Soccer Football - La Liga Santander - Real Madrid v Valencia - Alfredo Di Stefano Stadium, Madrid, Spain - June 18, 2020 Real Madrid's Karim Benzema celebrates scoring their first goal with Eden Hazard as play resumes behind closed doors following the outbreak of the coronavirus disease (COVID-19) REUTERS/Sergio Perez (Reuters)

Eden Hazard - Karim Benzema, la patience a ses vertus

Alignés ensemble en attaque face à Valence, Karim Benzema et Eden Hazard (en difficulté physiquement cette saison) ont enfin réussi à parler le même football (3-0). Même s'il a fallu attendre un petit moment.

Sans doute est-ce l'accointance avec le stade Alfredo Di Stefano, terrain d'entraînement madrilène, qui a poussé Zinedine Zidane à tenter la double pointe Eden Hazard - Karim Benzema. Qu'on ne s'y trompe pas, si la Liga annonçait une composition de départ en 4-3-3, avec le Belge à gauche et Federico Valverde à droite, sur le terrain, on était plus proche d'un 4-3-1-2. L'Uruguayen, assez libre dans son placement, vagabondait entre le milieu et la droite. Hazard et Benzema, eux, restaient fixés dans l'axe. Comme pour forcer leur entente et arriver définitivement à les faire combiner, bientôt un an après l'arrivée d'un Hazard jamais trop dans son assiette. Quoi de mieux pour lui faire définitivement prendre ses marques que de l'associer en attaque au dépositaire du jeu madrilène ?

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Pourtant, soyons objectif, les premières minutes - si ce n'est la première période - étaient compliquées. La faute à un changement d'animation offensive, souffrant de l'absence de vrais ailiers. Là où le circuit de passes était tout trouvé à gauche contre Eibar dimanche dernier, au moins un des deux buteurs était constamment obligé de décrocher pour amener du liant. Laissant un seul joueur dans la surface pour reprendre les centres éventuels. Trop compliqué. Encore plus pour Hazard, qui avait du mal à répondre au défi physique imposé par Geoffrey Kondogbia ou Eliaquim Mangala. Par deux fois, il s'empalait dans ses vis-à-vis car trop seul. Mais du bon, quand même, tant les deux hommes essayaient de combiner et de créer le danger en s'appuyant sur leurs points forts. Le jeu de fixation et le sens du but de l'un, la vitesse et la percussion de l'autre. Il a fallu une bonne heure pour que ça paye.

Benzema, prix Puskas

Après une ultime mésentente - un centre au cordeau de Hazard alors que Benzema était en retrait (52e) -, le monstre a deux têtes était réglé pour enfin anéantir Valence. Encore, Hazard faisait l'effort de descendre pour récupérer un ballon au niveau de la ligne médiane. Une divine combinaison avec Luka Modric plus tard, le Belge s'engouffrait entre deux défenseurs pour rediriger la gonfle vers Benzema, dont la frappe faisait mouche (1-0, 60e). Combinaison simple et limpide, ce qui avait peut-être manqué aux deux hommes pour davantage se trouver auparavant.

Vidéo : Le premier but de Benzema

Toujours pas de 5G, mais la connexion entre eux se renforçait encore au fil du match, quand une combinaison dans la surface entre les défenseurs adverse permettait à Hazard de tenter sa chance. Surpris, il laissait le ballon s'envoler (64e). Qu'importe. Le 7 et le 9 se libéraient et prenaient enfin leur pied sur le pré. Ils arrivaient aussi à se détacher l'un de l'autre, pour mieux se retrouver dans les moments judicieux. Comme sur l'ouverture du score.
Il faut dire qu'en tournant constamment autour de lui (sa position moyenne sur le match est un cran en-dessous du Français), Hazard a pu contempler toute la science de placement de l'ancien Lyonnais, capable aussi bien de distiller 4 passes clés (dont 3 à destination de son comparse du soir) que de se construire son propre but en s'emmenant un centre du genou avant de détruire la lunette gauche d'une roquette surpuissante (3-0, 87e). D'une pierre deux coups, Benzema délogeait au passage Puskas de sa cinquième place au classement des buteurs les plus prolifiques de l'histoire du Real.

Vidéo : Le second but exceptionnel de Benzema
En attendant un tel coup de grâce de l'ancien Londonien, Zinédine Zidane se satisfaira du premier point, puisqu'Eden aussi a délivré 4 passes clés. Pas toutes pour Benzema mais est-ce un mal ? Forcer une association qui se veut naturelle peut s'avérer contre-productif. ZZ l'a compris ce jeudi soir, ses deux joueurs sont bâtis pour s'entendre balle au pied, et l'idylle ne fait que commencer.