deco (L'Equipe)

Deco a fait des émules

Le meneur de jeu fêtait ses 38 ans ce jeudi. Au fait, il est Brésilien ou Portugais ? Les deux ! Un destin particulier qu'il partage avec d'autres joueurs. Retour sur sa carrière et celles de ses doubles compatriotes.

Deco, l’organisateur
Petit par la taille mais grand par le talent. Né au Brésil d’un père Portugais et d’une mère Brésilienne (d’origine Japonaise, d’où les yeux en amandes), Anderson Luis de Souza débute sa carrière professionnelle en Europe. Le Benfica Lisbonne l’achète alors qu’il a 20 ans, en 1997. Deux saisons difficiles plus tard (parsemées de deux prêts), il est vendu au FC Porto. Deco y explose en 2003 sous les ordres de José Mourinho en remportant la coupe de l’UEFA. Insensible aux critiques et au débat national qui s’installe, le sélectionneur Felipe Scolari le convoque. Pas seulement parce qu’il est Brésilien lui aussi, mais parce qu’il veut trouver une alternative à un Rui Costa vieillissant.

Le numéro 10 connaît sa première sélection en 2003 face au... Brésil. Ironie du sort. Pour marquer le coup, il inscrit le but vainqueur sur coup franc. Sa qualité de passe et son intelligence de jeu impressionnent, tant et si bien qu’il devient rapidement un titulaire indiscutable. En 2004, il mène Porto vers les sommets avant de le quitter (champion de Liga Sagres et victoire en Ligue des champions) et la Seleccao à deux doigts d’un titre historique. Les Portugais s’inclinent en finale de leur Euro 2004, 0-1 face à la Grèce.

Le petit meneur de jeu brille ensuite au FC Barcelone, aux côtés de Ronaldinho et consorts, pendant l’ère Rijkaard. Poussé dehors en 2008, il retrouve Mourinho à Chelsea pour accumuler d’autres trophées. Après un Charity Shield en 2009 et une Premier League en 2010, il résilie son contrat pour rejoindre Fluminense. Il réalise enfin son rêve de jouer au Brésil. Cette histoire dure 3 ans, jusqu’à la retraite du milieu, le 26 août 2013. Avec son pays d’adoption, le Portugal, il aura accumulé 75 sélections et inscrit 5 buts, entre 2003 et 2010.

Pepe, le destructeur

Pepe tout à sa joie après un but face à la Turquie à l'Euro 2008. (L'Equipe)

Un tout autre style. L’actuel défenseur de Real Madrid n’a pas grand-chose en commun avec Deco. Mis à part leur naissance au pays du football – à Maceió le 26 février 1983 pour Pepe – tout les oppose. Leur physique tout d’abord : alors que le milieu offensif est petit, souriant et ressemble à Mr Tout le Monde avec sa houppette, le stoppeur est grand, la mâchoire proéminente et le crâne rasé. Et à vrai dire, l’apparence donne des indications sur les caractéristiques du joueur. Dur sur l’homme, agressif (même trop parfois), Pepe ne vit que par le duel avec son opposant direct, il récupère des ballons, il détruit le jeu.

Autre différence : le numéro 3 des Quinas pose le pied au Portugal encore plus tôt. Après des passages aux clubs de Sociedade Sportiva Sete de Setembro, puis au Corinthians Football Club, il débarque à 18 ans sur l’île de Madère. Képler Laveran Lima Ferreira évolue alors au CS Maritimo et s’y impose doucement mais sûrement. Polyvalent et efficace, il convainc le FC Porto de l’acheter à l’été 2004 (lorsque Deco s’en va). Encore une fois, il lui faut un temps d’adaptation. Ce n’est qu’en 2005-06 qu’il s’impose comme titulaire et devient un des meilleurs défenseurs de Liga Sagres. Cette saison-là s’achève d’ailleurs sur un doublé Championnat-Coupe. Un an plus tard, il rejoint le Real Madrid pour 30 M€, où il vient de prolonger jusqu’en 2017.

Un transfert qui lui ouvre les portes de la sélection... Portugaise. Le 29 août 2007, Felipe Scolari l’appelle, mais le défenseur se blesse. Ce n’est que partie remise. Pepe revêt le maillot rouge pour la première fois face à la Finlande, le 21 novembre. Son baptême coïncide avec la qualification pour l’Euro 2008. Compétition durant laquelle il inscrit son premier but international, face à la Turquie. Le rugueux défenseur de 1,90m en compte aujourd’hui 3 en 65 sélections.

Liédson, le finisseur

Liédson à la Coupe du monde 2010 face à la Côte d'Ivoire de Kolo Touré. (L'Equipe)

Un défenseur, un milieu et un attaquant. Le compte est bon pour les joueurs de champ. En plus, Liédson ne doit pas son statut d’international portugais à Felipe Scolari. Il aura mis plus de temps à convaincre, malgré ses talents de buteur indéniables. Dès l’entame de sa carrière au Brésil, il cumule les clubs et les buts. Coritiba FC en 2001, Flamengo en 2002 et Corinthians en 2003, pour respectivement 5, 14 et 10 buts. Soit un but tous les deux matches.

Le frêle attaquant (62 kg pour 1,75m) embarque vers le Portugal et le Sporting CP à l’été 2003. Il y reste huit saisons, le temps de disputer 313 matches et de faire trembler les filets 172 fois. "O Levezinho" termine meilleur buteur à deux reprises, en 2005 et 2007. A titre collectif, son armoire à trophées voit arriver deux doublés Coupe et Supercoupe du Portugal en 2007 et 2008. Le tout cumulé, sa réputation grandit. La Seleccao manque alors de buteur, Pauleta a pris sa retraite et Nuno Gomes est en bout de course. C’est Carlos Queiroz qui franchit le pas et offre sa première sélection à Liédson en août 2009 face au Danemark. Son compteur reste bloqué à 15 sélections et 4 buts. Il ne devrait plus bouger.

Malgré les titres amassés aux Corinthians (Copa Libertadores 2012) et au FC Porto (Liga Sagres 2013), Liédson da Silva Muniz accuse le poids des années. Après 2012, son nombre de matches disputés et de buts inscrits chute considérablement. Ce qui reste tout à fait compréhensible compte tenu de son âge (il est né le 17 décembre 1977).
 

Maxime Lavoine