(F.Porcu/L'Equipe)

FF débriefe la 1ère journée de Ligue 1 avec Kamara (OM), la vidéo, Diony, les pelouses, l'OL, Cardinale...

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Premier épisode après un festival de buts.

On a aimé

La sérénité de Boubacar Kamara
Des tribunes, Duje Caleta-Car, acheté 20M€ cet été pour évoluer en défense centrale, a dû apprécier. Et il a sûrement dû se dire que le numéro 4 marseillais avait tout pour bousculer la hiérarchie olympienne cette saison. Entre interventions de qualité et anticipations bien sentie, le jeune joueur de l’OM (18 ans) a été d’une sacrée sérénité aux côtés de Luiz Gustavo. Et cela va sans dire qu’Adil Rami, et donc Caleta-Car, ont intérêt à être au niveau. Sous peine de voir la jeunesse leur griller la politesse.

L’aisance de Marvin Martin
Il avait choisi de revenir en Ligue 2 la saison dernière pour tenter de mieux rebondir et d'atteindre de nouveau son meilleur niveau. Apparu 16 fois en 2017-18, avec une nouvelle blessure qui l'a empêché de progresser davantage, Marvin Martin a effectué l'intégralité de la préparation du Stade de Reims, promu. David Guion l'a bien compris et a choisi de l'aligner d'entrée à Nice, tout en lui confiant le brassard de capitaine pour la saison. Signe de l'importance de l'ancien milieu de l'équipe de France. Positionné en numéro 10, là où il sent le mieux et où il est le plus libre de développer son football, "MM", 30 ans, a été un vrai plus pour ses coéquipiers, étant à l'initiative de plusieurs mouvements intéressants et montrant que sa palette technique était toujours là. Une véritable bonne nouvelle pour le promu. Ne reste qu'à espérer que son physique fragile le laisse tranquille toute la saison.

Les prémices de Cardoso à Nantes
Du jeu, de la volonté, des consignes claires et le désir d’être offensif : Nantes a séduit pour sa première. Et le nouvel entraîneur des canaris Miguel Cardoso est très loin d’y être étranger. Les prémices d’une identité et d’une philosophie plaisante, qui a longtemps tenu en échec le champion de France en titre Monaco. Nantes a pourtant subi les foudres de Falcao et cie en fin de rencontre (3-1), mais les touches de balle limitées et les transversales limpides ont mis en exergue les velléités de Cardoso. Inévitablement, on a envie de les revoir.

La folie autour d’Angers-Nîmes
Première journée, première remontada, premières émotions fortes et premier souvenir marquant. Quand il sera l’heure de faire les comptes à l’issue de la saison, cet Angers-Nîmes inaugural viendra sûrement s’immiscer dans le top 10 voire top 5 des matches les plus fous de la Ligue 1 version 2018-19. Menés 3-1, le promu nîmois a décroché une victoire aussi inattendue qu’exceptionnelle sur la pelouse d’Angers. Résultat ? Un jour de repos surprise pour les ouailles de Bernard Blaquart et une motivation décuplée pour les prochains rendez-vous. Après la fièvre de samedi soir, l'opposition de dimanche prochain sera pourtant d’un tout autre acabit. Avec la réception du voisin marseillais, qui voudra confirmer et chasser du «Croco».

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Le soulagement de Loïs Diony
En 17 matches avec Saint-Étienne la saison dernière, Diony n’avait jamais trouvé le chemin du but. Un cauchemar qui a continué de l’autre côté de la Manche lors de la seconde partie de saison à Bristol City. Résultat des comptes, l’ancien Dijonnais a fini avec zéro but marqué en 24 rencontres, étant en plus moqué sur les réseaux sociaux. C’est plus revanchard que jamais qu'il signait son retour en Ligue 1 avec les Verts ce week-end. Juste avant la mi-temps, il adressait un centre parfait pour Khazri qui ouvrait le score avant que lui-même ne parvienne à inscrire une tête décroisée, synonyme de but de la victoire. Pas de folle célébration, juste un soulagement, 1301 minutes après son dernier but en Ligue 1 ! C’est presque les larmes aux yeux que le joueur a quitté la pelouse en fin de match acclamé par le public. «Que du bonheur», comme il l’a lui-même exprimé après le match.

L’efficacité de la vidéo
La Ligue 1 a plongé dans la grande inconnue. Celle de l’aide technologique à l’arbitrage, encore plus poussée, après la première marche nommée Goal Line Technology. Là, pour cette inaugurale journée de Ligue 1, la vidéo a fait le job et mis dans sa poche quelques non-convaincus. À l’image de la main – chacun jugera de la faute ou non – sifflée contre Toulouse vendredi, l’arbitrage vidéo s’est fait de manière claire et limpide et ne semble pas avoir pesé sur le sort de la rencontre ni l’ambiance au stade. Un pas de plus, alors que les cinq matches du samedi soir ont également été le théâtre de décisions logiques. Après la Coupe du monde, la technologie fait son trou et prêche les sceptiques.

On n'a pas aimé

Les champs de patates qui ont servi de pelouses
Ça n’aura échappé à personne : les pelouses - si on peut les appeler comme tel - étaient d’une qualité déplorable ce week-end. La faute à une infection pour certaines, comme à Nantes, ou tout simplement à la canicule, comme ça semblait être le cas à Lyon. Au Groupama Stadium, la saison des labours a débuté plus tôt que prévu, les mottes de terre parsemant le pré à la moindre frappe ou passe. On ne peut s’empêcher de penser, encore une fois, que tout n’est pas mis en œuvre en France pour les entretenir. Et on salive, forcément, devant les billards du Championnat anglais. Il ne faudrait pas que la LFP envisage de sanctionner financièrement les pelouses impraticables comme cela avait été suggéré en 2016… La moitié des clubs devraient payer la douloureuse.

La non-application des paroles de Genesio
«Quand on voit l’OL, on ne s’emmerde pas», dixit Bruno Génésio dans L’Equipe. Force est de constater que l’OL n’a pas mis des étoiles dans les yeux de ses supporters ce dimanche. Une victoire 2-0 face à Amiens, certes, mais une partie peu rythmée par les arabesques et les mouvements collectifs de qualité. Ce n’est que le début de saison, et l’absence de Nabil Fekir y fait beaucoup dans la créativité de l'OL, mais on est resté sur notre faim après les déclarations du coach rhodanien. Seul le sublimissime coup franc de Memphis Depay, qui part sur de bonnes bases après une fin de saison 2017-18 en trombes, est venu égayer une partie dont les habitués du Parc OL ne retiendront qu’une maxime : «L’essentiel, c’est les trois points.»

Cardinale qui ne retrouve pas la confiance
Benitez OUT, Cardinale IN ? Le premier onze de Patrick Vieira avec l’OGC Nice se caractérisait entre autres par la titularisation du gardien français, remplaçant avec Lucien Favre une bonne partie de la saison dernière. Un choix qui a fait défaut au Gym et une hiérarchie qui pourrait changer dès le prochain match. En effet, sur l’unique but du match, signé Doumbia pour Reims, Yoan Cardinale a été loin d’être irréprochable et a laissé passer l’occasion de se refaire la cerise après un exercice compliqué. Peut-être l’erreur de trop, déjà, alors qu’il abordait la saison avec l’esprit revanchard. Dommage.

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Timothé Crépin, Antoine Bourlon, Antonin Deslandes et Najim Medini