Giampiero Venturo n'a pas encore donné sa démission. (S.Boue/L'Equipe)

Giampiero Ventura, le sélectionneur italien après l'élimination de la Nazionale : «Je demande pardon aux Italiens»

Giampiero Ventura, le sélectionneur de l'Italie, n'a pas démissionné, mais est conscient de la gravité de la situation.

Il était minuit et quart quand Giampiero Ventura s'est présenté devant la presse, dans les entrailles de San Siro. Le visage grave, visiblement abattu, il a expliqué qu'il n'avait pas présenté sa démission, malgré l'échec de l'Italie, qui n'est pas parvenue à se qualifier à la Coupe du monde lors du barrage contre la Suède (0-1, 0-0).

«Avez-vous démissionné ? Quelle est votre part de responsabilité ?
Non, je n'ai pas démissionné. C'est un résultat désastreux, mais nous verrons. La responsabilité ? Dans le football, c'est l'entraîneur, quand le résultat n'est pas celui escompté, et la chance ou la malchance ne comptent pas. C'est un résultat très dur du point de vue des conséquences. On a vu que l'envie était là, ce soir, les joueurs avaient la volonté, mais le foot est comme ça et il faut l'accepter. Je suis fier d'avoir fait partie du groupe azzurro, je suis fier d'avoir travaillé avec de grands champions, et avec d'autres à qui je souhaite de le devenir. Je suis déçu, parce que ce soir (lundi, ndlr) j'ai compris ce qu'était une équipe nationale, et je remercie le public de San Siro qui nous a aidés jusqu'au bout. Nous aurions mérité mieux.

Donc, vous n'avez pas démissionné ?
Non, il y a beaucoup de choses à analyser, on en parlera avec la Fédération très vite.

De Rossi, Buffon, Barzagli arrêtent la sélection. Qu'allez-vous dire à Carlo Tavecchio quand vous le verrez ?
On aura le même rapport que toujours, dans les mêmes tons que d'habitude. Le fait que Buffon, De Rossi, Barzagli arrêtent, nous le savions. Le Mondial était en jeu, nous le savions. C'était quelque chose qui pouvait arriver et je suis déçu, très déçu vraiment. Pour le reste, je ne peux pas parler de quelque chose qui n'est pas arrivé.

«Je connais le foot, je suis dans le foot depuis tellement d'années, j'accepte»

Quelle est votre plus grande erreur ?
Ma plus grande faute... Jusqu'au match contre la Suède, c'était le scénario auquel on s'attendait. La faute, c'est de ne pas avoir marqué lors de ces deux matches. Je connais le foot, je suis dans le foot depuis tellement d'années, j'accepte.

Avez-vous envie de ne pas démissionner pour reconstruire cette équipe ?
C'est un sujet que nous devrons évoquer mais cela ne dépend pas de moi. Et en ce moment franchement je n'ai pas envie d'y penser. Nous allons nous voir, je dirai tout ce que je pense, et j'écouterai. Et ensuite j'accepterai la décision.

Avez-vous envie de demander pardon aux italiens ?
Oui, absolument. Je demande pardon aux Italiens pour le résultat. Mais pas pardon pour l'implication, la volonté. Mais pardon pour le résultat, qui est la chose la plus importante.

L'amalgame technique entre vous et le groupe semble s'être brisé à Madrid (0-3, le 2 septembre)...
C'est difficile de parler de foot dans ce contexte mais le match de ce soir prouve le contraire. On ne peut pas attaquer le sérieux, la volonté et le professionnalisme avec lesquels j'ai fait ce travail.»