Le Français Ousmane Dembélé est titulaire. (Presse Sports ) ())

«Devenir un joueur clé», «Prise de conscience», «Un crack»... : Ousmane Dembélé décortiqué par les supporters du Barça

Étincelant sur le terrain mais tout aussi clivant en dehors depuis le début de saison, Ousmane Dembélé suscite le débat. FF.fr a interrogé socios et observateurs avertis du Barça pour en savoir plus sur les dernières semaines et l'avenir du champion du monde français.

«Captain Guardiola» (@CaptnGuardiola), blogueur tactique sur le Barça

«On lui demande d’abord de donner de la largeur au jeu du Barça sur les deux côtés et de remporter des duels en un contre un, car le Barça fait face à des blocs bas et a besoin de bons dribbleurs pour créer de la supériorité numérique, mais on lui demande aussi de performer dans les petits espaces ou demi-espaces (zone médiane entre axe du terrain et bord du terrain, ndlr). Pour progresser idéalement, il doit savoir être disponible pour jouer des deux côtés, apprendre, et lorsqu’il sera un joueur accompli, alors là il pourra choisir la meilleure position par rapport à ses capacités. Mais à l’heure actuelle, le domaine où il a le plus progressé reste le but. C’est mieux que les saisons précédentes et le nombre d’occasions qu’il se crée a explosé. En début de saison, Dembélé a commencé comme ailier gauche, Messi comme ‘faux ailier droit’. C’était plus facile de se trouver mais cela a changé. Mais dans tous les cas, Dembélé peut être un atout s’il apprend à faire les bons appels dans le dos de la défense, et recevoir les passes que Messi faisait à Neymar par exemple. Mais le Barça joue souvent des équipes qui jouent très bas… Difficile donc de trouver des espaces. Tu dois les créer, et il n’y a que deux façons. Un, les passes et du mouvement. Deux, dribbler. Et si on est objectif, à part Messi, et peut-être Coutinho, le Barça n’a pas vraiment de grands dribbleurs. Donc Dembélé a les capacités pour devenir un joueur clé de cette équipe.»
 

Navid, socio du Barça et membre de la Penya Blaugrana Paris

«Ousmane a très bien commencé la saison, que ce soit lors de la Supercoupe d’Espagne ou même ses débuts en Liga. Le problème qu’il y a eu, c’est qu’à la mi-septembre, il est devenu moins décisif, et la décision a été prise de l’écarter au profit de Coutinho. Là, il a retrouvé sa forme. Et on voit bien que c’est un crack. S’il est dans le bon système ? Ernesto Valverde est souvent dans une optique de ne pas prendre de but plutôt que d’en marquer. Donc ça pousse Dembélé à parfois jouer bas. Ça lui arrivait à Dortmund, et il peut être intéressant car il a cette capacité à remonter le ballon lorsqu’il y a beaucoup d’espaces, mais si tu as Suarez-Messi qui restent haut mais que les milieux restent très bas eux aussi, tu as personne pour assurer la transition et là Dembélé ne peut pas être efficace. Sur la question de l’intégration, j’ai l’impression qu’il a encore pas mal de soucis avec la langue, et qu’il n’est pas forcément très proche des membres du club hors du terrain. Si on prend uniquement Messi et Suarez, après, il y a un écart générationnel, car eux restent ensemble, amènent leurs enfants dans les mêmes écoles, leurs femmes se connaissent… Son évolution ? Tout dépendra du contexte, c’est un ensemble de choses. Je pense qu’il faudrait quelqu’un pour l’accompagner, et c’est ce que le club voulait, comme la personne qui a longtemps accompagné Messi au quotidien. Dembélé a engagé un kiné particulier aussi ces dernières semaines, et je crois que ce qu’il lui faut, c’est de l’accompagnement. C’est encore un peu l’enfant de Rennes. Donc l’accompagner sur l’extra-sportif, sur le physique mais aussi sur sa communication.»

Sofiane, rédacteur pour la page Twitter «Actualité - Barça» (@ActualiteBarça)

«Depuis le début de saison, il reste très irrégulier dans ses matches. Capable de faire 30 minutes d’un niveau extraordinaire, mais aussi 30 minutes où on va plus le voir et où il va perdre des ballons bêtes par exemple. Sa marge de progression se situe là-dessus, les pertes de balle notamment. Il s’est beaucoup amélioré sur l’aspect défensif par exemple. Même si on sent qu’il est bridé par les choix du coach… On lui demande parfois trop de défendre. Mais après si on compare à sa première année, hormis les blessures, il n’y a pas débat. Il peut faire la différence à tout moment. Même quand il n’est pas très bon dans le jeu, c’est lui qui va marquer, faire une passe décisive… Et maintenant tout va dépendre du onze qui va tourner autour de lui ces prochains mois. Si le coach met Vidal, plus défensif, Ousmane peut exploser car il défendra moins car il y aura plus d’équilibre… S’il met Arthur Melo c’est différent, et ça dépendra aussi des performances de Coutinho qui vont aller avec son temps de jeu. Et puis extra-sportivement, je crois que ces dernières semaines il y a des améliorations, une prise de conscience. Et puis le club l’a toujours soutenu publiquement, même si c’est peut-être différent en interne, et son intégration est bonne. Il y a eu longtemps la barrière de la langue mais les autres savent que c’est un crack.»