goalkeeper Igor Akinfeev of Russia during the UEFA EURO 2016 Group B group stage match between Russia and Slovakia at the Stade Pierre-mauroy on june 15, 2016 in Lille, France. (L'Equipe)

Et si la FIFA avait relancé la Russie en lui attribuant la Coupe du Monde 2018...

Le 2 décembre 2010, la Russie était désignée hôte pour le Mondial 2018 devant l'Espagne/Portugal et Belgique/Pays-Bas, alors possibles co-organisateurs. Une aubaine pour une nation dont le football est en perdition, elle qui n'a plus passé un premier tour de Coupe du Monde depuis 1986. A l'époque, elle s'appelait encore l'Union Soviétique.

Mis à part une demi-finale en 2008 lors de l'Euro co-organisé par la Suisse et l'Autriche, la Russie n'a rien eu à se mettre sous la dent depuis des décennies. Elle peine même à se qualifier pour les phases finales de grandes compétitions. Lors des six dernières Coupes du Monde organisées depuis 1994, la Russie n'en a disputé que trois, ratant ainsi la France en 1998, l'Allemagne en 2006 et l'Afrique du Sud en 2010. Le fait d'être l'hôte pour 2018 la qualifie d'office pour cette échéance et par la même occasion, lui permet d'organiser et de participer, pour la première fois, à la Coupe des Confédérations qui débute ce samedi.

Coupe des confédérations : une bonne répétition

La Russie fait partie dans le groupe A, où figurent aussi la Nouvelle-Zélande, vainqueur de la Coupe d'Océanie, le Portugal, champion d'Europe en titre, et le Mexique, représentant de la zone CONCACAF. Des sélections avec lesquelles il est temps de se jauger pour des Russes qui n'ont pas joué de match officiel depuis un an. La Coupe des Confédérations arrive donc au bon moment pour l'équipe de Stanislav Cherchesov, en poste depuis août 2016 et dont on attendait le grand coup de balai après une énième désillusion lors de l'Euro en France. Le chantier est lancé, il y a tout à bâtir. On sait également que la Russie ne dispose pas non plus d'un vivier de joueurs très large ni de jeunes générations en réussite et a donc conservé ses principaux cadres.

Igor Akinfeev, à qui Cherchesov a confié le brassard de capitaine, sera bien là tout comme Yuri Zhirkov, seul joueur du groupe russe à avoir évolué dans l'un des grands championnats européens, avec Chelsea (2009-2011). Seul point noir, l'absence de deux de ses leaders, Artem Dzyuba et Alan Dzagoev, tous les deux forfait pour la compétition. Deux absences qui auront obligé Cherchesov à se creuser les méninges pour établir sa liste des 23, dont la moyenne d'âge reste la plus élevée du tournoi (28 ans). Onze joueurs ont 30 ans ou plus, et certains d'entre eux ne comptent pas énormément de sélections comme Kudriashov (8) ou Tarasov (5). Alors même si l'effectif n'a pas vraiment bougé depuis plusieurs années, on se dit que c'est le moment de faire des essais côté russe, de créer des automatismes, eux qui n'ont pas encore trouvé de réelle identité de jeu à un an de la Coupe du monde.

Une première rencontre capitale

Après une année de matches amicaux, les Russes aimeraient bien surfer sur leur bonne dynamique de 2017 où ils ont obtenu des résultats plutôt encourageants. Les coéquipiers d'Akinfeev restent sur une large victoire en Hongrie 3-0 début juin et sur un bon nul la semaine dernière face au Chili (1-1). Leur entrée en matière face aux Néo-Zélandais cet après-midi sera déjà déterminante pour la suite si on estime que «les Kiwis» sont les plus vulnérables de ce groupe A.

Une victoire dès le premier match laisserait une chance aux Russes de se qualifier pour les demi-finales à condition d'aller chercher derrière un résultat face au Portugal de Raphael Guerreiro ou face au Mexique de Guillermo Ochoa. Quoi qu'il en soit, l'entame sera déterminante. La Russie évite l'Allemagne et le Chili qui seront eux, opposés au Cameroun et à l'Australie dans un groupe B qui semble aussi homogène. Une chose est sûre, être organisateur du mondial 2018 sonne pour les Russes comme une chance de construire de nouvelles bases, eux qui ont encore un an pour travailler sans pression de résultats et dont la progression passe par cette Coupe des Confédérations.
Pierre Martin