motta (thiago) emery (unai) (B.Papon/L'Equipe)

Et si l'absence de Thiago Motta était une aubaine pour Unai Emery et le PSG ?

Forfait pour les prochaines semaines de compétition après avoir enchaîné les rencontres en ce début de saison, Thiago Motta va-t-il laisser un vide au PSG ? La performance collective des Parisiens contre Nice (3-0), vendredi, indique plutôt le contraire...

Parfois, certains entraîneurs ont besoin que le destin les aide à comprendre le sens de l'histoire. Après avoir fait le choix (compréhensible) du confort en alignant dès que possible le trio Verratti-Motta-Rabiot depuis le début de la saison, Unai Emery se retrouve dans l'obligation de faire évoluer ses plans avec la blessure au genou droit de l'Italo-Brésilien de trente-cinq ans. «Il a joué les trois ou quatre derniers matches avec cette douleur et il a arrêté parce que ça ne s'améliore pas aux entraînements», a déclaré le technicien espagnol avant le match contre Nice (3-0), avouant sans souci avoir tirer sur la corde avec son vice-capitaine. Mais le voilà donc privé de Thiago Motta pour (au moins) trois semaines, et forcé de faire évoluer son équipe type.

La performance collective aboutie fournie face au Gym vendredi a en tout cas fait passer l'absence du numéro 8 parisien au second plan. Dans un système hybride où Adrien Rabiot et Marco Verratti ont brillé à la récupération, et où Julian Draxler semble de plus en plus libre et à l'aise, le PSG a étouffé un adversaire il est vrai limité dans l'entrejeu. Quoi qu'il en soit, l'entraîneur du club de la capitale devrait reconduire ce trio pour les prochaines échéances, face à Anderlecht puis à Angers. Construire différemment pour préparer l'avenir, en somme.

Le fait que le PSG ait su mettre en place un pressing aussi haut et cohérent en l'absence de Thiago Motta n'est ni une coïncidence, ni une insulte envers la finesse, l'élégance et la science du jeu du vétéran parisien. Mais il serait peut-être temps pour la staff technique de comprendre que l'ancien joueur du Barça et de l'Inter n'est franchement pas adapté à l'intensité que nécessite un tel plan de jeu. La faiblesse niçoise n'explique pas tout.

Il apparaît évident depuis plusieurs semaines que ce PSG est bien plus redoutable dans un jeu vertical, de transition, que dans son traditionnel jeu de possession. Pour réellement franchir un cap et assumer de grandes responsabilités, Marco Verratti a besoin de sortir de son cocon, et donc de jouer sans "Papa Motta". Idem pour Adrien Rabiot. Le choix du confort, de l'habitude, de la tranquillité, a vécu. Unai Emery l'a peut-être compris. Enfin ?

Sans "Papa Motta", Verratti et Rabiot doivent sortir de leur cocon

C.C.