mbappe lottin (kylian) (F.Faugere/L'Equipe)

Equipe de France : Ce que l'on aimerait voir en Albanie

Dernier rendez-vous de l'équipe de France dans ces éliminatoires à l'Euro 2020, ce dimanche en Albanie (20h45). La qualif' en poche, il s'agira de terminer sur une victoire pour verrouiller la première place et, surtout, montrer un meilleur visage que jeudi au Stade de France.

Plus de mordant d'entrée

«On n’a pas fait un bon match, on n’était pas dedans, surtout en première période. On n’a pas été bons dans le dernier geste.» Antoine Griezmann ne s’est pas caché après le coup de sifflet final, assumant la partition médiocre et la très mauvaise entame des Bleus face à une modeste formation moldave. Si le résultat n’en a finalement pas souffert avec cette courte victoire, il aura fallu pas mal de réussite, notamment sur l’égalisation, pour que les champions du monde empochent les trois points. Une réussite qui pourrait très bien leur échapper, ce dimanche, en cas de nouveau démarrage diesel. À éviter, donc...

Une attaque mieux huilée

Si la France n’a pas su réciter ses gammes dans le premier acte, c’est en grande partie en raison d’une animation offensive clairement poussive. Un Griezmann qui ratait presque toutes ses passes vers l’avant, alors qu’il était censé tenir un rôle de chef d’orchestre de l’attaque, avec un positionnement de plus en plus reculé. Un Mbappé qui en faisait beaucoup trop et qui se perdait dans ses dribbles. Bref, l’attaque française a clairement pataugé pendant 45 minutes. Tolisso, idéalement placé pour observer tout cela, l’admettait d’ailleurs à L'Equipe après la rencontre : «On a forcé les passes en première période, on a voulu jouer un peu trop dans l’axe alors qu’il y avait de la densité. On n’a pas assez cherché de décalages

Le "vrai" Mbappé

À sa décharge, le natif de Bondy devait avoir des fourmis dans les jambes et une folle envie de faire de nouveau vibrer le Stade de France après quatre matches d’absence avec les Bleus. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut s'isoler, ou essayer à tout prix de passer quelques gestes techniques superflus, ou encore tenter systématiquement des raids en solitaire dans la défense adverse qui n’aboutissent pas. Certes, le Parisien a été bien meilleur dans le second acte, comme sur cette passe pour Digne à l'origine du penalty transformé par Giroud. Mais il se doit de retrouver face à l’Albanie le rendement et l’efficacité qui le rendent indispensable, que ce soit avec son club ou sa sélection.

Plus de coaching

Avec une performance aussi décevante de la part de son équipe, on pensait que Didier Deschamps aurait vite efféctué quelques changements. Il a d'ailleurs confié après coup qu'il aurait pu «en sortir cinq ou six à la mi-temps», vu le niveau global de ses joueurs. Pourtant, le seul changement opéré par le sélectionneur est survenu à la 88e minute, lorsque Lemar a remplacé Coman, touché à une cuisse. Un coaching qui peut interpeller dans ce genre de rencontres où les tricolores ne sont pas au mieux. Espérons que, si la méforme se poursuit ce dimanche, le sélectionneur n’ait pas peur d’utiliser son banc de touche qui, par ailleurs, est largement fourni.

Justin Carayol