genesio (bruno) (A.Martin/L'Equipe)

Dembélé, Fekir, Depay... Un secteur offensif de l'OL qui peine encore à combiner

Associés pour la troisième fois seulement ensemble comme titulaire, le trio Fekir-Depay-Dembélé n'a pas répondu aux attentes. Amputé de Fekir à la pause, avec Dembélé isolé et Depay seul au monde, le secteur offensif de l'OL, sans liant ni cohérence, n'a pas du tout convaincu.

Un potentiel offensif séduisant... sur le papier

Il y avait eu Nantes. Et puis Bordeaux. À chaque fois, le trident Fekir-Depay-Dembélé avait été un sacré échec. Vendredi soir, pour ce derby contre l’ASSE, Bruno Genesio disposait ses hommes dans un 3-4-1-2 inédit, avec Fekir derrière les deux attaquants. Sur le papier du moins, car on a souvent vu Depay décrocher et légèrement s’excentrer sur un côté, pendant que l’international français prenait l’autre, en 3-4-3. Le positionnement haut des latéraux – Mendy et Rafael – leur a permis de se placer entre les lignes mais toujours vers l’intérieur, comme englués dans l’axe. Totalement asphyxiés par l’irréprochable paire Selnaes-M’Vila, Depay et Fekir n’ont que très rarement pu se retrouver face au jeu, surtout en première période. Et puis, le trio est vite devenu un duo, tant Dembélé faisait peine à voir. L’ancien joueur du Celtic tentait d’exister dans la tenaille stéphanoise. Sevré de ballons, l'ancien du Celtic a eu du mal à exister, et même quand il était en bonne position, ses coéquipiers ne le servaient pas, ou mal. Il était entre deux, voire trois joueurs, muselé en permanence. À la pause, l’international Espoirs avait touché… cinq maigres ballons. Son calvaire a pris fin après l’expulsion de Rafael, quand il était remplacé par Tousart...

De leur côté, Fekir et Depay, souvent en mouvement, demandeurs, ont régulièrement permuté, profitant de la quasi-totale liberté que leur position leur donnait. Mais en réalité, ils n’ont jamais su trouver la brèche, ouvrir le bloc stéphanois pour lui faire mal. Ni les montées des latéraux, pourtant nombreuses, ni les appels de Dembélé n’ont donné de solutions tangibles aux deux meneurs de jeu du soir. Dépourvus d’un plan de jeu clair, ils se muaient en «sauveurs», comme souvent, et sans succès.

Du déchet, encore du déchet...

L’animation offensive des Lyonnais a aussi payé son manque de justesse technique et son imprécision chronique. Les séquences d'attaque de l’OL étaient difficilement compréhensibles, et manquaient de cohérence. Depay et Fekir assumaient un rôle prépondérant, où ils étaient au centre du jeu, et comme ils n’avaient pas la maîtrise nécessaire, ils ont eu tendance à handicaper leur équipe, en jouant les héros. En premier lieu, le capitaine, qui a perdu beaucoup de ballons. Touché aux adducteurs, il a été contraint de céder sa place à la pause. Il a été remplacé par Cornet, qui s’est placé aux côtés de Dembélé avec Depay en soutien. Et dès le retour des vestiaires, en un coup de patte, Dembélé était lancé en profondeur et tentait sa première frappe de la rencontre (47e). Une verticalité et une utilisation des espaces déjà meilleures que sur tout le premier acte. L’OL tentait alors de prolonger ce temps fort, en vain. Même s’il y a eu du mieux en seconde période, les transmissions entre les offensifs lyonnais manquaient de fluidité. L’entrée en jeu de Cornet a permis d’apporter du soutien à Dembélé, et de la vitesse dans les échanges, comme si la sortie de Fekir libérait (un peu) Depay. Et puis quand l’OL retrouvait un semblant d’harmonie offensive, l’expulsion de Rafael remettait un coup derrière la tête des joueurs, comme pour leur rappeler que leur performance n’était pas flamboyante...

Que le but de l’OL vienne d’un coup de pied arrêté n’avait donc rien d’une banale coïncidence dans ce derby. Sur leur treize frappes, les locaux n’en ont cadré qu’une, la tête de Denayer sur corner qui a offert les trois points à son équipe. Dans le jeu, l’OL a été beaucoup trop faible, et à quatre jours de sa rencontre phare de Coupe d’Europe contre Manchester City, l’équipe ne rassure pas, une fois de plus. Bruno Genesio, oscillant entre plusieurs systèmes de jeu et diverses associations offensives, n’a toujours pas trouvé la bonne formule. Si l’absence de Fekir venait à se prolonger, l’entraîneur lyonnais pourrait être contraint de tout changer, encore une fois.