camavinga (eduardo) (E.Garnier/L'Equipe)

Eduardo Camavinga : «J'espère être aux Jeux Olympiques ou à l'Euro»

C'est le crack du Stade Rennais. Et peut-être même de la Ligue 1. À 17 ans, Eduardo Camavinga brille sous les ordres de Julien Stéphan, et tape dans l'oeil des plus grands clubs. Son avenir, sa famille mais aussi ses débuts, il s'est longuement confié ce vendredi à Benjamin Idrac dans les colonnes de Ouest-France. Extraits.

La famille

«C’est vrai que mon père m’avait dit "Eduardo, tu es l’espoir de la famille, c’est toi qui la relèveras". Moi, sur le coup, ça m’a fait rigoler. J’avais 10 ans. Avec le temps et à force d’entendre ma mère m’en reparler, j’ai compris que c’était vraiment sérieux, très sérieux. On avait vécu moins d’un an dans la maison que mes parents avaient fait construire. Je me souviens comme si c’était hier du jour de l’incendie. J’étais à l’école et à travers les fenêtres, je voyais les pompiers passer à fond. À la fin de la journée, le professeur est venu nous voir, moi et ma petite sœur, et il nous a dit que notre maison avait pris feu. Ensuite, mon père est venu nous chercher et on est allé sur place. J’ai vu les dégâts de mes propres yeux, la maison brûlée...»

Ses débuts

«Je voulais faire du judo, mais ma mère n’a pas voulu parce que je cassais tout dans la maison en jouant au ballon, alors elle m’a mis au foot pour que je me défoule. Le terrain était juste à côté de la maison. J’allais au foot à pied, avec ma mère, mon frère Sebastiao ou mes potes. Ma mère m’avait dit le jour même qu’elle m’avait inscrit dans un club (Drapeau de Fougères), je n’étais pas au courant. À un moment, j’ai couru vers le terrain, il y avait des jeunes de mon âge qui jouaient. J’ai pris le ballon, je ne sais pas pourquoi. Tout le monde a commencé à vouloir me le reprendre, j’ai dribblé plusieurs joueurs et puis il y avait un grillage et j’ai tiré au-dessus, le ballon est passé derrière ! Du coup, j’avais tué leur partie (rires)

Le terrain

«J’aime courir pour mes coéquipiers. Si je ne travaille pas sur le terrain, ma mère va me tirer les oreilles. Et mon père aussi. Eux, pour avoir ce qu’ils ont aujourd’hui, ils ont beaucoup travaillé. Avant cette saison, je n’avais jamais joué numéro 6. J’ai appris à aimer ce poste. Numéro 8 j’aime bien aussi. J’aime avoir des espaces. Je peux encore progresser dans le domaine aérien, mais déjà cette saison, je récupère plus de ballons de la tête.

«Jusqu'en U17, je ne défendais pas»

Et je dois mieux me servir du pied droit, mais il me sert déjà à faire des passes. J’aime bien la roulette et je vais choquer, mais j’adore le tacle ! C’est l’attaque directe à l’adversaire. Jusqu’en U17, je ne défendais pas. Je ne sais pas comment c’est venu, avec le temps, je me suis mis à bien aimer aller chercher directement le ballon dans les pieds. Je trouve que c’est le plus beau à voir. Vraiment, j’adore, c’est instinctif. J’ai vu Benjamin André qui le faisait bien, il taclait avec une seule jambe. J’adore mettre des caviars à mes coéquipiers, quand même ! Mais un beau tacle dans les pieds, visuellement, c’est beau aussi, vraiment.»

Son futur

«Je ne regarde pas trop, mais je vois quand même. En fait, je ne peux pas l’éviter. Parfois, je suis vite fait sur les réseaux sociaux et je vois des choses ou des potes m’en envoient. Une fois, à Amiens en Coupe de la Ligue, un adversaire m’a dit : "Il faut qu’on échange nos maillots avant que tu partes au Real Madrid." Mais je n’avais pas trop envie de plaisanter, on venait d’être éliminés. Après, j’y ai repensé, j’en ai rigolé. Ce que je sais sur mon avenir, c’est que j’irai gratuitement à Fougères finir ma carrière (rires). Je ne demanderai qu’un petit bon à la buvette après les matches (rires). Un jus de pomme, il vaut mieux préciser ! (rires). L’Euro, ce n’est pas vraiment un rêve. Dans mon esprit, il y a la Coupe du monde, qui est la plus grande compétition et pour laquelle je peux vraiment parler de rêve. Les Jeux Olympiques ou l’Euro, c’est plutôt un objectif. Et oui, j’espère y être. Il faudra m’en donner les moyens la saison prochaine, travailler dur.»

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