Payet (S. Mantey/L'Equipe)

Finale de la Ligue Europa : Dimitri Payet, les larmes de la douleur

La sortie sur blessure de Dimitri Payet, en pleurs, à la demi-heure de jeu a déboussolé les Marseillais, privés de leur capitaine et de leur maître à jouer.

Des larmes, d’émotion, avant d’autres larmes, de déception, de désillusion. Celles après sa prise de parole à l’échauffement au moment où les Marseillais s’unissaient sous la devise du «un pour tous et tous pour un», puis celles de sa sortie à la demi-heure de jeu après avoir compris que c’était cuit et complètement fini pour lui. «Perdre son capitaine et un joueur décisif, ç’a été un coup dur», a reconnu Valère Germain. Les mots et accolades chaleureuses de ses coéquipiers, comme celle de son adversaire et compatriote Antoine Griezmann, n’y ont rien fait. Le numéro 10 marseillais a filé son brassard de capitaine à Luiz Gustavo et craqué. Ses coéquipiers aussi, et ils ne sont jamais vraiment remis de ce coup de massue dix minutes après l’ouverture du score d’Antoine Griezmann sur une erreur aux torts partagés. «Dim’, c’est le capitaine, c’est notre meneur de jeu donc le perdre au bout d’une demi-heure ça nous a fait mal, a appuyé Maxime Lopez, qui a remplacé le Réunionnais. Le voir sortir comme ça, en pleurant, c’est difficile. On est avant tout des humains, ça nous a touchés. On l’apprécie tous, c’est un bon vivant, ça nous a fait de la peine. Mais on était dans une finale et il fallait vite se remettre dans le truc.»

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Gêné par des douleurs aux ischio-jambiers et dans l’impossibilité de s’entraîner depuis jeudi dernier, le meneur de jeu olympien, qui s’était voulu confiant et rassurant la veille de la finale – «ça va mieux, ça va beaucoup mieux et je pense être apte» - ne pouvait pas disputer cette rencontre malgré tous les efforts entrepris ces derniers jours. Le staff, Rudi Garcia et le joueur, qui tenait à serrer les dents pour répondre présent, étaient d’accord pour tenter, ils l’ont fait et on ne peut pas vraiment leur reprocher. Par sa vista, sa technique et sa qualité de passes, Payet était sans doute indispensable à l’OM dans une soirée comme celle-là. Et l’amour de ballon qu’il a délivré à Valère Germain en tout début de partie (4e) aurait pu tout changer. Mais c’est sa sortie qui a finalement poussé les Phocéens un peu plus dans la difficulté. Longtemps abattu et perdu dans ses (sombres) pensées après sa sortie, Payet est allé chercher sa médaille les yeux rougis. Il ne sera pas de la réception décisive d’Amiens ce samedi, c’est évident. Et seule une bonne nouvelle venue de Didier Deschamps, jeudi soir, pourrait sécher ses larmes et lui mettre du baume au cœur.

T.S., à Décines

Le staff, Rudi Garcia et le joueur, qui tenait à serrer les dents pour répondre présent, étaient d'accord pour tenter, ils l'ont fait et on ne peut pas vraiment leur reprocher.