Eden Hazard grave lors de la conférence de presse d'avant-match. (AFP)

Eden Hazard (international belge et attaquant de Chelsea) après l'attentat à Londres : «L'horreur survient trop souvent»

A la veille d'affronter la République tchèque, Eden Hazard, capitaine de la Belgique et meneur de Chelsea, a salué la mémoire des victimes des attentats de Londres. Et émis l'hypothèse qu'il puisse y rester encore quelques années malgré les sollicitations.

«Comment avez-vous vécu les événements terroristes de Londres et quelle est votre réaction ?
J'ai d'abord une pensée pour les victimes et leurs familles (une minute de de silence sera observée avant l'entraînement des Belges, dimanche après-midi 16h30 au centre d'entraînement national, veille de Belgique-République Tchèque, match amical au Stade Roi-Baudouin de Bruxelles). Je suis triste. On ne peut pas être totalement heureux quand on voit ce qui s'est passé. Et je ne retiens pas que les événements d'hier. Mais aussi ceux survenus récemment  à Manchester, les attentats en France, en Belgique l'année passée notamment. Malheureusement, l'horreur survient un peu trop souvent. On essaye de se rassurer, de confier nos destins aux forces de sécurité, à la police. Ce ne sont jamais des choses faciles à appréhender. Nous sommes concernés car beaucoup d'Internationaux belges habitent à Londres. Ils passent par ces endroits tous les jours. J'espère que ça finira par s'arrêter un jour.

Vous avez disputé la finale de la Cup la semaine dernière. Où en êtes-vous physiquement ?
Sur le plan personnel, ça va. On n'a pas joué la Ligue des champions cette saison avec Chelsea. J'ai eu quelques jours de repos avant de rejoindre la sélection. Je suis resté en famille à Londres. Ce n'est peut-être pas la meilleure période pour disputer deux rencontres internationales car certains d'entre nous ont arrêté la compétition depuis un bon moment. Mais on va se préparer au mieux pour bien aborder ces deux matches (en amical face à la République tchèque lundi puis en Estonie le 9 juin, en qualification pour la Coupe du monde 2018 en Russie). On faire de bonnes séances pour être prêt pour le match de vendredi qui est le plus important.

«Ramener un trophée avec la sélection»

 Après deux ans de blessures, Vincent Kompany, votre ancien capitaine, devrait rejouer avec la Belgique ce lundi. Il a dit qu'il vous soutiendrait à cent pour cent maintenant que vous portez le brassard...
Ça se passe très bien entre nous. Il est obligé de me soutenir (rires) sinon je le mets dehors. Vincent, on connaît tous son leadership. Il n'est pas venu depuis quelques temps en sélection mais il y a beaucoup de respect entre nous. Je sais qu'il a plus une âme de capitaine que moi. Mais désormais je le suis. Et s'il a quelque chose à dire, il prendra naturellement la parole dans le vestiaire au même titre que Jan (Vertonghen), Thibault (Courtois). On est un groupe avec des joueurs d'expérience qui peuvent parler et s'entendent bien tous ensemble.

Vous allez obtenir votre 78e sélection face à la République Tchèque et entrer dans le top 10 des internationaux les plus capés. Cela a-t-il un sens pour vous ?
 J'apprécie, surtout à 26 ans. Après, ce n'est pas mon but d'être le premier au niveau du nombre de sélections. J'essaye de faire un maximum de bons matches. Et le mieux est de ramener un trophée avec la sélection. Ce serait dommage d'avoir 150 sélections et de ne rien gagner avec cette équipe. Donc, je préfère en avoir un peu moins et marquer les esprits.

«Content d'être en Angleterre»

Vous avez connu une saison faste avec Chelsea. Quelle influence  aurait Antonio Conte sur le fait que vous restiez au club cet été ?
On a vécu eu une grande saison ensemble. Tous les joueurs sont concernés aussi. On aimerait continuer en Ligue des champions. On a été champions d'Angleterre. C'est très dur de gagner. C'était un plaisir de l'avoir comme manager pour ma première saison ensemble. Je suis en Angleterre et je suis content d'y être.

Faut-il que vous alliez au Real Madrid pour remporter la Ligue des champions ?
C'est vrai qu'au cours des deux dernières années, c'est devenu plus facile de la remporter dans ce club. Le Real a été plus fort que tout le monde. Mais ce ne sera pas forcément le cas dans cinq ans. Mon but est de remporter un jour cette épreuve. Et de m'améliorer chaque saison. De prendre encore plus de plaisir et de faire de meilleurs matches. Si on intègre une bonne équipe, c'est plus facile de gagner des titres. On joue pour ça. Mais les titres ne sont pas les premiers trucs qui me viennent tout de suite à l'esprit.

Comment imaginez-vous votre futur en club cet été?
Je vais d'abord bien terminer cette saison. Après, je prendrai mes vacances en famille et je vais me déconnecter. Je ne veux pas penser à ce qui peut arriver. En foot, vous ne savez jamais vraiment. Ce n'est pas dans mon esprit. J'ai encore trois ans de contrat avec Chelsea.

 Avez-vous déjà rencontré votre direction londonienne pour prolonger ce bail ?
Non, pas encore. Ça pourrait se faire. On verra quand je rentrerai (de congés, à partir du 7 juillet ou plus tard). Tous les ans, on parle de moi. J'étudierai les éventuelles possibilités (de partir), bien sûr. On a tous des rêves dans la vie. Peut-être de rester à Chelsea. Encore une fois, je suis bien où je suis. Je pourrai encore y faire beaucoup d'années. On verra quelle sera la meilleure solution.»