payet (dimitri) rami (adil) (S. Boue/L'Equipe)

Et si Adil Rami réalisait avec l'OM la meilleure saison de sa carrière ? La réponse en stats

Joueur de champ le plus utilisé par Rudi Garcia en Ligue 1 cette saison, Adil Rami a convaincu supporters, coéquipiers et observateurs après des premiers pas timides avec l'OM. Au point d'avoir retrouvé un niveau comparable à ses meilleures années de footballeur...

Quand on a percé dans le football professionnel à vingt-deux ans, on est loin d'être cramé à trente-deux. Adil Rami en est la preuve vivante cette saison, le défenseur marseillais n'ayant manqué qu'un seul match de Ligue 1 depuis son retour en France l'été dernier. Avec 1975 minutes passées sur les terrains en Championnat, l'ancien Sévillan a déjà dépassé son total de la saison passée en Andalousie (1786 minutes en 21 matches), et est sur les bases de son record d'assiduité, établi avec Lille en 2010-2011 (3222 minutes en 36 apparitions). Souffler, relâcher la pression, Adil Rami n'aime pas ça. Et on comprend que Rudi Garcia s'appuie sur celui qu'il présente légitimement comme «le patron de la défense» de l'OM.

Adoubé par ses partenaires, à commencer par Florian Thauvin («C'est un grand défenseur, un grand joueur, un bosseur et un exemple pour nous tous. Il nous fait énormément de bien»), Rami a gagné le cœur des fans phocéens malgré des premiers pas plutôt compliqués. À la fin de l'été, handicapé par une sérieuse blessure au pectoral droit, il avait précipité son retour pour venir en aide à un OM en galère. Avec en point d'orgue un naufrage personnel et collectif face à Rennes (1-3, le 10 septembre). Mais depuis cette funeste soirée au Vélodrome, Rami enchaîne les performances de haute volée. Depuis la 6e journée, il affiche une moyenne de 5,78 aux Étoiles FF, la deuxième plus élevée de L1 à son poste derrière Thiago Silva (5,83). Quant à sa moyenne globale (5,55), elle est plus haute que lors de sa dernière saison au Losc (5,42), celle du doublé Coupe-Championnat.

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Depuis mi-septembre, seul Thiago Silva le domine aux Étoiles FF

En jetant un œil à ses statistiques lors de ses saisons les plus abouties depuis 2010 (au moins 25 titularisations en Championnat), le doute n'est plus permis : oui, Adil Rami a bel et bien retrouvé son meilleur niveau, celui qui en avait fait un titulaire en équipe de France sous Laurent Blanc, puis lors de la première partie de l'Euro 2016 avec Didier Deschamps. Même en disputant plusieurs matches diminués («Je joue beaucoup avec les bras, et sur les sprints, je ne pouvais plus pousser. C'était difficile pour me retourner», expliquait-il à La Provence la semaine passée), ses moyennes de duels remportés n'ont quasiment pas souffert.

La Coupe du monde, une ambition légitime

Les nombres de fautes qu'il commet et de cartons qu'il récolte n'avaient jamais été aussi faibles depuis son départ de Lille. Rami n'incarne pas seulement une dissuasion massive pour ses adversaires : il sait aussi anticiper (il intercepte plus de ballons que lors de ses meilleures saisons à Lille ou à Séville) et relancer (il n'avait jamais réussi autant de passes par match que cette saison). Qu'importe les partenaires qui l'entourent, Adil Rami reste le leader incontesté de l'arrière-garde olympienne, la quatrième plus imperméable de notre Championnat. Fin septembre, l'homme aux 33 sélections estimait son apport «rentable» depuis son arrivée à Marseille. Quatre mois plus tard, le bilan est bien plus positif.

Au point de convaincre Didier Deschamps de l'emmener à la Coupe du monde ? Resté à quai en 2010 puis en 2014, Rami part d'assez loin, lui qui n'a plus porté le maillot bleu depuis novembre 2016 et fait face à une très rude concurrence (Varane, Koscielny, Umtiti, Kimpembe, Laporte, Zouma...). «Evidemment que j'ai envie d'y aller, lâchait-il au micro de Téléfoot il y a trois semaines. J'y crois comme une personne de trente-deux ans avec la tête sur les épaules. Il y a une hiérarchie à respecter et le choix du coach. C'est important pour moi de continuer comme ça avec l'OM, et le destin fera les choses.» Et quand on a percé dans le football professionnel à vingt-deux ans, on a tendance à faire confiance au destin.

Cédric Chapuis