Soccer Football - Ligue 1 - Olympique de Marseille vs Nimes Olympique - Orange Velodrome, Marseille, France - April 13, 2019 Marseille coach Rudi Garcia REUTERS/Jean-Paul Pelissier (Reuters)

Face à Nîmes, l'OM a galéré offensivement

Si l'OM s'est imposé contre Nîmes (2-1), tout n'a pas encore été parfait dans l'animation offensive côté olympien. Une fois de plus. On aura vu que trente minutes du duo Payet - Balotelli après la blessure de l'Italien.

Voilà des mois que les supporters rongeaient leur frein. Des mois qu’ils attendaient de les voir associer ensemble. Contre les Crocos, leur vœu était exaucé : Balotelli était titularisé en pointe du système de Rudi Garcia, avec Payet derrière lui, en soutien. Jusqu’ici, les deux n’avaient joué que dix petites minutes en même temps, en fin de match, contre Angers (2-2). L’espoir fut néanmoins de courte durée quand Balotelli, touché en début de partie, était finalement contraint de sortir à la demi-heure de jeu. Il n’avait alors touché que… six ballons avant que Valère Germain ne le remplace. Mais au-delà des hommes, contre Nîmes, les maux étaient bien plus profonds que les simples individualités présentes sur le terrain. C’est tout une animation offensive qui était à la peine. Rudi Garcia alignait pour la deuxième fois de suite ce 4-2-3-1 avec Thauvin et Radonjic sur les ailes. Et une confirmation : exit le 4-4-2 utilisé tout le mois de mars. Aussi bancal qu’il fût sur plusieurs aspects, il avait au moins le mérite, avec ces deux pointes, d’amener du poids offensif. De ne pas avoir presque constamment un attaquant – Balotelli puis Germain – complètement isolé, sevré de ballons. Le problème venait même plus bas sur le terrain et entraînait un cercle vicieux. Face au pressing nîmois, les Marseillais ont eu du mal à se sortir de la tenaille et passer le premier rideau. De fait, Payet venait en soutien proposer une solution, ce qui réduisait les options devant. D’autant que les ailiers ne venaient pas s’intercaler entre les lignes, restaient souvent statiques, voire collés à la pointe. On a pu voir Radonjic, Payet et Germain dans la même zone, obligeant Lopez et Gustavo à se faire des passes en attendant une solution. Alors on usait de longs ballons côté olympien. Par la paire de centraux Kamara - Caleta Car, mais aussi par les milieux.

Lire : Le résumé de Marseille-Nîmes

Payet à la baguette, manque de précision devant

Il n’y avait donc pas de hasard quand la plus grosse occasion de l’OM venait d’une frappe lointaine et contrée de Gustavo qui s’écrasait sur le poteau (41e). Pourtant, Payet (trois passes clés) a réussi à mettre les siens sur orbite plusieurs fois en utilisant les espaces laissés entre le latéral et le central de Nîmes. Illustration quand le meneur de jeu lançait Thauvin mais ce dernier tardait trop et voyait sa tentative contrée (14e). Les visiteurs géraient généralement la profondeur, mais la justesse technique de Kamara lui a par exemple permis de trouver Thauvin. Le Français tentait et manquait son lob, alors qu’il semblait y avoir une meilleure solution (37e). Radonjic, intéressant mais trop imprécis dans le dernier geste lui aussi, a eu sa chance. Servi une fois de plus par Payet, le Serbe, en face-à-face contre Bernardoni, choisissait de piquer son ballon au lieu de frapper fort (25e). Encore manqué. Les offensifs, sur leurs rares situations de but, ont longtemps manqué de précision : soit dans leurs transmissions, soit dans leur placement – et ces deux buts refusés pour une position illicite au départ du ballon (49e, 62e). Alors comme souvent, quand on a du mal dans le jeu, on s’en remet aux fondamentaux. D’abord, les coups de pied arrêtés, quand Payet envoyait un corner parfait sur la tête de Germain (1-0, 72e). Et puis, dans la foulée, c’était Gustavo qui, à l’entrée de la surface s’y reprenait à deux fois (2-0, 73e). Job done pour Marseille, mais Rudi Garcia et les siens, en dépit d’un résultat positif, n’auront pas convaincu. Ni dans l’animation offensive, ni sur certaines situations mal exploitées.

Marseille a eu des situations pour marquer mais a souvent manqué de justesse. Ici, Bouna Sarr, bien lancé en profondeur, centre au point de penalty, mais aucun des trois joueurs de l’OM (Radonjic, Balotelli, Payet) ne fait le bon appel pour couper la trajectoire du ballon (capture d’écran : Canal+).

Jérémy Docteur