Focus sur la vie et la carrière de Lucas Paqueta, nouvelle recrue de l'Olympique Lyonnais

Son «nom» fait référence à une île

Lucas Tolentino Coelho de Lima : c'est le nom complet du nouveau joueur de l'OL. Mais il est bien plus connu sous le nom de Lucas Paqueta. Paqueta, c'est le nom de l'île dans la baie de Guanabara, au nord de Rio de Janeiro, où le joueur a grandi jusqu'à ses 13 ans avant de rallier Jacarepagua, à l'ouest de la ville.

Des pilules pour grandir

«Il suit le même traitement que Zico. Il ingurgite des pilules pour grandir et prendre de l'épaisseur.» C'est Marcelo, le papa de Lucas Paqueta, lui-même, qui racontait cela dans France Football, en 2012. Alors qu'il ne mesurait pas plus de 1,53 m à ses 13 ans, le jeune Lucas a dû suivre un traitement pour pousser. Jusqu'à atteindre aujourd'hui le mètre 80. Chose qui n'est pas sans rappeler Lionel Messi, également en déficit de taille dans son adolescence. Ça tombe bien, «Mon joueur préféré s'appelle Messi», dévoilait Paqueta dans FF à l'époque.

Six heures de transport pour aller à l'entraînement

Enfant de Flamengo, qu'il a rejoint très jeune, Lucas Paqueta doit faire quelques sacrifices. École le matin, avant le début d'un périple pour se rendre à l'entraînement aux côtés de son grand-père qui l'accompagne. Le bateau pour quitter l'île pendant une heure et demi, même temps de trajet en bus pour arriver enfin à Vargem Grande, au centre d'entraînement. Puis le retour. Deux fois par semaine au début, puis quasiment tous les jours. «Il rentrait vers minuit et demi, avalait un sandwich vite fait, racontait sa mère, coiffeuse à domicile, en 2012 dans France Football. À 6 heures, il devrait se réveiller pour rejoindre l'école. Ç'a duré plus d'un an. Quand il commençait à s'assoupir sur le canapé, je lui disais qu'il était trop fatigué pour aller au foot, mais il bondissait aussitôt.»

Débuts en 2016, saison référence en 2018

Lucas Paqueta débute chez les pros avec Flamengo alors qu'il n'a pas encore 19 ans. Jusqu'à vivre sa saison référence deux ans plus tard, lors de la saison 2018 du Championnat brésilien. En 32 matches, il inscrit 10 pions et termine dans le onze type. C'est la révélation.

Première cape

Début septembre 2018. Pour le premier rendez-vous international de la saison, Tite choisit d'innover au sein de son groupe pour la Seleçao. Et ce, moins de deux mois après l'élimination des Brésiliens en quarts de finale de la Coupe du monde par la Belgique (1-2). Désormais, objectif Qatar 2022, avec de nouvelles têtes. Ce sont cinq novices qui sont appelés : Arthur Melo, Andreas Pereira, Richarlison, Everton et Lucas Paqueta. Ce dernier, qui faisait partie de la liste élargie pour le Mondial avant d'être recalé, porte alors les couleurs de Flamengo. Le 8 septembre, dans le New Jersey, il entre à vingt minutes du terme face aux États-Unis, à la place de Philippe Coutinho, et honore ainsi sa première cape à 21 ans et 12 jours. Victoire 2-0 du Brésil ce soir-là (buts de Roberto Firmino et de Neymar).

Une idole nommée Kaka... mais pas que

À quelques jours de rejoindre l'Italie, Lucas Paqueta avoue que son idole se nomme Kaka, qu'il aimerait suivre ses traces en Lombardie mais aussi écrire sa propre histoire. Ça tombe bien : puisqu'aucun joueur brésilien qui commence à percer ne peut échapper au jeu des comparaisons, Paqueta n'est pas comparé à Neymar, mais à... Kaka. Quelques semaines plus tard, le Ballon d'Or France Football évoque son possible successeur, en prévenant : «Je ne pense pas que nous soyons semblables, ni que ce soit la meilleure chose de nous comparer. Lucas peut faire de grandes choses.»

Le très gros chèque du Milan AC pour le faire venir

Début d'année 2019. Le 4 janvier, en fin de journée, le communiqué du Milan AC tombe : le club lombard annonce avoir obtenu la signature de Lucas Paqueta. Quatre ans de contrat pour le Brésilien alors âgé de 21 ans. Montant du chèque signé par le Milan et son directeur sportif, un certain Leonardo, à Flamengo : 38 millions d'euros (sa clause libératoire était fixée à 50M€) ! À l'époque, certains médias avaient révélé que Liverpool, le Real Madrid et le Paris Saint-Germain étaient également intéressés par les services de Paqueta.

Le Brésilien le plus cher de l'histoire de la Serie A

À cette époque, Lucas Paqueta devient alors le joueur brésilien le plus cher de l'histoire de la Serie A. Devant les Ronaldo, Ronaldinho ou Adriano. Depuis, Paqueta a été dépassé à deux reprises : d'abord par Douglas Costa, qui passait du Bayern à la Juventus pour plus de 44 millions d'euros. Puis, cet été, par Arthur Melo, acheté plus de 70M€ par la Juventus Turin également.

Le numéro 10 de la discorde

Pelé, Zico, Rivaldo, Ronaldinho, Kaka, Neymar... et maintenant Paqueta. En novembre 2019, le Brésil défie l'Argentine en amical, en Arabie Saoudite. Pas de Neymar, blessé. Et donc un numéro 10 laissé libre par la star du Paris Saint-Germain. C'est Lucas Paqueta qui s'en empare. Titulaire, le joueur du Milan AC cède sa place dès le retour des vestiaires à Philippe Coutinho après une prestation bien compliquée. De quoi s'attirer les foudres de Rivaldo qui dégaîne sur les réseaux sociaux : «J'ai vu Brésil-Argentine, et je suis triste de ce qu'il s'est passé avec le numéro 10, lâche le Ballon d'Or France Football 1999. Le numéro 10 du Brésil est un maillot respecté dans le monde entier, un maillot porté et honoré par Pelé, Rivelino, Zico, Rivaldo, Kaka, Ronaldinho, Neymar... Il n'a pas vocation à rester sur le banc ou à sortir à la mi-temps.» Avec un Rivaldo qui vise davantage Tite et le staff : «Ils connaissent le poids de ce maillot et ils risquent de brûler un garçon de 22 ans qui pourrait avoir un grand avenir avec l'équipe nationale brésilienne.»

Victorieux de la Copa America avec le Brésil

Cinq. Comme son nombre de minutes disputées lors de la Copa America 2019. C'était en quarts de finale face au Paraguay. Paqueta suppléait Dani Alvès à la 85e minute. 0-0 au bout du temps réglementaire, puis, directement, une séance de tirs au but des plus indécises. Paqueta ne sera pas l'un des tireurs brésiliens. Finalement, avec les réussites de Willian, Marquinhos, Philippe Coutinho et de Gabriel Jesus, le Brésil passe au tour suivant et remportera le titre à la maison. Sans vraiment jouer, Paqueta a donc été titré.

Il a perdu sa place à Milan avec l'arrivée de Pioli...

Les premiers mois de Paqueta à Milan se déroulent de façon positive pour le jeune brésilien. Malgré un faible apport statistique, le temps de jeu est bien là. Sous les ordres de Gennaro Gattuso, il dispute 13 des 14 matches pour lesquels il est disponible, dont 11 en tant que titulaire. Si la tendance semble se poursuivre au début de la saison 2019-20 avec Marco Giampaolo, l'éviction de ce dernier et l'arrivée de Stefano Pioli vont vite le faire déchanter. Face à des résultats collectifs insuffisants, le nouvel entraîneur range le 4-3-3 et opte pour un 4-4-2 à partir de janvier 2020. Un choix qui condamne la place du Brésilien. Très vite, la confiance s'érode. Plus titularisé depuis fin novembre, Paqueta ne passe que cinq minutes sur le pré en janvier et ne retrouve le onze qu'à cinq reprises jusqu'à la fin de la saison. Un grand pas en arrière.

...et l'a mal vécu

À 22 ans, après à peine un an sur le continent européen, Paqueta traverse difficilement cette période. Au point d'atteindre un mal-être concret. Le 19 janvier 2020, après une rencontre contre l'Udinese au cours de laquelle il est encore laissé sur le banc par Pioli, il se rend dans une clinique de Milan à cause d'une légère tachycardie. Heureusement, les examens ne révèlent aucun problème cardiologique, ce qui laisse penser que l'arythmie est causée par le stress et l'anxiété du joueur. Pour la rencontre suivante, à sa demande, Paqueta n'est pas du déplacement à Brescia. Il réintègre le groupe pour la réception du Hellas Vérone le 2 février.

Polyvalent au milieu

Tout jeune, Lucas Paqueta a commencé le football comme latéral gauche, avant de monter au milieu du terrain. Et aujourd'hui ? Au Milan AC, il a évolué à plusieurs postes entre les ailes offensives et le milieu en tant que relayeur et numéro 10. Où prendra-t-il place dans le système de Rudi Garcia ?