(L'Equipe)

Egypte, en attendant Salah...

C'est la question que toute la planète Foot se pose depuis le 26 mai et cette finale de Ligue des champions de triste mémoire : l'Egyptien Mohamed Salah sera-t-il apte pour le premier, le deuxième ou le troisième match de poule des Pharaons en Russie ?

Mercredi soir, Bruxelles, aux alentours de 23 heures. L’Egypte en termine avec sa série de trois matches de préparation à la Coupe du monde. Les Pharaons n’ont pas existé ou si peu devant Eden Hazard et sa bande (3-0). Après le nul au Koweit (1-1) suivi d’un autre partage (0-0) contre la Colombie à Bergame, l’Egypte n’en finit plus de prolonger sa série de matches internationaux sans succès. Six après Bruxelles. La dernière fois que ces Pharaons s’étaient imposés, c’était en octobre 2017 (2-1) aux dépens du Congo, en éliminatoires de la Coupe du monde. Les deux buts avaient été inscrits par le héros de tout un peuple, Mohamed Salah Ghaly. Absent des terrains depuis le 26 mai au soir et sa blessure à l’épaule gauche causée, volontairement ou non, par Sergio Ramos en finale de la Ligue des champions, l’attaquant de Liverpool occupe en permanence les pensées de ses compatriotes. Et fait partie des sujets les plus débattus sur les réseaux sociaux.

Depuis Kiev et cette finale quittée après une demi-heure de jeu, Salah s’est installé en Espagne où il a passé une dizaine de jours à Valence pour respecter le protocole médical qui lui était prescrit. Fidèle à son habitude, il a posté quelques images de son séjour, afin de rassurer ceux qui priaient pour son retour. Mercredi soir, Mo Salah est rentré chez lui, en Egypte, par un vol de la compagnie nationale, en compagnie de sa femme et de sa fille. Quelques heures plus tard, après avoir pris connaissance de la déroute de ses coéquipiers en Belgique, le taulier des Pharaons (5 buts en 5 matches pendant les éliminatoires de Russie 2018) était auprès des gens de son dernier club au pays, Arab Contractors (Al-Moqaouloun Al-Arab).

Depuis sa blessure, Salah a passé dix jours en Espagne pour respecter le protocole médical qui lui était prescrit avant de rentrer chez lui, en Egypte.

Dimanche, Salah intègrera enfin le camp des Pharaons au Caire

Une fois de plus, altruiste comme il l’a toujours été, Mo Salah a consacré un peu de temps aux jeunes du club. Mohsen Salah, le président de cette équipe, a posté plusieurs images témoignant de sa présence auprès du club à minuit. Souriant, détendu, comme il sait l’être. La pression qui l’entoure est pourtant considérable : sans son catalyseur offensif, l’Egypte marche à l’ordinaire. Ses coéquipiers l’attendent avec impatience, et ne se privent pas, eux non plus, d’inonder les réseaux de messages d’encouragements destinés au natif de Basyoun. Dimanche, Salah intègrera enfin le camp des Pharaons au Caire. Un grand moment attendu par les médias du monde entier mais surtout par quatre-vingt-quinze millions d’Egyptiens. Discret et même silencieux sur tout ce qui l’entoure, le grand petit homme du football africain et arabe ne prête pas attention à ce qui se dit et s’écrit sur lui.

Son agent, Ramy Abbas, se charge de désamorcer la moindre rumeur. Mercredi, s’adressant au quotidien espagnol AS qui annonçait l’hypothétique transfert de l’Egyptien au Barça après une rencontre avec ses représentants, Abbas a ainsi répondu : «Ça n’est jamais arrivé». Meilleur africain en 2017, meilleur buteur et meilleur joueur de Premier League cette saison, Salah n’est pas du genre à commenter ce qui circule sur son compte, comme sa présence sur le terrain contre l’Uruguay le 15 juin. Rien ne filtre à ce sujet. Sera-t-il sur la feuille de match ou bien quatre jours plus tard contre la Russie, voire le 25 face à l’Arabie Saoudite ? Il n’a pas encore donné rendez-vous avec précision à ses supporters, sans doute parce qu’il ne sait pas encore. Mais libre à chacun de guetter un indice sur les réseaux sociaux dont il est si friand…

Frank Simon