ben yedder (wissam) giroud (olivier) (B.Papon/L'Equipe)

Face à la Turquie, Wissam Ben Yedder n'a pas saisi sa chance

Pour la première fois de sa carrière, Wissam Ben Yedder se voyait confier le poste d'attaquant titulaire dans un match à enjeu avec l'équipe de France. L'attaquant de Monaco a été bien peu à son aise. Et la comparaison avec Olivier Giroud, qui a délivré les Bleus, n'est pas à son avantage...

On le sait, Giroud et Ben Yedder sont deux profils très différents. Quand le premier aime jouer sur son physique pour peser sur les défenses, le second utilise sa vivacité et sa technique dans les petits espaces pour briller. Mais les deux sont surtout deux buteurs à qui on demande de marquer. Et à ce petit jeu, même avec un temps de jeu moindre, c'est bien le joueur de Chelsea qui l'a emporté. Buteur à la 75e minute d'une superbe tête croisée, Giroud a amené cette présence dans la surface qui a cruellement manqué aux Bleus avant son entrée.
 
Pendant ses 70 minutes sur la pelouse du Stade de France, Wissam Ben Yedder a touché 33 ballons, un total moyen. Mais ce sont surtout les endroits sur le terrain où le Monégasque a touché ces ballons qui sont inquiétants. Les deux ballons les plus proches de la cage adverse sont consécutifs à deux actions où il a essayé de passer devant son défenseur sur des centres, sans réussite, et donc sans danger. Sur le seul bon ballon qu'il a eu dans la surface turque, Ben Yedder a réussi à se retourner, mais a vu sa frappe contrée par un défenseur adverse (70e). Deux frappes seulement en 70 minutes, l'une contrée donc, et l'autre non cadrée.

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-Les notes du match

Les 33 ballons touchés par Wissam Ben Yedder. Seulement quatre dans la surface, dont deux consécutifs à des actions sans réel danger.

Le reste du temps, Wissam Ben Yedder a essayé de participer à la construction des actions bleues, soit en décrochant pour créer le décalage, soit en s'excentrant, soit par des déviations en pivot dans l'axe de l'attaque. Avec réussite parfois, comme sur cette remise pour Griezmann, proche de s'emmener le ballon en direction du but (38e). Avec du déchet aussi (7 ballons perdus au total), sur certaines actions où il aurait pu donner des ballons de but, avec plus de justesse. C'était notamment criant sur un décalage trop long pour Kingsley Coman esseulé sur la gauche, qui n'a pu reprendre en première intention, et a vu son centre facilement capté par Gunok (63e).

Malgré des espaces qui se sont peu à peu ouverts en seconde période, l'ancien Toulousain n'a pas su profiter de son avantage de vitesse pour prendre le dessus sur les défenseurs turcs. Et a donc vu Olivier Giroud appuyer là où ça fait mal. Sur son premier ballon, sa seule présence dans la surface a fait paniquer Demiral, qui détournait le ballon sur sa propre main (75e). Une action qui a échappé à l'arbitre. Peu importe pour le joueur des Blues, qui inscrivait son 38e but sous le maillot bleu sur le corner qui a suivi. En deux matches, il a encore renforcé son statut de joueur indispensable à l'équipe de France. L'opposition turque, très physique et limitant les espaces, n'était certainement pas l'occasion la plus facile pour Wissam Ben Yedder de briller. Mais il n'a toutefois pas su réaliser la performance qui aurait instigué le doute dans l'esprit de Didier Deschamps. Encore aujourd'hui, c'est plus que jamais clair : le patron des numéros 9 français se nomme Olivier Giroud.