ou encore Allegri. Lui est peut-être le plus grand artisan de cette remontée historique, face à l’Atlético de Madrid, épouvantail et quasiment favori de la compétition avant la rencontre. Mais les Dieux du ballon rond ont de la ressource. Massimiliano Allegri aussi, en maestro psychologique et tactique. Son plan était parfait.

D’abord, le positionnement d’Emre Can. Étonnamment très très bas en phase de possession, il prenait carrément part à la défense à trois de la Juve, avec Chiellini et Bonucci, tandis que Cancelo et Spinazzola, excellent pour sa première titularisation en C1, prenaient place sur les ailes. Pjanic excellait dans un rôle de regista qui lui sied à merveille, Matuidi était le chien de garde de son équipe, sentant aussi bien les coups en s'intercallant dans les demi-espaces si importants, et la Juve bombardait en centres. 38 sur le total de la rencontre. Le résultat ? Un but de Cristiano (27e), puis un second (48e) et enfin un penalty victorieux obtenu par Bernardeschi et transformé par le quintuple Ballon d’Or FF (86e). Énorme.

Le gagnant : Sensationnel Cristiano

Le livre de la carrière de Cristiano Ronaldo sera épais. Et le Portugais ne semble pas avoir très envie d’en écrire les remerciements. Du moins pas encore. À cette heure-ci, personne ne peut même dire que le dernier chapitre sera celui de la saison 2018-19. Et s’il fallait un titre à cette ode au football, en Italie qui plus est, on l’appellerait certainement "fuoriclasse". Face à l’Atlético, Cristiano Ronaldo a été exceptionnel. La Juve l’a acheté pour cela. Et il n’a pas manqué le rendez-vous. Trois buts, déjà. Puis une mentalité de guerrier, des dribbles comme on n’en avait pas vu depuis longtemps, des mouvements toujours judicieux et une compréhension des trajectoires, de la situation et du contexte toujours idoine. Bienvenue dans le monde des extra-terrestres.

Le perdant : Un naufrage pour l'Atléti...

On les avait érigés, et à raison, en modèle de grinta, de structure collective, de dépassement de soi, d’organisation et de ce sixième sens que l’on appelle la gagne. À Turin, pourtant, ils ont coulé. Ne se procurant pas la moindre occasion de la rencontre, hormis une tête de Morata dans les arrêts de jeu de la première période (45+2e). Muselés, enfermés, inoffensifs, dépassés et parfois même désabusés et énervés, les joueurs de Atlético n’ont jamais autant paru être qu'une pâle copie de ce qui avait fait leur force ces dernières années. Griezmann apparaissant comme le symbole du naufrage colchonero. Le plan de l’adversaire a mis l’édifice tout entier au supplice. Et cette Juve paraissait insubmersible.

Antoine Bourlon