«On va voir si on peut gagner la Coupe du monde car c'est l'objectif de tout le monde.» (Vincent Van Doornick/Isosport)

Eden Hazard avant Belgique - Arabie Saoudite : «On verra si on a progressé»

Capitaine de la Belgique, Eden Hazard attend la Coupe du monde en Russie pour savoir si son équipe nationale est capable de viser plus haut que les quarts de finale dont elle a été éliminée lors des deux dernières compétitions internationales.

La semaine dernière, plusieurs internationaux belges ont été ménagés par le staff du sélectionneur espagnol Roberto Martinez. Ils ont coupé totalement avec la compétition jusque quatre jours et ont passé, comme Eden Hazard, cette période en famille. Selon son coach, l'équipe de Belgique a été protégée d'éventuelles blessures qui surviennent en début de période printanière en ne disputant demain qu'une seule rencontre amicale face à l'Arabie Saoudite (69e au classement FIFA).

Le riche état du Golfe aurait versé jusque 1 M€ pour se mesurer au Plat pays dans un Stade Roi Baudouin à moitié vide et peut-être dépourvu d'enthousiasme. Le capitaine des Diables voit surtout ce rendez-vous comme une opportunité de prendre du plaisir deux mois avant que ne débute la période de préparation à l'épreuve planétaire.


«Quel est l'objectif de cette rencontre amicale après les derniers matches amicaux qui n'ont pas ravis vos supporteurs (3-3 contre le Mexique le 10 novembre et 1-0 face au Japon le 14 novembre)?
On a toujours pour objectif de montrer du spectacle à notre public. En plus, le stade ne sera pas plein. Ce n'est peut-être pas la meilleure affiche sur le papier mais on est contents de se retrouver. Cela fait quatre mois depuis notre dernier match et on a envie de passer un bon moment ensemble. On a fait une semaine de préparation en fonction de cette unique rencontre. Si nous avions eu deux matches à disputer, nous n'aurions pas pu récupérer comme nous l'avons fait. Si j'étais manager, j'essayerais des choses que je n'ai pas le temps de faire pendant un match important. De nouveaux joueurs, de nouveaux systèmes. Je pense qu'il va aussi s'appuyer sur ce qu'il connaît. Je dirais à mes joueurs de se faire plaisir.

Si vous deviez comparer cette période avec le mois de mars 2014, deux mois avant d'aller au Brésil pour la précédente Coupe du monde (élimination en quart de finale par l'Argentine, 0-1)...
C'était il y a quatre ans. Et, pour la plupart d'entre nous la première Coupe du monde. La différence se situe au niveau de l'expérience acquise. On sait quoi faire pour être prêts pour ce genre d'événement. Maintenant, concernant le niveau de la Belgique, on verra après la Coupe du monde si on a progressé deux ans après l'Euro (élimination par le Pays-de Galle en quart de finale, 1-3). On a déjà pu voir dans notre groupe de qualifications que l'on était costauds. On ne peut pas dire que notre groupe était très relevé mais on a gagné en Grèce (2-1 le 3 septembre 2017) et en Bosnie (4-3 le 7 octobre). Cela montre notre caractère et nos qualités. C'est sûr que l'on va être jugé sur nos premiers matches et surtout contre l'Angleterre (dernier match du groupe G le 28 juin à Kaliningrad). On va voir si on peut gagner la Coupe du monde car c'est l'objectif de tout le monde.

Certains joueurs comme Thibaut Courtois ou Kevin De Bruyne expliquent que votre groupe a surtout un soucis de mentalité pour y parvenir...
C'est un ressenti que peut avoir chaque joueur. Mais quand je vois les entraînements, les gens sont toujours là, tout le monde donne le maximum pour gagner. Je ne pense pas que cela soit un problème de mentalité. C'est toujours l'excuse que l'on se donne. Mais tout le monde en équipe de Belgique évolue dans de gros clubs.Tout le monde est conscient de la qualité du groupe et de ce que l'on peut y faire. Le système (tactique, en 3-4-3) est a peu près toujours le même. On a les joueurs pour évoluer dans ce système.

«On ne peut pas être comparé à Messi. Il est incomparable»

Craignez-vous l'état de la pelouse ?
Lors du dernier match, honnêtement, on n'avait pas à se plaindre. Par rapport à ce que l'on a connu il y a quelques années... Je ne sais pas comment elle sera demain. La finale de la Coupe de Belgique s'y est disputée il n'y a pas longtemps. On s'adaptera. On a vu ce que nous étions capables de faire en Bosnie sur une terrain catastrophique. Cela ne peut pas être pire.

Comment vous sentez-vous personnellement ?
C'est une période délicate. Avec Chelsea, on a perdu des matches importants. Heureusement, nous l'avons emporté face à Leicester (quart de finale de FA Cup). Ça fait du bien. On va essayer de finir dans le top 4. Et de faire quelque chose en Coupe pour remporter un trophée cette année.

Antonio Conte vous a fait évoluer en faux numéro 9 à la pointe de l'attaque des Blues. Cela vous contient-il ?
Ce n'est pas que cela ne me convient pas. J'aime bien jouer en numéro 9. C'est différent de mon poste de prédilection, numéro 10 sur un côté (gauche). C'est plus la façon dont nous avons joué à Manchester City qui ne m'a pas plu. On a raté des dernières passes simples, des occasions. C'est pour ça que nous n'avons pas fait un bon match. Après, tout le monde sait que j'aime évoluer derrière l'attaquant. Mais si je dois évoluer numéro 9, je le ferai.

Dans cette position, certains vous ont comparé à Messi...
On ne peut pas être comparé à Messi. Il est incomparable. Bien sûr, on a des similitudes. Nous sommes petits. Nous allons vite. Mais lui marque à tous les matches. Et pas moi.

Quel souvenir gardez-vous de votre élimination en 1/8e de finale de la C1 face au Barça ?
On n'a pas fait deux mauvais matches. Je pense même qu'il s'agissait de deux bons matches, surtout à domicile où l'on devait gagner. Mais on commet une petite erreur et on prend un but. On touche aussi les poteaux. Ce sont des détails mais ce sont ces détails là qui comptent au plus haut niveau. A nous de rester concentrés de la première à la dernière minute. Surtout dans les matches importants. Qui se gagnent sur de petites erreurs.

Thibaut Courtois a annoncé qu'il restait à Chelsea la saison prochaine. Et vous ?
Je pense déjà à bien finir cette saison. À jouer la Coupe du monde et à partir en vacances. J'ai encore deux ans de contrat. J'ai déjà répété pas mal de fois que je me sentais bien à Londres. Pour le moment, rien ne se passe et je suis très heureux d'être à Chelsea.»