Saint Petersbourg Stadium, dimanche. La joie des Allemands au bout de la finale. (Reuters)

Gagner la Coupe des Confédérations, à quoi ça sert ?

Pour l'Allemagne, victorieuse (1-0) du Chili avec une équipe bis, la compétition a surtout servi à lancer une nouvelle génération qu'à redorer l'image d'une compétition décriée... y compris en Allemagne. A quoi ça sert ? Nos réponses.

A ne pas gagner la Coupe du monde !

Victorieuse dimanche pour la première fois de son histoire de la compétition (1-0 contre le Chili à St-Pétersbourg), l'Allemagne est désormais confrontée à la malédiction qui voit le vainqueur échouer systématiquement à remporter la Coupe du monde suivante. Aucun des neuf vainqueurs précédents n'a réussi le doublé dans ce sens-là. Le Brésil, qui était triple champion en titre (2005, 2009, 2013), n'a plus remporté le Mondial depuis 2002. Lauréate à deux reprises (2001 et 2003), la France s'est approchée d'un enchaînement historique en 2006...

A flinguer une compétition déjà sur la sellette ?

Qu'une équipe bis remporte le titre confirme la puissance de l'Allemagne, également victorieuse vendredi de l'Euro Espoirs (1-0 contre l'Espagne à Cracovie), mais ce scénario inédit (*) n'est-il pas une mauvaise pub pour la compétition ? On la sait en danger, potentiellement affectée par «l'analyse» du calendrier lancée par le président de la Fifa Gianni Infantino. Qui a dit, en novembre dernier : «Je crois que la Coupe des Confédérations est devenue anachronique» ? Reinhardt Grindel, président de la fédération... allemande.

A lancer une nouvelle génération !

Tous les jeunes retenus par le sélectionneur Joachim Löw ont saisi leur chance. Pour preuve, l'Allemagne truste le tableau d'honneur : les trois meilleurs buteurs (Werner, Stindl, Goretzka), quatre des cinq meilleurs passeurs (Kimmich, Hector, Henrichs, Werner), la meilleure attaque (12 buts), l'homme du match de la finale (Ter Stegen, même s'il s'est montré fébrile) et le meilleur joueur du tournoi, son capitaine, le Parisien Julian Draxler. Tous ces noms ne sont pas encore familiers à tous. Pas pour longtemps sans doute.

A déboulonner la précédente ?

«C'est une équipe très jeune, mais c'est une grande équipe» : Marc-André ter Stegen et ses coéquipiers peuvent se poser en concurrents crédibles des nombreux titulaires absents - les Neuer, Kross, Özil, Hummels, Khedira et autre Müller. Löw ne disait-il pas dimanche soir que «pour la Coupe du monde, chacun des joueurs qui était dans le groupe a maintenant une meilleure position de départ qu'avant la Coupe des Confédérations» ? Ses choix pour les derniers matches de qualification au Mondial seront scrutés à la loupe.

(*) jamais un vainqueur de la compétition ne s'était présentée avec une équipe lestée d'une expérience internationale aussi légère. Pour décrocher ses deux trophées, la France s'était «juste» passée d'un certain Zinédine Zidane.