Didier Deschamps : «Kylian a besoin d'une certaine liberté» dans son positionnement

Malgré une première titularisation décevante à droite face au Luxembourg (0-0), Didier Deschamps n'exclut pas d'utiliser à nouveau Mbappé sur ce côté.

« Tiens donc », a glissé Didier Deschamps, sourire en coin, alors qu'on lui demandait jeudi ce qu'il pensait de l'évolution de Kylian Mbappé sur le flanc droit de l'attaque parisienne. Au lendemain de la prestation étincelante de l'ancien Monégasque face au Bayern (3-0), le sélectionneur se savait sur du velours. C'était moins le cas le 3 septembre, après le nul insipide face au Luxembourg (0-0).

À part un rush de 70 mètres balle au pied, qui s'était conclu dans les gants de Joubert, le gardien du Grand-Duché, Mbappé ne s'était guère montré dangereux depuis son couloir. Et son positionnement avait été pointé du doigt pour justifier son manque d'influence davantage que sa forme physique précaire après un mois d'août à beaucoup parler transfert mais à peu jouer. Mbappé s'est révélé à l'ASM dans l'axe ; quitte à choisir, il préfère le côté gauche au droit mais il n'est pas du tout impossible qu'on le revoie prochainement sur cette aile chez les Bleus, quand bien même la concurrence aux autres postes y serait moins rude qu'au PSG, où Cavani et Neymar semblent moins facilement déboulonnables que Giroud, Payet ou Lemar.

«Jouer à plusieurs postes est une force, à condition de ne pas le cantonner dans un rôle ou une zone.»

Ses premières sorties avec le PSG renforcent cette hypothèse. Si les choix d'Unai Emery ressemblent aux siens, Deschamps assure ne pas avoir besoin d'être conforté. «Kylian le dit lui-même, c'est un attaquant capable de jouer à tous les postes, indique-t-il. Le bémol sur son utilisation à droite vient de ses six premiers mois de carrière au plus haut niveau avec Monaco, où il a plus souvent évolué à deux dans l'axe, de temps en temps à gauche, très peu à droite. Au PSG, il s'adapte bien et démontre qu'il peut être très performant et très efficace à droite.»

Dans leur activité offensive, Daniel Alves et Djibril Sidibé présentent des profils assez comparables. Avec l'un comme avec l'autre, Mbappé n'a pas besoin de rester scotché à la ligne de touche. Au contraire, en la délaissant il ouvre des espaces qui comblent la gourmandise des deux latéraux. «Jouer à plusieurs postes est une force, à condition de ne pas le cantonner dans un rôle ou une zone. Kylian a besoin d'une certaine liberté que je lui ai laissée et que je lui laisserai pour balayer tout le front de l'attaque», promet Deschamps. Jusqu'au jour où Mbappé s'installera pour de bon dans l'axe, comme Thierry Henry avant lui  ? Avant de flamber à la pointe de l'attaque française à l'Euro 2000, «Titi» s'était fait les dents à droite, notamment lors du Mondial 1998. Il ne l'a jamais regretté.