Dante (Nice) sur la Ligue des champions : «Cette saveur, tu ne peux pas la décrire»
Le capitaine et défenseur de l'OGC Nice, vainqueur de la Ligue des champions 2013 avec le Bayern, est l'un des invités de notre Champions week. Avec passion, et comme s'il avait encore des étoiles dans les yeux, Dante raconte son attachement à cette compétition.
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«Le but de Zidane c'était vraiment, vraiment beau»
Quel souvenir gardez-vous de votre premier match ?
J'ai joué un tour préliminaire avec le Standard de Liège contre Liverpool, en 2008. Dès que j'ai écouté la musique, je me suis dit : "Voilà, c'est maintenant, ce que tu as toujours rêvé commence." Ce n'est pas : "Ah, ça y est, j'y suis arrivé, c'est bon." Non, c'est : "Ça commence." Je ne vais pas te mentir que j'ai loupé un penalty, mais ça, ne le met pas sur l'interview (Il rit.). C'était à Liège. On a fait un très, très gros match (NDLR : 0-0 à l'aller, avant une défaite 1-0 au bout de la prolongation au match retour). Et, à 28 ans, tu débarques au Bayern. Ta première saison complète de Ligue des champions, tu la gagnes (NDLR : 2013, 2-1 en finale contre Dortmund) ! Tu te dis que ce n'est pas possible. Même dans tes meilleurs rêves, tu ne peux pas t'imaginer ça. Lors des premiers matches, je voulais tout donner, être 100% concentré pour apporter à l'équipe et profiter. Cela a duré jusqu'au bout. On a gagné.
Avant de parler de la finale, il y a déjà cette demi-finale contre Barcelone (4-0 à l'aller, 3-0 au retour)...
J'avais tellement envie de jouer contre (Lionel) Messi. Je suis un fan, un fou du Barça depuis petit. J'adore comment ils jouent, leur philosophie de jeu. C'était là qu'il fallait que je me montre à moi-même où j'en étais. C'était un challenge avec moi-même. On gagne 4-0. On s'est dit : "Putain, c'est beau." Je n'arrivais pas à dormir. Le lendemain, tu vois comment les gens sont heureux. Tu te dis : "Tu imagines comment tu as rendu les gens heureux avec un match ?" Il y a des personnes qui m'ont dit que c'était le plus beau jour de leur vie. Et je me dis : "Mais merde, moi, j'ai participé à ça ! C'est beau !" Je trouve que c'est ça qui est beau dans la Ligue des champions : cette transmission de passion, d'amour, de challenge, de rêve, de tout ! Et ensuite, il y a la finale... Tu la gagnes contre Dortmund. Je suis rentré dans cette finale en me disant qu'on allait la gagner. On était tellement concentrés, tellement sereins, tellement respectueux. Je sentais l'équipe qui avait beaucoup d'humilité. C'était le point le plus fort.
«J'avais tellement envie de jouer contre (Lionel) Messi. Je suis un fan, un fou du Barça depuis petit.»
On a l'impression que vous en avez encore des étoiles dans les yeux...
Bien sûr. J'ai vraiment un énorme amour pour cette compétition. Mon dernier rêve en tant que joueur, ce serait de participer de nouveau à cette compétition, avec l'OGC Nice. A chaque fois que tu joues, c'est une nouvelle histoire, une nouvelle saveur, un nouveau parfum. C'est incroyable. Tu as des frissons. A Nice, on a joué contre Naples, ce n'était que le tour préliminaire, mais c'est spécial. (Il insiste) C'est spécial. Tu vis des moments inoubliables. Quand tu t'arrêtes et que tu réfléchis, tu rigoles tout seul, tu te dis : "C'est pas possible." Tu es fier du chemin.»
«Et Platini me sert la main et me dit "félicitations"»
Qu'aviez-vous ressenti au moment de soulever la coupe ?
Je me suis vraiment rendu compte de tout un mois et demi après. Quand je suis revenu au Brésil et que les gens me racontaient. Sur le moment, je pensais à mes parents, aux gens très proches dans les tribunes, mes enfants, mon cousin, ma cousine. Je pensais à leur émotion en me regardant. C'était quelque chose d'inoubliable. Il y avait de grandes personnes qui étaient là. Platini était là. Je l'admirais beaucoup, je regardais ses buts avant, c'était incroyable : quel joueur ! Et le gars me sert la main et me dit félicitations ! Je me suis dit : "Mais on est où là ? On est dans un film !" Platini qui te regarde comme ça ! Tu vois aussi l'émotion des gens qui pleurent. C'est magique.
«Mon dernier rêve en tant que joueur, ce serait de participer de nouveau à cette compétition, avec l'OGC Nice.»
Timothé Crépin Suivre @T_Crepin