Didier Deschamps sera attentif à la prestation de tous les joueurs, même ceux qui n'auront que quelques minutes pour s'exprimer. A. Mounic/L'Equipe)

Didier Deschamps : «C'est leur intérêt»

Didier Deschamps a confirmé lors de son point presse qu'il procéderait à un large turn-over contre la Côte d'Ivoire, mardi soir à Lens. Et a incité ceux qui débuteront à ne pas laisser passer leur chance. En l'absence de Griezmann, touché à un pied, et pour mettre ses joueurs dans les meilleures dispositions, le sélectionneur changera de schéma tactique en cours de match.

«L'équipe sera différente puisque (Antoine Griezmann) n'est pas là. Mais d'autres auront l'opportunité de marquer des points, de se mettre en valeur»

«Vous allez faire tourner votre équipe demain (mardi) contre la Côte d'Ivoire. Dans quelles proportions ?
Ce ne sera pas la même équipe de départ que face à la Suède. J'ai la possibilité de faire six changements. Je les utiliserai aussi. Tout n'est pas finalisé mais je dois tenir compte de pas mal de critères, notamment ce qui attend les joueurs après. L'important, c'est d'avoir une équipe compétitive, de donner du temps de jeu au maximum de joueurs. Le gardien, ce sera Steve (Mandanda) demain. C'était prévu dès le départ. Hugo (Lloris) a un petit souci suite au match mais Steve aurait joué de toute façon.

À l'Euro, les attaquants qui rentraient en cours de match n'ont pas marqué. Il y a des places à prendre devant ?
À l'Euro, ceux qui sont rentrés n'ont pas marqué mais ils ont parfois apporté de la percussion et de la vitesse aussi. Il y a de la concurrence, c'est vrai. Il y a ceux qui sont là et ceux qui ne sont pas là mais qui peuvent être là la prochaine fois. Même s'ils n'ont que cinq minutes de temps de jeu, c'est leur intérêt de l'utiliser au mieux. Ce n'est pas un examen de passage mais, pour certains, ce match peut être une première sélection, une progression pour d'autres. On a dix matches dans l'année. Il faut être le plus performant possible à chaque fois.

«Pour que ceux qui ne sont pas là entrent dans le groupe, je dois en enlever un. Or, si ceux qui sont là donnent satisfaction...»

Allez-vous changer de système ?
Je sais dans quel système on est performant. En 4-4-2, notre animation offensive est bonne tout en gardant un bon équilibre. Après, je ne suis pas figé. Mon souci est de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions. Je serai sans doute amené à utiliser deux systèmes demain.

Griezmann n'a pas été remplacé dans le groupe. Il est irremplaçable ?
Antoine est très important. Il a fait en sorte de le devenir. Là, rappeler quelqu'un n'avait pas de sens. J'ai confiance en mes 22 joueurs disponibles. Ils sont assez nombreux. L'équipe sera différente puisqu'il n'est pas là. Mais d'autres auront l'opportunité de marquer des points, de se mettre en valeur.

Quel objectif assignez-vous à ce match ?
C'est le dernier de l'année. On est sur une très, très belle série. On n'a eu que des matches amicaux avant l'Euro. Bien sûr, le plus important lors de ce rassemblement, c'était la Suède. Mais on va jouer pour gagner face, peut-être, à la meilleure équipe africaine. Quand elles jouent l'équipe de France, comme nous l'a rappelé le Cameroun en mai, les équipes africaines sont très motivées. Individuellement, il y a beaucoup de puissance, de vitesse, des dribbleurs. On aura une belle opposition.

Djibril Sidibé a souffert, vendredi au Stade de France contre la Suède.
Djibril a eu une première partie de match difficile mais il ne faut pas oublier que c'est encore un jeune joueur, qui joue à ce poste depuis deux ans seulement. J'ai entièrement confiance en lui. Il a un potentiel énorme. Evoluer devant 80.000 personnes en équipe de France au Stade de France, ce n'est pas pareil. Il était un peu crispé. Il a été beaucoup mieux pour la deuxième partie du match. Il a une bonne qualité technique qu'il n'a pas fait assez voir. C'est une étape. Il a un gros potentiel mais moins de vécu que d'autres et atteindre le haut niveau ne se fait pas du jour au lendemain.

Les bons résultats ont dessiné une équipe. Et donc de la frustration chez les remplaçants ?
Pour avoir une place dans les 23 aujourd'hui, il faut se battre. Beaucoup de joueurs sont compétitifs. Pour que ceux qui ne sont pas là entrent dans le groupe, je dois en enlever un. Or, si ceux qui sont là donnent satisfaction... Rien n'est figé mais disons que ceux qui ont l'habitude de venir ont un avantage, même si je ne suis pas une banque et que je ne donne pas de garantie.

Allez-vous offrir leur première titularisation à Rabiot ou à Lemar ?
Ils peuvent jouer ou débuter. Je ne veux pas lancer les joueurs sans que le collectif n'ait de repères.»