Mohamed Elneny est le joueur clé de l'entrejeu égyptien.

Égypte : Mohamed Elneny, l'autre pilier des Pharaons

Si Mohamed Salah est l'homme à tout faire des Pharaons, le milieu d'Arsenal Mohamed Elneny est l'autre pilier de l'Égypte. Rien à voir avec le joueur souvent critiqué à Arsenal.

En l'absence de Mohamed Salah, le «soleil» des Pharaons comme l'appelle Claude Le Roy, un autre joueur a pris en main le jeu de l'Égypte lors du premier match contre l'Uruguay (0-1). Il n'a pas l'impact offensif de Salah, mais Mohamed Elneny a été capital dans les phases de transition égyptienne, tout en sécurisant sa défense, dans le dispositif très défensif mis en place par Hector Cuper. S'il s'est contenté cette saison d'un rôle mineur avec Arsenal (seulement 13 matches de Premier League), l'homme à la coupe de pharaon est incontournable en sélection. Il a participé à tous les matches de qualifications de l'Égypte. Le stress au pays avait été grand lorsqu'il s'était blessé à une cheville fin avril. Mais avec davantage de temps que Salah devant lui pour se remettre, il a réussi son contre-la-montre. Il a retrouvé le terrain en disputant la totalité du dernier match de préparation contre la Belgique (0-3), le 6 juin.

Très porté vers l'avant

En sélection, Elneny se démultiplie, et va bien au-delà du simple rôle de milieu défensif. Il peut se muer deuxième attaquant au fil du match, quand l'équipe pousse, et fait même le travail du meneur Abdallah Saïd quand celui-ci n'est pas dans un grand jour (cela arrive souvent). Un vrai joueur «box to box». «J'ai demandé à Arsène Wenger son avis à propos d'Elneny et sa réponse m'a rendu fier d'être égyptien. Il m'a dit qu'Elneny est aimé de tout le monde et qu'il aimerait avoir 20 joueurs comme lui», a écrit l'ancien chouchou égyptien Mido sur Twitter. «Il m'a même dit que si une équipe avait 20 joueurs comme Elneny, ils n'auraient même pas besoin d'un entraîneur, a-t-il poursuivi, confirmant la grande maîtrise tactique du joueur de 25 ans. Il est toujours disponible sur le terrain.»

Face à l'Uruguay, avec un joueur purement défensif à côté de lui (Tarek Hamed puis Sam Morsy), Elneny a pu exploiter ses qualités de percussion, et pris une part active à la construction (32 passes dans le camp adverse à 81,3% de réussite, deuxième total le plus élevé de son équipe), jouant constamment vers l'avant. Sa zone d'activité confirme qu'il a passé autant de temps dans le camp adverse que dans le sien.

Elneny, très porté vers l'avant.

Une grande complicité avec Salah

Face à l'Uruguay, Elneny a tiré deux fois au but, aucun de ses coéquipiers n'a plus tenté. Cela change de son image de joueur rugueux, un peu brutal et embêté ballon au pied, qu'il traîne en Angleterre. Face à la Russie ce mardi (20h00), il devrait encore se livrer, même si en présence de Salah, le jeu passe moins par lui. Les deux leaders s'accordent toutefois très bien, comme l'avait prouvé le but d'Elneny en finale de la CAN 2017 (défaite 1-2 contre le Cameroun), après une bonne combinaison avec Salah.

Entre les deux hommes, la relation va au-delà de l'aspect technique. Ils ont un mois d'écart seulement, et ont tous les deux débuté à Arab Contractors, l'un des nombreux clubs du Caire, en 2010 (Salah a été lancé en championnat en mai, Elneny en août). Ils ont suivi le même chemin ensuite. Salah est parti à l'été 2012 au FC Bâle ? Elneny l'a rejoint au sein du club suisse six mois plus tard, en janvier 2013. Salah a signé à Londres pour Chelsea en janvier 2014 ? Elneny a fait la même chose en s'engageant avec Arsenal en janvier 2016. Le duo devra vite retrouve sa connexion d'antan : la survie de l'Egypte dans le Mondial est entre ses mains.