(P.Lahalle/L'Equipe)

Didier Deschamps : Adrien Rabiot «s'auto-exclut lui-même»

Moins d'une semaine après l'annonce de sa liste des vingt-trois joueurs et des onze suppléants retenus pour la Coupe du monde en Russie, cet été, Didier Deschamps est notamment revenu sur le refus d'Adrien Rabiot de faire partie des suppléants. Voici ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du sélectionneur des Bleus ce mercredi.

Le refus d'Adrien Rabiot de faire partie des suppléants

«Il m’a fait parvenir un mail lundi, en fin d’après-midi. J’ai pris connaissance du contenu, puis je l’ai appelé pour avoir confirmation que c’était bien lui qui l’avait envoyé. Il ne m’a pas répondu mais j’ai eu la confirmation par mon responsable administratif. J’ai averti le président (NDLR : Noël Le Graët) du contenu, ainsi que celui du Paris Saint-Germain. J’ai été surpris. Je peux comprendre l’immense déception, mais de là à prendre une telle position… Il s’auto-exclut lui-même. Je suis convaincu qu’il a fait une énorme erreur. Au très haut niveau, il n’y a pas de place pour les états d’âme. J’ai pris acte de sa décision. L’équipe de France est au-dessus de tout. On parle d’un joueur de 23 ans qui compte peu de sélections. A lui d’assumer et d’apprendre.»

Qui pour remplacer Adrien Rabiot ?

«J’ai bloqué une pré-liste de 35 noms le 14 mai. Aujourd’hui, je ne peux pas ajouter un autre joueur. La liste des 23 sera débloquée le 4 juin. Après cette date, on peut changer un joueur en cas de blessure, qu’il fasse partie des suppléants ou pas».

Les suppléants

«Ils n’ont pas la meilleure place. Ils ont un programme qu’ils doivent suivre, je leur fais confiance. A eux de se tenir prêts à répondre aux exigences. Ils doivent aussi répondre à la FIFA puisqu’ils doivent être géolocalisés au cas où il y aurait un contrôle. Je ne vais pas les fliquer, c’est dans leur intérêt de suivre ce programme.»

La blessure d'Ousmane Dembélé

«Je ne peux pas vous répondre, il vient d’arriver ce midi. Il va passer entre les mains du staff et du docteur. J’ai craint le pire sur le moment, j’ai pu rapidement échanger avec lui, toute blessure grave est écartée. Maintenant, c’est une question d’hématome, de torsion, on va gérer.»

Les joueurs concernés par le mercato

«Dans l’idéal, il vaut mieux que tout le monde soit fixé avant le début de la compétition. Mais je sais bien que ça ne sera pas le cas. Il peut y avoir des discussions pendant, sûrement après aussi. Dans la mesure du possible, il faudrait avoir cette tranquillité d’esprit mais c’est dans un monde idéal. Je ne peux rien interdire, ni les surveiller. Ils sont capables de pouvoir gérer leur avenir personnel tout en étant ici.»

Les situations de Djibril Sidibé et Benjamin Mendy

«Les deux sont guéris. Djibril n’est pas resté longtemps à l’arrêt, il a fait le dernier match quasiment dans sa totalité donc il n’y a pas de souci particulier. Benjamin, c’est différent. Il est guéri mais c’est une question de rythme, d’intensité. Cela passe par une montée en puissance pour avoir le rythme de la compétition. Si j’ai des informations négatives, vous connaissez la deadline, c’est le 4 juin à midi…»

La lettre de Laurent Koscielny adressée au groupe

«Ce ne sont pas deux joueurs de la même génération (Rabiot et Koscielny). Il y en a un qui a un énorme vécu. J’avais dit qu’on perdait un joueur très important mais aussi sur le plan humain. Je trouve son initiative très bien, j’ai fait en sorte que les joueurs puissent la lire. Il y a tout dedans. Si ça peut mettre tout le monde en éveil, je ne vais pas m’en plaindre. Quand il en a envie, il sait qu’il est le bienvenu pour venir nous voir.»

L'objectif à la Coupe du monde

«Je sais ce que c’est qu'une Coupe du monde ratée, je l’avais dit en 2014. On a de l’ambition, on est des compétiteurs, mais on doit garder l’humilité nécessaire. Il ne faut pas banaliser les matches de poules. On est le seul groupe dans lequel il y a trois équipes dans les douze premiers du classement FIFA. Notre objectif, c’est d’abord d’arriver en huitièmes de finale. Après on verra, passons par les étapes chronologiques.»

«On a de l'ambition, on est des compétiteurs, mais on doit garder l'humilité nécessaire. Il ne faut pas banaliser les matches de poules».

Le choix des adversaires pour les matches de préparation

«Dans la mesure du possible, on a envie d’avoir des adversaires qui ont un profil similaire à ceux qu’on va rencontrer pendant la compétition. L’Irlande, c’est un jeu plus direct qui peut ressembler à l’Australie. On ne peut pas faire un copié-collé non plus. Il y a un gros travail des observateurs depuis le mois de mars, ils passent des heures à éplucher nos adversaires pour avoir un maximum d’informations.»

Le déroulé de la préparation

«Si on parvient à réussir nos amicaux, au moins on ne sera pas chahuté. Mais il ne faut pas être trop en confiance non plus. A l’Euro, on rentrait plus vite dans la compétition avec le match d’ouverture. On avait eu des joueurs au compte-goutte, on avait commencé avec 14-15 joueurs au stage de Biarritz, là on est déjà 22. Certains ont eu des saisons bien chargées, d’autres ont connu des blessures. L’important, c’est de les amener tous vers le maximum pour le premier match. Il va y avoir un travail individualisé, certains ont besoin de se regénérer. Dans la semaine qui précédera l’Australie, on arrivera dans une semaine d’affûtage. On baissera la quantité pour aller vers plus de qualité.»

Les problèmes de racisme en Russie

«Je n’ai rien entendu là-bas, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu des joueurs parler de ça. Il ne faut pas généraliser non plus. C’est toujours une faible minorité qui n’a pas sa place dans une enceinte sportive. Les instances, que ça soit la FIFA ou l’UEFA, sont très vigilantes. Je n’ai pas d’inquiétudes là-dessus même si on n'est jamais à l’abri.»

Clément Gavard