neymar mbappe lottin (kylian) (A. Reau/L'Equipe)

Di Maria, Neymar, Mbappé : des débuts en fanfare avant de s'éteindre complètement en finale de Coupe de France face à Rennes

Avec Neymar de retour dans le onze pour la première fois depuis trois mois, le trio offensif du PSG a réalisé une belle entame dans cette finale avant de complètement disparaître, à l'instar de l'équipe entière.

Que cette équipe du PSG est bizarre. Capable du meilleur pendant une période, voire une heure de jeu, avant de complètement s’éteindre. D’un véritable rouleau compresseur, l’attaque du PSG est devenue amorphe. Pourtant, alors qu’il s’était blessé en seizièmes de cette même Coupe de France, Neymar était de retour, trois mois après. Pour sa première comme titulaire, il s’est montré plutôt en jambes. Dans un système de jeu en 3-4-2-1 modulable avec le ballon, il était au centre du jeu. En premier lieu, donc, le trio offensif du PSG a été brillant : le secteur offensif du PSG semblait toujours en capacité de frapper, que ce soit sur les contres ou en attaques placées. Avec un Di Maria de gala, un Mbappé très mobile quoique maladroit dans la finition, et Neymar qui a parfaitement récupéré son rôle de chef-d’orchestre. Ce dernier scorait évidemment son 21e but de la saison sur une inspiration géniale de Di Maria, et une finition tout aussi belle (21e). L’Argentin a encore une fois prouvé qu’il était un des meilleurs Parisiens cette saison. Il servait deux fois Mbappé dans une position idéale, mais le Français ne concluait pas. Avec d’abord, une perte de balle rennaise, et un ballon dans la profondeur pour la vitesse du champion du monde qui butait une première fois sur le portier adverse (15e). Puis c’était sur un mouvement à deux devant la surface qu’il déposait le cuir dans la course de Mbappé, une nouvelle frustré par une parade de Koubek (45+1e).

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Lors de cette situation en première période, Di Maria décroche pour proposer une solution, et Neymar se place entre les lignes (capture d'écran : France 2).

Un duo Mbappé-Neymar complémentaire mais sans résultat final

Avec Neymar, les deux, derrière Mbappé, ont essayé de bouger, tantôt dézonant sur l’aile, tantôt en décrochant pour venir chercher les ballons. Avec une précision longtemps à la hauteur dans les transmissions, et la plupart de leurs choix étaient justes. Le rythme baissait côté parisien lors du deuxième acte, avec moins de rapidité dans les passes, des décrochages plus nombreux et des solutions moins évidentes, notamment sur les ailes. Les ballons arrivaient plus difficilement sur le front de l'attaque, alors le trio a tenté de participer davantage au jeu. Avant finalement la prolongation, et une fluidité dans le jeu proche du néant. Sans plus aucune cohérence et des initiatives souvent personnelles. Toutefois, dans la création, on a vu une bonne entente entre Neymar et Mbappé, presque comme s’il n’avait pas été absent pendant plusieurs mois. Par des relais rapides dans de petits périmètres, ou lorsque le premier servait le second, qui trouvait le poteau (99e). S’il offrait le premier but à Dani Alves sur corner d’un centre millimétré, profitant certes de la passivité des Rennais, Neymar aurait pu être à l’origine de davantage de buts. Il sentait le coup en décalant Draxler, mais l’Allemand, bien en peine, ne transformait pas l’offrande (38e). Ou pour Bernat après la pause (47e).

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A la recherche du temps perdu...

A la sortie de Di Maria (75e), noté 6/10 par FF, Neymar continuait de demander tous les ballons et tentait de faire des différences. En vain, souvent. Un peu esseulé, et un peu trop gourmand, parfois. Avec 122 ballons touchés, il est, derrière Verratti (133), le joueur qui a le plus touché le cuir. Mbappé et Neymar aurait pu être les héros de la partie, mais symbole de cette déconfiture en fin de rencontre, Mbappé dosait mal sa passe, et Neymar était trop court alors que le but était vide (87e). De potentiel sauveur, Mbappé concluait une performance assez moribonde par une expulsion des plus logiques. Au final, la complémentarité des trois joueurs dans cette organisation tactique aura certainement autant satisfait qu’elle aura agacée Tuchel. Car elle a été capable de faire mal à la défense rennaise, mais n’a aussi jamais réussi à réapparaitre sur la deuxième moitié de la rencontre. On était alors davantage en attente d’une fulgurance ou plutôt d’un miracle. Il ne venait jamais. Paris aura mené de deux buts, déroulé pendant une bonne partie du temps règlementaire avant de sombrer. Et son trio avec. 

Jérémy Docteur