Lejeune félicité par ses coéquipiers après son deuxième but. (J. Cairnduff/Reuters)

Florian Lejeune (Newcastle), double buteur contre Everton : « Un truc de fou »

Double buteur pour Newcastle dans le temps additionnel, mardi soir, face à Everton (2-2), le défenseur français Florian Lejeune a rendu cette soirée épique. Il la raconte pour L'Équipe.

« Avez-vous vécu votre soirée la plus folle depuis que vous faites du football ?
Je pense que oui, et la plus belle. Surtout que ces deux buts en moins de deux minutes (en 102 secondes) ont permis d'égaliser sur le fil et de prendre un point. C'était un truc de fou.

Vous êtes entré en jeu à la 70e minute...
À la 60e, le coach (Steve Bruce) m'a dit d'accélérer mon échauffement. Il ne m'a rien dit de particulier, juste un "Good luck". C'était un match compliqué, on était mené 2 à 0 à l'extérieur, Everton a eu des opportunités pour tuer le match. On s'est retrouvé sans attaquant et il n'y en avait pas non plus sur le banc. C'était un peu du bricolage. On ne m'a pas dit d'aller aux avant-postes, sauf sur coups de pied arrêtés bien sûr.

« Si je réessaye demain, je rate et je me casse le dos »

Vous marquez votre premier but sur un corner, d'une reprise en ciseau...
J'ai déjà essayé des trucs comme ça à l'entraînement, mais ça m'arrive une fois tous les dix ans de les réussir. Si je le réessaye demain, je rate le ballon et je me casse le dos.

Comme vous étiez toujours mené (2-1), vous n'avez pas pu le savourer ?
Non, même pas. C'était la 94e minute. Ils avaient annoncé quatre minutes de temps additionnel. Le temps qu'on reprenne le ballon et que ça reparte, je me dis que j'ai marqué pour rien. Il y a l'engagement. Everton joue long. On gagne le duel, puis il y a un second ballon au milieu de terrain et un joueur fait faute. Coup franc. C'est la dernière opportunité.

Et là ?
J'étais à l'affût du second ballon. Le ballon est contré, il arrive à mi-hauteur à côté de moi, et je réussis à faire comme un high kick. Je vois le gardien l'arrêter puis il y a un gros cafouillage. Je ne savais pas ce qui se passait. Pour moi, il n'y avait pas but. Mais la montre de l'arbitre a vibré pour lui signifier que le ballon était entré sur mon tir.

Je ne savais même pas que c'était moi qui avais marqué. Je ne l'ai su que quand le speaker du stade a annoncé mon nom... C'était l'explosion de joie. Marquer deux buts en 1 minute 30, arracher un point à Everton, c'était inespéré vu la physionomie du match.

« Je ne savais même pas que c'était moi qui avais marqué. Je ne l'ai su que quand le speaker du stade a annoncé mon nom »

Votre entraîneur a dit après le match que s'il y a un joueur qui méritait de réaliser ce doublé, c'était vous...
C'est surtout par rapport à ce que j'ai vécu ces derniers mois. Il y a un an et demi (en juillet 2018), je me suis fait les ligaments croisés. Je suis revenu très rapidement, au bout de cinq mois. J'avais même joué avant avec la réserve, à quatre mois. J'avais enchaîné 12 ou 13 matches, et malheureusement, je me fais les croisés de l'autre jambe (en avril 2019). Je suis revenu en fin d'année, j'ai beaucoup travaillé.

Mais je suis revenu juste avant le Boxing Day. C'était un peu difficile parce qu'on a eu beaucoup de blessés à mon poste et j'ai dû enchaîner pour mon retour 4 matches en 12 jours, dont deux matches en moins de 48 heures, contre Manchester United et Everton, parce qu'il y avait des blessés. Ça a commencé à tirer un peu...

Combien de messages de félicitations avez-vous reçu ces dernières heures ?
Je n'ai pas compté. Je ne peux même pas donner un ordre d'idées entre ceux sur le téléphone et ceux sur les réseaux sociaux. J'en ai eu beaucoup d'anciens coéquipiers, comme Kalidou Koulibaly (Naples) et Clément Grenier (Rennes), avec qui j'avais fait la Coupe du monde des moins de 20 ans en Colombie (en 2011)... Je n'avais pas encore marqué avec Newcastle (où il est arrivé à l'été 2017). Ça commençait à faire long. »