karamoh (yann) (P.Lahalle/L'Equipe)

Emmanuel Imorou raconte son moment le plus fort de l'année 2017 : «Le maintien au Parc ? L'un de mes plus beaux souvenirs de footballeur»

Jusqu'à Noël, FF.fr vous propose son calendrier de l'Avent. Avec, chaque jour, le témoignage d'une personnalité du foot qui raconte son souvenir marquant de l'année 2017. Quatrième épisode avec Emmanuel Imorou, ancien de Caen, qui évolue au Cercle Bruges. Le défenseur raconte le match du maintien face au PSG en mai dernier.

«Il y en a un qui me vient tout de suite : la dernière rencontre de la saison dernière contre le PSG (NDLR : Emmanuel Imorou était alors à Caen). Le match du maintien. Il faut savoir que sur 2017, je n’en ai joué que deux en Championnat : Marseille et Paris. Comme on dit, j’étais à la cave. La rencontre face au PSG arrive, c’était notre dernière chance… si on peut appeler ça une chance de faire notre dernier match au Parc (NDLR : avant la dernière journée, Caen était 17e, avec un point d’avance sur Lorient, barragiste, et deux sur Bastia, relégable). On savait qu’il n’y avait qu’un exploit qui pouvait nous sauver. Et encore, ça ne dépendait pas que de nous.
 
Personnellement, je préparais ce moment-là comme un remplaçant. Je ne pensais pas que j’allais jouer. Et au moment où il (Patrice Garande, le coach du SMC) annonce la compo, je vois mon nom. Je suis hyper content parce que je ne jouais plus, et que c’était un match contre Paris, au Parc, moi qui suis supporter du club depuis tout petit. C’est particulier. Mais, je me dis que si je joue, c’est parce que pour lui (Patrice Garande) c’est mort, et qu’il prépare les barrages. Car, à ce moment-là, c’était Vincent (Bessat) qui évoluait latéral gauche, et il n’était pas blessé. Je pense d’ailleurs qu’il a été déçu de ne pas le jouer…

«Paris ne pouvait plus être champion donc on sentait qu'ils n'étaient pas non plus à 800%»

Sur le terrain, ça se passait plutôt bien. On ne prenait pas le bouillon. Paris ne pouvait plus être champion donc on sentait qu’ils n’étaient pas non plus à 800%. On a souvent pu prendre des raclées contre eux par le passé, là, c’était différent. Mais, au début, je pense qu’on n’y croyait pas (à l’exploit). On prend le but (Rabiot, 13e), mais je ne me dis pas non plus qu’on va se prendre une branlée. Et plus le match se déroulait, plus on y pensait, surtout en deuxième mi-temps où on a eu des occasions. Julien (Féret) marque un but refusé, Ronny (Rodelin) rate un penalty. Malgré tout ça, on n’était pas abattus, on se disait plutôt qu’ils étaient prenables. À la mi-temps, on savait que Lorient perdait, et, quelque part, ça nous rassurait. Et on s’est dit : «Autant y aller, faire quelque chose, au lieu d’essayer de tenir.»
 
On s’est mis à y croire. À la fin, le dénouement est magnifique. Il y a un joueur qui a le ballon sur le côté droit. Avec Vincent (Bessat) qui était entré à ce moment, on sert tous les deux. Vincent gagne son duel, ce qui me permet de pouvoir repartir avec le ballon. Jo Delaplace s’excentre un peu sur le côté gauche, à la limite de la surface de réparation. Je le décale, il centre, Ronny coupe et marque. On est à la 91e minute. Un moment magnifique. Je crois que c’est l’un de mes plus beaux souvenirs de footballeur. Il est en plus arrivé après une saison hyper compliquée, c’était extraordinaire.

La soirée qui a suivi ? C’était bien, sans être un truc de fou. On est rentrés en bus. Quand on est arrivés sur Caen, les joueurs blessés et suspendus nous ont rejoints. Tous les supporters étaient là avec des fumigènes. Un très bon moment. Ensuite, on est sortis, c’était cool, comme une soirée entre potes à se rappeler toutes les galères de la saison.»

Timothé Crépin