lienard (dimitri) (L.Argueyrolles/L'Equipe)

«Entre retourner à l'usine et tout donner sur le terrain, le choix est vite fait» : ces footeux passés chez les pros sans centre de formation

Cette semaine, dans France Football, découvrez notre éclairage sur ces trajectoires pas comme les autres : celles de ces joueurs qui n'ont pas connu un centre de formation, et qui ont dû emprunter d'autres voies pour accéder au haut niveau.

Si le chemin le plus court et le plus classique pour devenir un joueur pro est de passer par un centre de formation, certains y parviennent autrement, quitte à mettre plus de temps et à devenir un joueur différent. C’est le cas de Dimitri Liénard à Strasbourg, de Pierre Lees-Melou aujourd’hui à Nice après avoir signé son premier contrat pro à Dijon. Le club bourguignon s’est d’ailleurs fait une spécialité de redonner une seconde chance à des joueurs passés à travers les mailles du cursus habituel. Les exemples sont nombreux avec Corgnet, Reynet ou Tavares aujourd’hui. Pour Olivier Dall’Oglio, l’entraîneur dijonnais, «tous les joueurs ont leur histoire mais ce qui les rassemblent, c’est leur fraîcheur, leur soif d’apprendre».

«Il m'a fallu presque deux ans pour assimiler l'exigence physique»

Tous disent cette envie de croquer la chance qu’on leur offre. Comme l'affirme Liénard, «entre retourner à l’usine et tout donner sur le terrain, le choix est vite fait». Éric Carrière lui aussi s’était fait une raison : le foot serait un loisir, il deviendrait prof de maths : «Quand tu passes par un centre de formation, le foot est ton projet professionnel. L’approche est différente, la notion de plaisir n’est pas la même.» Mais tous ont souffert de l’exigence inédite qu’impliquait leur nouvelle vie. «Je jouais comme en CFA 2, se souvient Lees-Melou. Comme le dimanche à 15 heures avec vente de merguez au bord du terrain.» «Il m’a fallu presque deux ans pour assimiler l’exigence physique», raconte Carrière, devenu champion de France avec Nantes et sélectionné à dix reprises en équipe de France. Car c’est une caractéristique de ce type de profil. «Il est difficile de distinguer un plafond pour ce type de joueur, estime Dall’Oglio. On ne sait pas jusqu’où il peut repousser ses limites.» Des joueurs vraiment pas comme les autres.

"Chemins de traverse" : un dossier de trois pages à retrouver dans le nouveau numéro de France Football actuellement disponible. Pour le lire en intégralité, c'est ici.

«Quand tu passes par un centre de formation, le foot est ton projet professionnel. L'approche est différente, la notion de plaisir n'est pas la même.»