neymar (A.Mounic/L'Equipe)

Faut-il définitivement faire une croix sur l'amour du maillot ?

C'est une question qui taraude nombre de supporters, dont l'utopie rêve encore de romantisme et d'histoires d'amour fusionnel. Mais la folie du marché des transferts tend à dire le contraire, le cas Neymar ayant mis en évidence cette triste évolution.

Il y a le dossier Neymar, certes, mais aussi la conjoncture globale du marché des transferts. Si l'on écarte certains cas, à commencer par Daniele De Rossi, parti à Boca Juniors par simple amour du jeu, ou Franck Ribéry, qui a choisi la Fiorentina plutôt que l'exotisme - et les finances - de Championnats lointains, difficile de dire que ce genre de choix soit monnaie courante... L'été parisien a été l'apothéose d'une tendance qui se confirme. Et le cliché a la peau dure. Pour cause, des montants faramineux, des joueurs aux carrières instables et une multiplication des mouvements depuis la fin des années 90 et l'arrêt Bosman. De là à dire que l'amour du maillot est mort ?

Se réfugier vers les sélections, ode à cet «amour du maillot», ou les équipes plus romantiques, équilibre cependant ce constat

Si l'on élargit la tendance, on peut même dire que c'est tout le champ lexical du club d'antan qui disparaît : institution, amour du maillot, respect. Il y a de grandes exceptions, surtout lorsque l'on s'évade du gotha des top clubs européens, mais à y voir les différentes négociations à multiples zéros, on se dit que pour l'élite, ç'en est peut-être bien terminé pour de bon. Se réfugier vers les sélections, ode à cet «amour du maillot», ou les équipes plus romantiques, de moins grand standing mais avec d'autres histoires, équilibre cependant ce constat macabre du foot européen. Heureusement, et comme souvent, l'exception vient sauver le bilan. Et tant mieux, tandis que FF vous pose la question : faut-il faire une croix sur l'amour du maillot ?