matuidi (blaise) griezmann (antoine) (R.Martin/L'Equipe)

Face à la Biélorussie, l'équipe de France valide son ticket et est qualifiée pour la Coupe du monde 2018 en Russie

Sans vraiment trembler, malgré un but biélorusse en fin de première période, l'équipe de France s'est qualifiée pour la Coupe du monde 2018 (2-1). Bien aidés par des buts de Griezmann et de Giroud, les Bleus ont fait le boulot et disputeront un sixième Mondial consécutif.

À l'abri au bout d'une demi-heure

Fallait-il vraiment trembler et douter de la qualification directe des Bleus pour la Coupe du monde ? Un peu, quand même, surtout après la prestation bien compliquée face à la Bulgarie samedi dernier (1-0). Devant la Biélorussie, le premier quart d'heure ne rassurait pas vraiment un Stade de France qui avait répondu présent. Peu de rythme, quasiment pas un ballon dans la surface, un Kingsley Coman incapable, malgré de nombreux ballons, de faire une différence : on se disait que les 90 minutes pouvaient être très longues. Un premier petit soulagement intervenait dès le quart d'heure, quand, un peu plus au nord de l'Europe, Arjen Robben transformait un penalty pour permettre aux Pays-Bas de mener face à la Suède, seule équipe à pouvoir déloger la France de la première place du groupe. Reste qu'on avait envie de voir les Bleus bien mieux inspirés. Et dans ce genre de situations, ce sont souvent les leaders qui doivent faire la différence. Après une bonne passe de Corentin Tolisso pour casser les lignes, Blaise Matuidi héritait du cuir après un bon contrôle. Le joueur de la Juventus Turin lançait parfaitement Antoine Griezmann dans la profondeur qui concluait plein de sang-froid (1-0, 27e). Avant un second but, cinq minutes plus tard, d'Olivier Giroud. Avec le pauvre Dragun au début et à la fin de l'action. Le défenseur biélorusse envoyait d'abord le ballon dans les pieds de Griezmann à 30 mètres du but. Après un bon service de ce dernier pour Giroud, Dragun intervenait, mais le ballon rebondissait sur la jambe de Giroud, qui marquait (2-0, 33e). L'occasion pour le Gunner de distancer un certain Karim Benzema au classement des meilleurs buteurs de l'équipe de France.



Tout allait bien donc, surtout que Robben y allait de son doublé. Et, franchement, ce n'est pas le but de Saroka, qui surprenait Varane (2-1, 44e), juste avant la mi-temps, qui inquiétait réellement. À ce moment-là, fort de leur domination, et avec le 2-0 néerlandais, les Bleus étaient sur la voie royale.

Inconstance, méfiance, mais délivrance

Après le repos, alors qu'on pensait que la situation au Stade de France et aux Pays-Bas allaient faire relâcher la pression, les Bleus peinaient à enthousiasmer des supporters qui ne lâchaient rien. Saroka, signalé hors-jeu, faisait passer un léger frisson avec un raté devant Lloris (64e). De l'autre côté du terrain, aucune situation à signaler pour les hommes de Deschamps qui semblaient bien méfiants. Lucas Digne ne faisait pas mieux que Layvin Kurzawa et n'adressait pas un seul centre précis ; le milieu de terrain était beaucoup plus emprunté ; Thomas Lemar se montrait nettement moins précis dans ses transmissions, lui qui avait été précieux dans la première demi-heure. Il fallait donc bousculer tout ça. Deschamps choisissait alors de faire entrer Kylian Mbappé, sur le banc au coup d'envoi. Le Parisien remplaçait un Kingsley Coman presque fantomatique (61e). Le jeune français, nommé pour le Ballon d'Or 2017, tentait sa chance quelques minutes après (frappe enroulée sur Chernik, 69e). Surtout, l'ancien de l'AS Monaco apportait davantage de vitesse, de percussion et, c'est vrai, de folie. Sans que cela ne se concrétise au tableau d'affichage, Didier Deschamps faisant même entrer Sissoko pour Griezmann histoire de conserver le résultat. Dans cette seconde période bien délicate, le coup de sifflet final résonnait comme une délivrance.

Sixième Mondial de suite pour l'équipe de France

Après 1998, 2002, 2006, 2010 et 2014, les Bleus verront une Coupe du monde pour la sixième fois de suite. Le tout, après une campagne de qualification inégale. Entre des satisfactions (deux victoires convaincantes face aux Pays-Bas), mais aussi quelques sorties de route (défaite en Suède, nul en Biélorussie et nul face au Luxembourg). On retiendra surtout la bonne gestion de groupe de Didier Deschamps, capable de mobiliser tout un groupe, de Lloris, constamment titulaire, à Mandanda ou Thauvin, toujours sur le banc. Désormais, il reste huit mois au sélectionneur pour bâtir le meilleur groupe possible pour figurer dans un Mondial où son équipe sera attendue. Et où il sera difficile d'accepter des prestations tout juste au-dessus de la moyenne comme en Bulgarie et face à la Biélorussie ces derniers jours. Avec un tel potentiel et un tel esprit d'équipe, cette équipe de France peut montrer beaucoup plus. Vivement juin 2018.

Timothé Crépin