3 janvier 2019 : Manchester City prend le meilleur sur le leader Liverpool (2-1). Un avant-goût de la deuxième partie de saison en Angleterre, selon le CIES-Observatoire du football. (Reuters)

Étude : qui seront les champions du « Big 5 » en mai prochain ?

En comparant le parcours de chaque équipe lors de la première partie de saison avec ce qu'il aurait dû être selon ses performances, l'Observatoire du football parvient à des conclusions... renversantes pour l'attribution des titres finaux.

Les champions d'automne en Europe seront-ils champions tout court en mai prochain ? Comment évaluer les chances de leurs rivaux de les supplanter dans la deuxième partie de saison ? Quelles sont les équipes susceptibles de renverser la hiérarchie et au contraire celles qui pourraient décliner lors de l'Acte II ?

Pour répondre à ces questions, le CIES - Observatoire du football s'est livré à de savants calculs. D'où il ressort que Liverpool pourrait être dépassé par Manchester City et le Borussia Dormund par le Bayern Munich, malgré les sept et six points qui les séparent respectivement à ce stade.

En France, l'étude statistique suggère que Toulouse (14e), Caen (16e) et Amiens (17e) sont tout autant candidats à la relégation que Monaco (19e) et Guingamp (20e), mais pas Dijon (18e) qui a clairement sous-performé en points jusqu'à présent par rapport à sa qualité de jeu. Olivier Dall'Oglio, le coach limogé du DFCO le 31 décembre, sera content de l'apprendre...

Pour déterminer leurs « prédictions pour la deuxième partie de saison », les chercheurs suisses comparent les points par match obtenus par les clubs lors de la première partie de saison avec ceux que leurs performances sur le terrain leur auraient théoriquement permis d'engranger, ce nombre de points « projetés selon le niveau de jeu » résultant d'« un modèle statistique bâti sur les saisons 2016-2017 et 2017-2018 incluant les tirs cadrés, la possession de balle et les tirs concédés depuis sa surface ». Le CIES a arrêté ses comptes au 7 janvier 2019, après la 17e journée en Allemagne, la 18e en Espagne, la 19e en France et en Italie et la 21e en Angleterre.

Petit avantage à Lyon

La sous-performance de Dijon (33 % de points de moins qu'attendu par rapport à sa performance sur le terrain), mais aussi celle de Monaco (-35 %) et plus encore de Guingamp (-43 %) laisse espérer au trio de queue de la L1 un redressement salvateur lors de la deuxième partie de saison. D'autant que leurs concurrents immédiats pour le maintien ont à l'inverse sur-performé entre août et décembre : Amiens un peu (+3 %), Caen et Toulouse davantage (respectivement +16 % et +24 %).

En haut du classement, derrière le PSG, a priori irrattrapable, les quatre équipes classées de la deuxième à la cinquième place après la 19e journée - Lille, Lyon, Montpellier et Saint-Étienne - ont toutes sur-performé, sauf Lyon (-6 %), ce qui donne un petit avantage théorique au club rhodanien dans la lutte pour l'autre place directement qualificative pour la C1.

Barça et Juve tranquilles

Dans le cas de l'Angleterre, « Manchester City a jusqu'ici obtenu 5 % de points par match de moins qu'attendu compte tenu de son niveau de jeu, explique le CIES. Au contraire, Liverpool en a réalisé 15 % de plus et ses résultats sont censés décliner lors de la deuxième partie de la saison. » Le « gap » est encore plus criant en Allemagne où le Dortmund de Lucien Favre a obtenu, selon le modèle, 37 % de points en plus, contre 15 % en moins au Bayern, ce qui explique que le CIES prédise un renversement de l'ordre de ces deux équipes au classement final de la Bundesliga.

En Espagne et en Italie, les leaders peuvent apparemment dormir sur leurs deux oreilles. Non seulement le FC Barcelone est plutôt sous-performant en points (-2 %), mais son dauphin, l'Atlético de Madrid, a au contraire sur-performé lors de la première partie de saison (+15 %). En Italie, la Juventus Turin a sur-performé elle aussi (+25 %), mais c'est aussi le cas de ses poursuivants, Naples (+13 %) et Inter Milan (+16 %), à un degré moindre certes mais pas assez, selon le modèle du CIES, pour combler leur retard de 9 et 14 points sur le septuple champion en titre.