griezmann (antoine) (F.Faugere/L'Equipe)

Equipe de France : Antoine Griezmann, on t'aime comme ça

En crise de confiance au Barça, pas dans un grand soir face à la Moldavie, Antoine Griezmann a rassuré tout le monde en Albanie au terme d'une prestation de haute volée. Une soirée qui prouve combien le numéro 7 des Bleus fait la pluie et le beau temps chez les Bleus.

La petite passe dans le bon tempo. La justesse qui donne de l’air à son équipe. Le petit coup d’œil qui va bien. La petite course défensive pour donner un coup de main à ses coéquipiers. Des petites choses qui s’ajoutent, qui se multiplient et qui font un grand match. On a retrouvé Antoine Griezmann en Albanie. Mais, en définitive, l’avait-on vraiment perdu ? Oui et non.

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De par son statut et son talent, on pouvait légitiment s’inquiéter depuis plusieurs rassemblements. Clairement pas en confiance au Barça, ce qui a pu évidemment influer sur ses prestations en sélection, Griezmann semblait chercher un nouveau souffle. De l’autre, au-delà de la statistique pure et dure du but, l’ancien de l’Atlético Madrid maintenait sa patte sur son équipe, en témoignent de nombreuses passes décisives et une baguette de chef d’orchestre qu’il conservait malgré tout. Un sentiment résumé en quelque sorte face à la Moldavie, même si l’ensemble paraissait franchement insuffisant.

Un langage corporel différent

En Albanie, il a suffi d’un quart d’heure pour comprendre que le langage corporel d’Antoine Griezmann était différent. Et que la suite allait être au goût de tout le monde. Pourtant, pendant les quinze premières minutes, on commençait à prendre peur. Positionné en numéro 10 dans le 3-4-1-2 inédit de son sélectionneur, Grizou paraissait esseulé, comme cherchant sa place. De très légers doutes rapidement envolés. D’abord grâce à une huitième passe décisive dans ces éliminatoires pour Corentin Tolisso - l’occasion de mettre un peu plus en lumière ses indéniables qualités sur coups de pied arrêtés, puis surtout dans le jeu.

Premier éclair ? Cette passe parfaite pour Léo Dubois dans la profondeur (16e). Prémices d’une partie qui allait être aboutie. Il y a bien eu un tout petit peu de déchet (15 ballons perdus), mais ce qu’on retient surtout, c’est cette aisance technique, cette précision dans les transmissions (82% de passes précises). Comme pour comprendre que le véritable cerveau de cette équipe, c’est bien lui. Regardez par exemple cette délicieuse passe pour Olivier Giroud sans quasiment jeter un coup d’œil (52e). C’est ce cerveau qui l’a par exemple aidé à sentir la passe de Léo Dubois pour porter un second coup à l’Albanie. Un but qui lui permet d’atteindre les 30 pions en équipe de France. Ce qui le place au sixième rang des meilleurs buteurs de l’histoire des Bleus, à égalité, s’il vous plaît, avec Just Fontaine et Jean Pierre-Papin. Sans oublier 21 passes décisives. 30+21 qui font 51, en 78 sélections. Honnête.

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Ce but venait par ailleurs mettre fin à une disette de 708 minutes, puisqu’il fallait remonter au 2 juin dernier et un amical face à la Bolivie, pour trouver la trace d’une dernière réalisation. Oui, les statistiques sont importantes, mais on a surtout le sentiment que ce dimanche 17 novembre comptera pour Griezmann. Car si cela pouvait se prévoir sur le papier, cette organisation tactique lui va comme un gant. Le numéro 7 ne s’en est d’ailleurs pas caché au micro de TF1, déclarant que le nouveau schéma tactique allait «plutôt bien» aux siens. Le collectif d’abord, comme souvent avec le meneur de jeu des Bleus.

Timothé Crépin